Sophie Audet soutient la jeunesse francophone de la Colombie-Britannique
FRANCOPHONIE. Originaire de Sainte-Justine, Sophie Audet occupe, depuis le 31 août dernier, la direction générale du Conseil jeunesse francophone de la Colombie-Britannique, organisme qui soutient les 15-24 ans dans leur volonté de vivre en français et accroître leur connaissance de la langue de Molière.
En quête d’aventure, Sophie Audet et son copain, Jean-François Lacroix, ont quitté la région en 2009 afin de se rendre en Colombie-Britannique, province qu’ils avaient visitée quelques années auparavant.
« Après des études en réadaptation physique à Québec, j’ai travaillé un an à la clinique Physio-Ostéo des Etchemins, à Lac-Etchemin. J’avais envie d’explorer et faire de nouvelles découvertes. Avec Jean-François, nous sommes partis pendant trois mois, pour des activités de plein air. Douze ans plus tard, nous sommes toujours là », indique-t-elle en soulignant que la première année, après avoir voyagé tout l’été, ils se sont retrouvés à Powell River pour la période automnale.
Les deux Etcheminois ont été guides de plein air pendant une saison complète, puis ils sont revenus au Québec. Ils y sont retournés pour deux autres saisons, avant de s’établir pour de bon dans la région.
« On s’est attachés à la place et après trois ans, j’ai été approchée pour un emploi de coordonnatrice de projet au Conseil jeunesse», précise-t-elle en soulignant que l’organisme existe depuis 30 ans.
« L’équipe était plus restreinte à cette époque, l’organisme ayant connu ses hauts et ses bas au fil des ans. J’organisais des camps en plein air pour les jeunes des écoles francophones et on reprenait certains des projets que je gérais à Powell River par le passé. »
Au fil des ans, l’équipe du Conseil jeunesse a pris de l’ampleur, développant différents projets avec le soutien de divers partenaires. Sophie Audet est ensuite devenue directrice générale adjointe, poste qu’elle a occupé pendant quelques années avant de prendre la direction générale au cours des dernières semaines.
La jeune femme de 32 ans gère actuellement une équipe de 10 personnes. L’organisme a pour mission de promouvoir et représenter les intérêts des jeunes francophones de 14 à 25 ans en Colombie-Britannique. « On travaille, avec eux, pour leur offrir des expériences en français, pour que la langue française demeure vivante et prenne un sens pour eux et que ça fasse partie de leur identité, que ce ne soit pas juste une langue d’école », précise Mme Audet qui ajoute que ces activités permettent aux jeunes de se rassembler et de se connecter, avec le français comme langue de communications.
Soulignons que le Conseil jeunesse de la Colombie-Britannique reçoit des fonds venant de différents partenaires comme Patrimoine canadien, le ministère de l’Éducation et le Conseil scolaire francophone de Colombie-Britannique, des commandites et autres.
La francophonie en Colombie-Britannique
Sans pouvoir donnes de statistiques précise, Sophie Audet souligne que la francophonie est bien présente dans cette province, mais que ces francophones sont «un peu éparpillés partout», contrairement à ce qui se passe au Manitoba (Saint-Boniface) ou en Acadie.
La commission scolaire francophone dessert entre 5 000 et 6 000 élèves francophones, en tout. Les programmes d’immersion française, qui permettent aux jeunes qui veulent apprendre la langue de le faire, sont très populaires avec plus de 50 000 inscriptions. « Ce sont des jeunes venant de différents milieux, qui parlent plein de langues et dont les parents voient ça comme un bonus pour eux », précise Mme Audet qui ajoute que le français est la 7e langue la plus parlée en Colombie-Britannique après l’anglais, le mandarin, le punjabi et autres.
« C’est un droit pour les gens d’avoir des services et une éducation en français, même si ce n’est pas simple », précise-t-elle en ajoutant qu’ils peuvent obtenir des services du gouvernement fédéral sur demande.
« Nos jeunes sont parfaitement bilingues. Quand ils sortent de l’école, on leur offre un milieu différent pour continuer à parler en français, sinon c’est là que ça se perd. Il faut leur donner des opportunités et que ça prenne du sens pour eux. Quand tu as des amis qui parlent cette langue et que tu peux avoir des activités en français, alors ça fait partie de ton identité et c’est plus facile de conserver ce que tu as appris. »
Elle mentionne que les bureaux du Conseil jeunesse francophone se situent dans la Maison de la francophonie de Vancouver et que l’organisme qu’elle dirige est voisin du Centre culturel francophone de Vancouver qui organise un festival d’été et gère un théâtre francophone. « On a une offre qui est là, qui est minime comparativement au reste, mais qui est là quand même. On travaille avec tous les secteurs de la société pour que les jeunes francophones soient représentés partout et que leur voix est portée un peu partout. »
Sophie Audet mentionne qu’elle et son copain Jean-François Lacroix, qui est membre de l’équipe de design chez Mountain Coop, espèrent vivre en Colombie-Britannique pour quelques années encore. «On vit dans une belle province et on espère être là pour un bon bout. On prend cela une année à la fois et personnellement, mon point de repère est ici. Cependant, on ne sait jamais ce que l’avenir nous réserve. »