Station touristique Massif du Sud : cri du cœur des employés

La décision de la municipalité de Saint-Philémon de demander à un huissier de justice de procéder à la saisie puis à la vente en justice des biens immobiliers appartenant à la Station touristique Massif du Sud, afin de récupérer les sommes qui lui sont dues, a causé tout un émoi au sein du personnel du centre de ski.

Se faisant les porte-parole des employés, la contrôleure Sonia Goulet et le directeur général adjoint Luc Malovechko ont dénoncé cette décision qu’ils disent mal s’expliquer et qui, selon eux, arrive à un bien mauvais moment.

«Nous sommes en pleine préparation de la prochaine saison, à la veille du bazar et de la vente des billets de saison. C’est là que l’argent commence à entrer, car c’est très tranquille depuis le mois d’avril», soulignent les deux porte-parole.

«Nous sommes également en pleine période de recrutement et c’est certain que des nouvelles négatives comme cela sont loin de nous aider», poursuit Mme Goulet qui rappelle que la station embauche de 150 à 200 personnes lors de la saison estivale, sans oublier la cinquantaine de bénévoles qui y œuvrent à divers niveaux.

«J’ai fait une entrevue le lundi 4 septembre, la nouvelle est sortie dans les journaux le 6 et dès le lendemain, la personne appelait pour savoir si elle allait être payée. Les CV ne pleuvent pas», déplore Luc Malovechko qui ajoute que la situation est la même avec les clients et les fournisseurs de la station. «Il faut faire une distinction entre la compagnie qui possède les terrains et celle qui détient et gère la station de ski», rappelle Sonia Goulet.

Gérer la crise

Luc Malovecho souligne qu’après la publication de la nouvelle dans La Voix du Sud, puis dans les médias de Québec, les employés commençaient à entrer au bureau à reculons. «On avait une crise à gérer à l’interne. C’est devenu gros et personne n’était très motivé à venir au boulot. C’était dur pour tout le monde.»

Sonia Goulet a par ailleurs dit ne pas comprendre la position du maire de Saint-Philémon, Daniel Pouliot, qui soulignait dans l’article publié en page 4 de La Voix du Sud, du mercredi 6 septembre, que cette décision ne nuirait pas aux activités de la station et qu’il n’oubliait pas qu’il y avait des emplois à l’enjeu. «Je suis désolée, mais cela a créé de l’incertitude plus qu’autre chose. On n’a eu aucun téléphone ni communication de qui que ce soit là-dessus et on a appris la nouvelle par la voie des journaux, ce qui est encore pire.»

D’autres employés comme Nancy Beaudoin, responsable de la boutique de ski et Jimmy Blanchet, responsable des remontées mécaniques, ont eux aussi tenu à déplorer la situation qui, précisent-ils, crée une incertitude dont tous se passeraient dans les circonstances.

Des bonnes nouvelles

Luc Malovechko et Sonia Goulet sont d’avis que seules des nouvelles positives, après les dernières années marquées par la poursuite judiciaire, permettront à la station de ski et à la municipalité de vendre les terrains et régler une fois pour toutes le problème des taxes. À cet effet, des discussions menées en mai et en juin entre la station de ski et le Parc régional Massif du Sud auraient permis d’en venir à un terrain d’entente concernant la relance des sentiers de ski entre le sommet de la montagne et les sentiers de la CADMS, ce que confirme le directeur général du parc, Jean-François Préfontaine, qui a toutefois pris le soin de préciser que certains détails restaient à régler avant d’en venir à une entente formelle.