Soucy Belgen de Sainte-Claire reprend son rythme, un an après l’incendie

AFFAIRES. Touchée par un incendie ayant fait d’importants dégâts le samedi 19 mars 2022, l’usine Soucy Belgen de Sainte-Claire reprend un certain rythme de production et pourra accéder prochainement à un tout nouvel espace, alors que la partie du bâtiment atteinte est maintenant presque reconstruite. 

Un an plus tard, malgré le fait que les travaux ne sont pas entièrement complétés, l’usine est revenue à un niveau de production à peu près semblable à celui d’avant l’incendie, mais doit toujours composer avec des enjeux et des réalités temporaires. La direction a maintenant hâte de récupérer tous ses espaces de plancher.

« L’usine est déjà opérationnelle, mais on utilise des entrepôts externes pour opérer », précise Jesaï Poirier, directeur de la production. « Au début de l’été, l’usine aura retrouvé son espace de plancher et à la fin de l’été, ce sera l’aménagement des bureaux, puisqu’une bonne partie de ce volet a été détruite dans l’incendie. Puis ce sera les ateliers de maintenance, la salle des serveurs et le magasin de pièces critiques. L’entrepôt n’est pas transféré encore non plus », illustre-t-il.

Signe de la confiance du siège social envers l’usine de Sainte-Claire et de son importance au sein de l’organigramme, les travaux de reconstruction ont rapidement été annoncés par la haute direction du Groupe Soucy. Si au départ, la direction souhaitait être en mesure de reprendre la production quelque part à la fin du mois de juin l’an dernier, plusieurs circonstances sont venues retarder les échéanciers souhaités, rappelle M. Poirier.

« À l’origine, la direction de l’usine souhaitait reprendre la production à la fin du mois de juin 2022. Des enjeux de fournitures et de disponibilité de sous-traitants ont causé des retards. On a dû faire fabriquer des pièces en Europe, transporter des pièces par avion et autres. »

D’autres surprises se sont aussi ajoutées les semaines suivantes. « Il y a eu des surprises, des choses plus complexes que prévu, particulièrement au niveau des équipements de moyenne puissance. Quand nous étions prêts à redémarrer en septembre dernier, nous avons trouvé certaines difficultés que nous n’avions pas anticipées. Nous avons volontairement repoussé le démarrage parce que ce que nous avions trouvé aurait pu causer des enjeux de sécurité majeurs. On a pris le temps d’analyser tout ça. »

Avec des dommages évalués à plus de 10 M$, il était inévitable que les contrecoups de l’incendie causent des irritants. Jesaï Poirier évalue que les choses se sont bien passées, malgré tout. « Tout le monde a travaillé de manière incroyable pour revenir à où nous sommes, que ce soit au niveau du nettoyage et de la préparation ou sortir des pièces. Certains sont allés travailler à Drummondville, pour ce faire. La reconstruction du bâtiment, ça ne va jamais assez vite ces choses-là, mais dans les circonstances et l’état du marché de la construction, on s’en sort assez bien. Il y a maintenant une volonté de pouvoir en faire plus et de se donner des moyens pour le futur. »

Avec l’aménagement du nouveau bâtiment, d’un nouvel entrepôt et des nouvelles infrastructures, en général, l’entreprise peut aspirer à supporter une croissance, estime-t-il. « Il n’y aura pas plus d’équipements, mais certaines pièces sont plus importantes pour aller supporter une croissance. Le réaménagement a été pensé pour une meilleure efficacité énergétique, il est aux normes en termes de sécurité et tout a été fait dans un esprit de réduire l’image sonore de l’usine. »

Le réaménagement du bâtiment devrait finalement être complété à l’été uniquement. « Les travaux vont aller en diminuant. On attend encore certains équipements, qui ont été endommagés pendant l’incendie, que nous recevrons beaucoup plus tard et qui nécessiteront d’autres travaux », ajoute M. Poirier.

Une nouvelle direction à Sainte-Claire

Autre fait intéressant, l’usine de Sainte-Claire a, depuis quelques semaines à peine, sa direction bien à elle. Un nouveau directeur général, Rami Tremblay, sera responsable de l’usine de Sainte-Claire uniquement. Le défi semble lui plaire. « Nous appartenons tous au même groupe et devons suivre une certaine orientation, mais ça nous permet de gérer et d’avoir une structure à l’interne plus solide, alors que tout était géré par le siège social de Drummondville auparavant. C’est pour soutenir la croissance vraiment. L’entreprise était rendue à ce stade. »

Métallurgiste de formation et ayant aussi œuvré dans le domaine de l’aluminium, M. Tremblay espère amener sa couleur à titre de nouveau directeur général de l’usine. « Ça fait beaucoup à assimiler en même temps, mais l’équipe en place m’aide beaucoup. Ce sont des gens d’expérience, qui maîtrisent bien leur travail. Je veux que les idées qui émergent de l’équipe se rendent au bon endroit, pour qu’elles soient considérées et fassent progresser l’usine. »

En résumé, Jesaï Poirier juge que la décision de reconstruire l’usine de Sainte-Claire, à la suite de l’incendie, envoie un beau signal envers l’usine et l’équipe en place. « Le Groupe Soucy a toujours dit que l’acquisition de l’usine à Sainte-Claire faisait partie de ses plans d’avenir. Il est clair que le réinvestissement à la suite de l’incendie et la création d’une équipe de direction localisée à Sainte-Claire sont clairement un vote de confiance. »