Stella Lachance en Italie: au cœur de la pandémie de Coronavirus
SANTÉ. Originaire de Saint-Nazaire, Stella Lachance vit en Italie depuis 2007. La Bellechassoise est aux premières loges de la situation qui prévaut dans ce pays qui, depuis plusieurs semaines déjà, est durement touché par la crise du Coronavirus.
De son appartement à Mogliano Veneto, en banlieue de Venise, Mme Lachance se dit un peu surprise de voir la vitesse avec laquelle le gouvernement Legault a imposé ses mesures de confinement et de lutte à la maladie. En même temps, elle souligne que si les gens sont conscients du danger qui se dresse devant eux et qu’ils adoptent des comportements permettant de limiter ou d’enrayer la propagation de la maladie, ce sera positif pour tout le monde.
Elle rappelle que le premier cas à frapper son pays d’adoption était celui d’un homme de 38 ans qui après avoir frisé la mort, s’en est sorti et est complètement guéri aujourd’hui. Ce premier cas a toutefois été rapidement suivi par d’autres et l’épidémie, qui a débuté dans le nord du pays, s’est depuis propagée sur l’ensemble du territoire italien.
«Le système de santé italien est durement pris à partie par le coronavirus du fait que les premiers malades ont eu le temps de contaminer bien des gens, également des acteurs du système de santé, avant qu’on ne découvre qu’ils étaient atteints du COVID-19. On a même des médecins qui sont actuellement aux soins intensifs, car ils avaient traité ces cas comme une simple grippe, ce qui n’était pas le cas finalement», précise-t-elle en ajoutant que deux sous-ministres italiens, dont celui à la Santé, ont été infectés par le Coronavirus.
Écoles fermées depuis trois semaines
Si, au Québec, les écoles, garderies, cégeps et universités fermeront leurs portes pour deux semaines à compter de lundi, Stella Lachance souligne qu’en Italie, les enfants sont en congé forcé depuis trois semaines déjà et que la situation se prolongera au moins jusqu’à la première semaine d’avril. «Je ne serais pas surprise que ça dure encore plus longtemps», mentionne-t-elle en ajoutant qu’à ses yeux, la situation risque de s’aggraver davantage dans les semaines à venir.
Actuellement, plus de 20 000 personnes seraient touchées par le Coronavirus en Italie et ce chiffre ne cesse d’augmenter chaque jour, ce qui en fait le deuxième pays le plus touché derrière la Chine.
Elle dit par ailleurs ne pas comprendre le buzz qui se passe dans les supermarchés du Québec depuis les annonces du gouvernement Legault, surtout en ce qui a trait au papier de toilette que les gens achètent en grande quantité. «Nous, ça plusieurs semaines que nous sommes en quarantaine et chaque fois que je vais faire mon épicerie, je trouve tout ce dont j’ai besoin. Nous ne manquons de rien.»
Confinée chez elle
Sans être touchée directement par la maladie, Stella Lachance est confinée à son appartement, son employeur ayant demandé à plusieurs de ses employés de demeurer chez eux. Psychologue de formation au Québec, elle travaille dans le domaine du service à la clientèle au sein d’une importante entreprise d’impression.
«La première semaine que les écoles ont fermé, je suis allée travailler normalement. Ensuite, j’ai fait du télétravail et depuis mardi dernier (le 10 mars), je suis en congé forcé, comme plusieurs de mes collègues. C’est une mesure à la fois économique et de prévention», explique-t-elle en mentionnant toutefois que ce temps est pris sur ses prochaines vacances estivales.
«Depuis que le je suis en Italie, on vient à Saint-Nazaire chaque été. C’est important pour moi et mes enfants. J’espère que l’on pourra revenir cet été», poursuit-elle.
Mesures strictes
En Italie, les mesures de prévention sont très strictes et selon Stella Lachance, cela se justifie quand on regarde ce qui se passe dans ce pays. Les gens ont principalement le droit de sortir de chez eux pour travailler, faire l’épicerie ou aller à la pharmacie. Ils doivent bien souvent remplir un «autocertificat» dans lequel ils déclarent leur point de départ et d’arrivée, ainsi que le trajet qu’ils devront emprunter.
Si les mesures mises en place sont strictes et nécessaires, cela ne vaut pas la peine de les imposer si les gens ne les respectent pas, croit-elle. «Les autorités peuvent faire des vérifications en tout temps et si tu déroges à la loi, tu peux recevoir une amende. Il y a de nombreux signalements et plus de 7 000 certificats d’infraction ont été émis depuis la mise en place de cette mesure gouvernementale.»
«Les gens doivent quand être vigilants, car c’est une maladie qui se transmet facilement d’une personne à l’autre, parfois sans qu’on en soit conscients.»
Stella Lachance