Taxes municipales élevées: des résidents de Buckland s’interrogent

MUNICIPAL. Les hausses importantes des comptes de taxes municipales font énormément jaser dans plusieurs villes et localités au Québec, particulièrement cette année. La situation n’est pas différente en Bellechasse-Etchemins et en ce sens, des citoyens de la rue de la Vallée, à Buckland, se disent les « champions toute catégorie » en la matière.

Après réception de leurs comptes de taxes en février dernier, ceux-ci avouent avoir sursauté devant les montants qu’ils auront dorénavant à payer.

« On entend que l’augmentation moyenne à Montréal, cette année, était de 4,6 % et cela a fait couler beaucoup d’encre. Pour ceux dont la résidence est construite sur la rue de la Vallée, cette hausse est de 49 à 102 %, ce qui est totalement révoltant. Ne cherchez plus qui a eu le taux le plus élevé d’augmentation, c’est nous », indiquaient les 17 citoyens dans une correspondance acheminée au journal au cours des dernières semaines.

Soulignons que la rue de la Vallée est le prolongement de la route du Massif de Saint-Philémon, dans le secteur de la Station touristique Massif du Sud.

Les propriétaires concernés par cette hausse faramineuse soulignaient que celle-ci s’expliquait par l’augmentation de la valeur de leurs propriétés respectives (augmentation moyenne de 140 000 $), telle qu’établie dans le nouveau rôle d’évaluation de la MRC de Bellechasse, ainsi que par un taux de taxation qui n’a pas été revu à la baisse, étant le double de ceux de leurs voisins de Saint-Philémon.

Le taux de taxation de la municipalité de Buckland, ajoutaient-ils alors, était de 95,378 cents du 100 $ d’évaluation, alors qu’il est de 49,87 cents pour ceux qui demeurent tout près, du côté de Saint-Philémon.

Pas de réponses officielles

Lors d’un récent entretien avec le journal, Éric Dusablon, Alain Maheu, Mireille Bonin et son époux John Duff soulignaient lors de notre passage que le groupe de citoyens qu’ils représentent a interpellé le conseil municipal et le maire Miguel Fillion à quelques reprises, sans succès cependant.

« Le maire nous a dit que pour régler la situation et pondérer le taux de taxation, la municipalité avait envisagé de créer un secteur particulier pour la rue de la Vallée, la loi sur la fiscalité municipale donnant le pouvoir aux municipalités de diviser leur territoire en secteurs aux fins de l’imposition de la taxe foncière, mais qu’à la suite de rencontres avec des représentants du ministère des Affaires municipales, ce dernier avait complètement fermé la porte à cette solution », mentionnaient-ils en ajoutant qu’ils n’avaient pas pu vérifier l’information auprès du ministère.

Pas bon pour la municipalité

Les propriétaires rencontrés soulignent que le sujet était à l’ordre du jour d’une séance régulière du conseil municipal tenue le 2 avril dernier au centre communautaire, rencontre qui se serait déroulée devant une salle comble et qui n’a pas donné de résultats tangibles selon eux, à part d’établir un état de la situation.

« Cette séance a permis de voir que notre situation n’était pas unique, que d’autres secteurs de villégiature, comme celui du Lac Crève-Faim, étaient aux prises avec une situation similaire. Si, dans un village, il y a un secteur qui a de bonnes chances de se développer, il me semble que tu dois mettre en place un climat pour encourager cela », pense Éric Dusablon.

Selon Mireille Bonin, il n’est pas dans l’intérêt de la municipalité de Buckland d’augmenter les taxes à ce point-là dans le secteur, car les personnes possédant des terrains dans le secteur y songeront à deux fois avant d’y construire une résidence, secondaire ou permanente. « Cela aura également pour effet de réduire la valeur des propriétés et empêchera les personnes souhaitant vendre la leur de le faire en raison de la charge de taxes municipales qui est trop élevée », mentionnait-elle également.

Les intervenants rencontrés soulignaient alors que chacun des 17 propriétaires concernés entendait demander une révision de son évaluation municipale à la MRC de Bellechasse et que les 17 terrains construits dans le secteur du Massif du Sud, à Buckland soient inscrits dans un « secteur séparé », car les augmentations foncières qu’ils subissent sont différentes de celles du secteur du village qui sont de six pour cent en moyenne.

Réponse du maire

Le maire de Buckland, Miguel Fillion, a souligné que pour lui, le dossier était réglé depuis la séance d’avril dernier. Il a mentionné qu’après vérification, l’augmentation de taxes décriée par les résidents du secteur n’était pas aussi importante qu’ils ne l’avaient clamé à ce moment.

« L’information qui avait été donnée aux résidents était erronée. Ils avaient pris le taux de base, mais ils ont oublié d’additionner toutes les autres taxes de service, ce qui donnait un taux de taxes de 0,796 cents contre 0,95 pour nous », a-t-il indiqué en ajoutant qu’il n’avait pas cette information au début des discussions avec les résidents de la Vallée.

« Ce sera un facteur d’harmonisation entre nos deux municipalités (si le regroupement a lieu), car nous n’étions pas à jour à ce niveau », poursuit le maire Fillion en ajoutant qu’après s’être informé auprès du ministère, il était impossible d’établir une taxe de secteur du côté de Buckland, en raison du faible nombre de propriétés s’y trouvant et par souci d’équité pour l’ensemble des propriétaires fonciers.

« La municipalité de Saint-Philémon pourrait le faire si elle le souhait, car il y a 151 chalets contre 18 pour Buckland au Massif, mais ça ne serait pas nécessairement intéressant », indique-t-il également.