Station touristique Massif du Sud: une ordonnance d’expulsion recherchée
SAINT-PHILÉMON. La société 9367-3085 Québec inc., propriétaire des terrains utilisés par la Station touristique Massif du Sud, continue de mettre de la pression ayant déposé une ordonnance d’expulsion contre les propriétaires de la station.
La société, dont les principaux dirigeants sont Louis Beauregard, Philippe Thirion et Daniel Thirion, avait déjà fait parvenir un avis de terminaison du bail emphytéotique à la mi-novembre à la suite du défaut par l’entreprise de respecter plusieurs de ses obligations. Celles-ci demandaient alors à la Station touristique Massif du Sud d’apporter des correctifs, notamment de payer ses dettes au fur et à mesure qu’elles devenaient dues et de remettre ses états de revenus annuels vérifiés des trois dernières années (2015, 2016 et 2017). Ces exigences sont toujours sans réponse.
Porte-parole de la société, Louis Beauregard avoue être surpris de ce constat. «On est vraiment surpris. Ce n’est pas comme si nous n’avions pas donné la chance à la station touristique de réagir, ne serait-ce que de réponse à notre offre généreuse d’opérer la station cet hiver. On se trouve devant un fait accompli. Il n’y a même pas de contestation au fait que l’on dit que le bail est terminé. Une chose est claire, nous allons toujours et jusqu’à la dernière minute, espérer et permettre aux dirigeants d’accepter notre offre de continuer la saison. Nous serons possiblement devant un juge la semaine prochaine, alors peut-être le feront-ils à ce moment-là».
Aucune communication
M. Beauregard dit n’avoir eu aucune communication avec le propriétaire principal de la station touristique, Alain Contant, depuis plusieurs semaines. Il estime que c’est sur lui et son entreprise que repose la suite des choses. «Nous n’avons pas de plan B. Grosso-modo, nous sommes propriétaires des terrains où se trouvent les pistes ainsi que la remontée, et M. Contant du stationnement et du chalet».
Encore une fois, M. Beauregard n’écarte pas de déposer une offre d’achat de la station de ski si l’impasse dans le dossier devait perdurer. «S’il n’y a pas de retour d’appel ou de courriel, on ne peut rien faire. À aucun moment a-t-on tenté de nous joindre pour entamer des discussions ou même contester la fin du bail. Je ne peux pas croire qu’ils ne nous prennent pas au sérieux. Ce serait une erreur majeure».
À l’instar de M. Beauregard, le maire de Saint-Philémon, Daniel Pouliot, estime que la station et ses dirigeants sont les auteurs de leur propre problématique. Nouvellement élu président de la Corporation d’aménagement Massif du Sud (CADMS), il s’explique mal que la station touristique n’ait pas encore daigné répondre à la société propriétaire des terrains. «M. Contant n’a pas encore compris où il en était. Il n’a jamais voulu se conformer au bail à l’époque de la CADMS et maintenant que c’est une organisation privée, il ne semble pas vouloir travailler avec eux. C’est la meilleure façon de se tirer dans le pied».
La responsabilité repose entièrement sur M. Contant depuis longtemps, observe M. Pouliot. «On n’a jamais osé appliquer le bail emphytéotique avec la corporation même si nous souhaitions le faire et M. Contant se lamentait toujours que c’était difficile de travailler avec un organisme public. Nous pensions faire un bon coup en vendant les terrains à une société privée, mais ce ne semble pas encore l’idéal».
Toujours pas d’inquiétudes
Daniel Pouliot n’affiche toujours pas d’inquiétude pour la suite des choses et ne craint pas de voir la station suspendre ses activités. «Le seul qui n’a pas d’intérêt à ce que la station garde sa valeur à l’heure actuelle, c’est M. Contant de la manière qu’il agit. Les terrains dans le secteur du Massif ont subi une dévaluation de 30 % en raison de la situation actuelle. Ses créanciers sont dans le paysage et ont aussi une responsabilité. Ils ont accepté sa façon de faire et devront éventuellement réagir».
Selon lui, il y a maintenant plusieurs entités ayant intérêt à ce que les choses évoluent positivement. «Il faudra que cela fonctionne comme un tout un jour de toute façon. Personne n’a avantage à ce que la valeur diminue; les créanciers, la municipalité, la CADMS, la nouvelle société, les propriétaires du secteur. Ceux qui vont à contrecourant devront s’ajuster. Il y a trop d’intérêts communs».