Un livre sur Eugène Prévost, le bâtisseur

SAINTE-CLAIRE. L’héritage d’Eugène Prévost et l’importance de l’entreprise qu’il a fondée il y a 90 ans ne faisaient plus aucun doute pour les 3 500 personnes qui se sont rendues visiter les installations de Prévost Car samedi dernier, où un événement porte ouverte coïncidait avec le lancement d’un livre sur ce grand bâtisseur.

L’idée d’honorer la contribution du fondateur de Prévost Car et de souligner l’étendue des retombées de son entreprise est venue de son fils, René Prévost, qui souhaitait faire connaitre l’homme derrière ce succès. « C’était un objectif de retraite de faire connaitre mon père. J’ai travaillé au Canadien National et j’ai voyagé à travers toute la province, j’ai même vécu en Ontario. Lorsque je me présentais, j’avais un peu de difficulté à situer les gens. J’avais un nom assez populaire, qui était devant à peu près tous les autocars au Canada, mais j’avais toutefois de la difficulté à associer le nom de mon père aux autobus, car il était très méconnu. C’est l’histoire de Prévost oui, mais surtout celle de l’homme derrière tout ça. »

Une quinzaine d’années de travail et de préparation ont été nécessaires pour mener à bien le projet du livre lancé à 1 250 exemplaires. « Je parle de l’homme, ses débuts, ses origines, raconte l’auteur. Déjà jeune, j’ai été témoin du fait qu’il était très créatif. Mon père a travaillé dans la menuiserie d’abord. Il s’est concocté des outils pour travailler puisqu’il n’y avait pas d’électricité à l’époque. Il a débuté par une scie à ruban manuelle, plus tard un tour à bois aussi manuel. Il a acheté une maison pour en faire un atelier de menuiserie. »

René Prévost raconte ensuite que son père a été à l’origine de l’arrivée de l’électricité à Sainte-Claire au début des années 1920. « En 1921, il a installé un système électrique pour son atelier alors qu’il n’y avait pas d’électricité à l’époque. C’est là que le curé du moment lui a demandé d’en faire un réseau qui a finalement desservi 23 abonnés », relate le fils.

La naissance et l’importance de Prévost Car

L’auteur explique ensuite comment son père en est venu à construire son premier autocar et l’importance de la 2e Guerre mondiale dans l’évolution de l’entreprise. Même s’il a pu suivre son père dans la création de son entreprise, René Prévost a voulu se documenter davantage pour les besoins de son livre. « Je me suis adressé à la Défense nationale à Ottawa, car pendant la 2e guerre, celle de 1939-1945, l’entreprise de mon père a été la principale industrie d’autobus au Québec. On a fabriqué jusqu’à un autobus toutes les 20 heures à ce moment-là, car il y avait un besoin criant d’autobus pour le transport des militaires, mais aussi le transport des employés vers les usines de guerre. »

Pour René Prévost, l’ampleur qu’a réussi à atteindre l’entreprise est surprenante et de voir le nom Prévost sur tous ces autocars partout dans le monde demeure un élément de fierté pour lui.

De l’innovation au sommet

Pour le PDG actuel de l’entreprise, Gaétan Bolduc, c’est une tradition d’innovation qui sort des entrailles de Prévost depuis 1924 et le livre illustre cet état de fait. Il a tenu à saluer la rigueur dont laquelle René Prévost a fait preuve lors du processus d’écriture menant à la publication du volume. « Je sais à quel point il y a eu des heures de travail dans cet ouvrage, car moi-même, j’en ai appris beaucoup sur l’histoire de l’entreprise en lisant les deux chapitres auquel on m’a demandé de contribuer. Chaque fois que je devais apporter une correction, je devais la documenter. C’est un ouvrage de référence sur l’histoire du Québec », fait falloir le PDG. Gaétan Bolduc souligne également que l’entité Prévost atteint des sommets et sert maintenant la cause de l’entreprise dans son évolution.

« Nous sommes numéro un dans le véhicule de type "Entertainer" dédié aux artistes, numéro un en pièces et service et aussi numéro un dans le domaine des autocars de passagers en Amérique du Nord. » Le fabricant d’autocars vise maintenant le marché du "Comuter", dédié au transport urbain. « On a sacrifié le montage de certaines parties des véhicules en raison du Buy America Act. Nous sommes sur le point de confirmer un contrat de 300 unités avec la ville de New York. Ce sera le plus gros contrat à vie de l’histoire de Prévost! On a été le premier fournisseur accrédité dans cette ville en deçà d’un an. Nous sommes sur une belle lancée », termine M. Bolduc.

-2014: 90e anniversaire de l’entreprise

-100 000: le nombre de kilomètres de fils à souder utilisés chaque année

-25 000: le nombre de pièces sur chaque véhicule.

-75 000: le nombre de pièces qui transitent dans l’usine chaque jour

-15 000: le nombre d’autocars Prévost qui circulent en Amérique du Nord