Solifor investit 36 M$ pour l’acquisition de terres forestières dans le Maine
FORÊT. Solifor annonce l’acquisition de Ste-Aurelie – Timberlands, une propriété forestière de 24 910 hectares dans le Maine aux États-Unis pour 36 millions de dollars.
Située à la frontière du Maine avec la région Chaudière-Appalaches, cette propriété sous aménagement forestier est caractérisée par un couvert forestier mixte (résineux et feuillus) en plein développement. Le transport étant un coût important pour les scieries québécoises, cette transaction contribuera à améliorer leur rentabilité soutient la société.
«Tout ce qui change, c’est le propriétaire. L’usage, les clients, les fournisseurs sont à peu près les mêmes que ça a toujours été et ça demeurera comme ça», indique Raynald Arial, président de Solifor, une initiative du Fonds de solidarité FTQ.
La majorité des clients et des utilisateurs du territoire sont des entreprises québécoises, précise M. Arial qui cite en exemple les Bois Daaquam, Maibec à Saint-Pamphile et Produits forestiers DG à Sainte-Aurélie. Les incertitudes entourant les négociations de l’ALÉNA et du bois d’œuvre n’inquiètent nullement les dirigeants de la société. «Nous n’aurions pas investi des millions de dollars si on ne croyait pas à ce secteur d’activité. Le bois américain est généralement transformé au Québec et retourne sur le territoire américain pour y être vendu.»
Forêt et acériculture
Solifor prévoit d’ailleurs faire d’autres acquisitions afin de sécuriser davantage l’approvisionnement en fibre des entreprises québécoises. Il ajoute qu’en plus de la matière ligneuse, la transaction en sol américain inclut des érablières en production totalisant 500 000 entailles.
Président de la coopérative des producteurs de sirop américain de Dorchester, Bernard Rodrigue de Sainte-Justine voit la transaction d’un bon œil pour les acériculteurs de la région qui œuvrent sur le territoire. «Pour nous, ça ne change rien. Les contrats demeurent les mêmes et ce sera ainsi pour plusieurs années. On pourra négocier en français à l’avenir, c’est tout». Il situe la propriété en territoire américain dans un secteur situé entre Saint-Cyprien et Sainte-Aurélie. Il évalue à une vingtaine, le nombre de propriétaires-acériculteurs touchés.
Il précise toutefois que cette propriété n’a aucun lien avec celles qui font l’objet d’un litige, où certains producteurs de la région envisageaient de contester le contrat de location qui leur permet d’exploiter leur érablière en territoire américain. Ils estimaient que leur nouveau bail faisait doubler le coût à l’entaille qu’ils doivent verser au propriétaire des terres en question. «Ce coin-là est un peu plus au sud. C’est toujours en litige car le secteur appartient à des privés. On espère un dénouement bientôt», précise-t-il en terminant.