Un couple etcheminois créé la première entreprise indépendante au Québec

SANTÉ. En 2014, Caroline Sylvain et Julien Marcoux ont créé la première centrale indépendante de préparation des ordonnances au Québec. L’entreprise a ses propres locaux dans le parc industriel à Saint-Prosper.

Dans cette municipalité, Caroline Sylvain était déjà pharmacienne-propriétaire sous la bannière Proxim avec son père Julien Sylvain (voir autre texte). Julien Marcoux s’occupait de la comptabilité.

En 2010, le couple a acheté un robot afin d’automatiser la majeure partie de la préparation des ordonnances au sein de la pharmacie. Trouvant l’expérience concluante, ils ont voulu la faire partager au reste de la province.

«On a réalisé à quel point ça sauve du temps et de l’espace. Les pharmaciens et techniciens peuvent ainsi être plus présents auprès des patients», précise Julien Marcoux qui est gestionnaire de la centrale.

Il ajoute que toutes les pharmacies ne peuvent pas se procurer un ou des robots pour des raisons financières, mais que les pharmaciens cherchent toujours à améliorer leurs services.

«L’arrivée de la loi 41 a augmenté la charge de travail des pharmaciens. Plusieurs pharmacies préparent encore des ordonnances à la main. Les piluliers représentent jusqu’à 50 % du chiffre d’affaires», mentionne-t-il.

Idée risquée ?

Caroline et Julien ont investi 2,5 M$ dans ce projet risqué au préalable. Des bannières comme Familiprix et Pharmaprix possèdent leurs centrales et proposent des services à un coût donné aux pharmaciens portant les couleurs de la compagnie.

«Le pharmacien conserve son indépendance professionnelle et fait affaire avec qui il veut au même titre qu’avec les grossistes de médicaments. C’est pour cela qu’on doit bâtir une relation de confiance avec les pharmaciens en offrant des délais de préparation plus rapides et des prix compétitifs», d’ajouter Julien Marcoux.

Dans la préparation des piluliers alvéolés, la centrale beauceronne inclut une photo de chaque médicament afin de faciliter la vérification sommaire de la médication par le patient ou les employés en résidence des aînés.

L’entreprise fabrique également des piluliers en sachets offrant une plus grande variabilité au niveau de l’horaire et du nombre de temps de prise des médicaments. Par l’entremise de DVCC Pharma, les pharmaciens peuvent aussi être formés pour l’optimisation des processus de mise en pilulier.

«Après un an, on a déjà signé des ententes avec une dizaine de pharmacies. C’était naturel pour nous de s’installer à Saint-Prosper. On voulait stimuler l’économie locale. Avec notre pharmacie et la centrale, nous comptons présentement 35 employés», de dire Caroline Sylvain.