Un portrait socioéconomique du réseau communautaire dans Bellechasse

COMMUNAUTAIRE. La Corporation de développement communautaire de Bellechasse (CDC) réitère sa volonté d’être présente dans le milieu malgré le sous-financement qui frappe plusieurs de ses entités. L’organisme, qui regroupe 28 organisations, vient de dévoiler un portrait socioéconomique illustrant ses impacts positifs et l’importante place qu’occupe son réseau.

L’enquête, menée à l’hiver 2015, indique que les 28 organisations membres emploient 287 personnes pour une masse salariale légèrement supérieure à 5,8 M$ et 61 % de la main d’œuvre réside dans Bellechasse. L’implication bénévole occupe aussi une large place dans les opérations des organismes puisque 520 personnes donnent de leur temps pour environ 31 400 heures annuellement.

«C’est une illustration d’un réseau qui existe dans Bellechasse», précise la directrice de la CDC, Guylaine Aubin, qui avoue que le milieu communautaire doit toujours prouver son efficacité. «On a besoin, comme certains secteurs de briser certains préjugés, mais aussi de signaler notre présence. Nous avons participé à la planification stratégique de la MRC et des politiques famille-aînés sont maintenant en forces sur tout le territoire. Il y a tout un réseau qui est là pour appuyer le milieu, car il y aura des responsabilités nouvelles et des moyens différents peut-être d’y répondre.»

Elle espère que les décideurs reconnaitront son apport à la société et serviront de relais auprès de leur population. «Nous n’avons pas à nous mettre en valeur auprès des gens à qui nous offrons des services. C’est auprès de nos partenaires et de celles et ceux qui ne nous connaissent pas ou peu. On veut leur dire qu’ils ne sont pas seuls à parler de lutte à la pauvreté et de besoin en matière de services à la population.»

Touché malgré tout par l’austérité

Si le financement des organismes communautaires est demeuré généralement stable au cours des dernières années, le milieu doit composer avec une absence d’indexation de son budget depuis longtemps rappelle Mme Aubin. «On pourrait parler d’austérité, avec raison, mais ce n’est pas l’objectif de la démarche. On se rend compte à travers nos échanges que les gens se demandent encore qui nous sommes et ce que l’on fait.»

Les organismes sont touchés actuellement par le nombre de personnes faisant appel à leurs services et par les diminutions de services dans le réseau de la santé et autres. «Nous avons un problème de financement à la mission de l’organisme alors plusieurs font énormément de demandes de soutien ailleurs, dans les fondations par exemple. Cela exige beaucoup de temps et d’énergie.»

Pas des lobbyistes

Une autre inquiétude provenant du milieu communautaire est le projet de loi 56 portant sur la transparence en matière de lobbyisme déposé le 12 juin dernier. La possibilité de voir les organismes sans but lucratif (OSBL) être assujettis à la loi en effraie plusieurs.

«Si nous devenons des lobbyistes, ça ne marchera plus», souligne la directrice générale du Centre-femmes de Bellechasse, Marjolaine Montminy. «Nous ne serons plus en mesure de parler à notre députée sans devoir s’inscrire, on ne pourra plus lui dire bonjour.

Les sous que l’on demande sont pour améliorer le fonctionnement de nos organisations et pour une meilleure reconnaissance, pour améliorer le sort de nos employés.»

Quelques chiffres

28: Nombre d’organisations membres

3 543 Nombre de membres individuels

287: Nombre d’emplois

520: Nombre de bénévoles

31 442 heures Nombre d’heures d’implication bénévole

5 800 669 $ Masse salariale

61 % Main d’œuvre de Bellechasse

20/20 Municipalités de Bellechasse ayant recours aux services

39,3 % Gens faisant appel au secteur Aide et accompagnement en général