Un service de garde en communauté à Saint-Anselme

FAMILLE. Deux responsables de service de garde en milieu familial de Saint-Anselme opèrent depuis peu un service de garde subventionné à même une résidence appartenant à la municipalité. Le lieu est opérationnel depuis le 12 septembre et accueille 12 enfants âgés de 0 à 5 ans.

Jessie Ouellet et Joanie Auger se connaissent bien, ayant chacune une garderie et demeurant dans le même quartier. « Nous étions toujours ensemble, alors on s’est dit pourquoi pas ? On se connaît bien et avons déjà une complicité. On pense pareil et on travaille de la même manière. Comme la municipalité avait cette résidence, nous avons eu l’idée de leur proposer notre idée », mentionnent-elles.

Les deux éducatrices ont complètement réaménagé la demeure et la cour arrière pour la rendre à la fois fonctionnelle et sécuritaire. « Nous avons travaillé intensivement pendant deux semaines à peinturer et tout mettre en place, retirer la piscine et le reste. Le fait que l’arrière est entouré de haies de cèdres ajoute à la sécurité des lieux », précisent également les deux éducatrices.

L’endroit est idéal pour ce type d’installation, toujours selon elles. « Nous sommes sur la rue Principale, mais dans un cul-de-sac. Il n’y a pas de circulation et nous sommes près de l’école et du CPE, alors le site est parfait pour nous puisqu’il y a beaucoup d’enfants à proximité et le voisinage est déjà habitué à l’ambiance. La municipalité a été très utile dans le processus ».

Projet pilote

Le principe d’un service de garde en communauté existe depuis peu et est né d’une initiative du gouvernement du Québec qui souhaite répondre aux besoins des familles en développant rapidement des places. Ginette Fournier, directrice générale du bureau coordonnateur l’Escale qui a chapeauté la démarche, explique que le modèle existe en France depuis quelques années déjà.

« Le nouveau mode permet à deux personnes responsables d’accueillir chacune six enfants, puisque ce n’est pas dans l’une de leurs résidences. L’endroit ne fait pas figure de résidence, puisqu’elle est considérée comme étant un local. Le mode peut à la fois rejoindre une entreprise, comme annoncé récemment par l’entreprise duBreton à Saint-Bernard, ou une municipalité qui souhaite l’offrir à sa population ou à ses employés », illustre-t-elle en ajoutant que les deux éducatrices ont eu à obtenir une accréditation avant toute chose.

Jessie et Joannie deviennent ainsi les premières dans Bellechasse à lancer une initiative du genre et d’autres pourraient voir le jour bientôt dans la région, souhaite Ginette Fournier. « Une personne est à la recherche d’une autre personne pour l’accompagner là-dedans, mais il est trop tôt pour s’avancer davantage. »

Obtenir une accréditation n’est pas complexe, mais il y a naturellement des exigences, avoue Mme Fournier. « Il y a une démarche, des formations à faire et la résidence doit être sécuritaire. Il est certain qu’on ne peut reconnaître tout le monde. Les intéressées doivent avoir des compétences, appliquer un programme éducatif, il faut avoir le savoir-être, etc. »

Mme Fournier rappelle qu’à partir de 2026, toute personne n’ayant pas un lien familial avec un enfant devra être accréditée pour en assurer la garde. « Les personnes qui voudront garder les enfants des autres devront l’être. Certaines personnes en gardaient déjà, mais n’étaient pas reconnues. Certaines font la démarche déjà et d’autres non. Peut-être que ça leur fait peur, pourtant ce n’est pas si compliqué. Notre rôle est de les accompagner dans leurs démarches et de les soutenir lorsqu’il y a des difficultés. »

Installation temporaire à Saint-Gervais

En février dernier, une demande d’agrandissement pour 21 places supplémentaires a été accordée du côté du CPE l’Escale des Moussaillons de Saint-Gervais. La municipalité a alors accepté d’agrandir son installation, sauf que la démarche nécessite un certain temps et une installation temporaire a été aménagée dans l’ancien presbytère de la localité, vacant depuis le départ du Carrefour jeunesse emploi qui y logeait auparavant.

« Nous accueillions cinq poupons depuis mai dernier dans des locaux temporaires et depuis le 29 août dernier, on reçoit nos deux autres groupes d’enfants dans l’ancien presbytère. Nous avons aménagé tout ça pour le rendre sécuritaire en attendant l’agrandissement. Les parents sont heureux de tout ça, car les besoins sont grands », soutient Ginette Fournier qui ajoute que dans ce cas, les familles de Saint-Gervais sont priorisées.