Un service de répit-accompagnement pour proches aidants dans Bellechasse
SOCIÉTÉ. Le Regroupement des proches aidants de Bellechasse souhaite faire connaitre davantage son nouveau service de répit-accompagnement bénévole, autant auprès des aidants naturels de la région que des personnes qui souhaiteraient s’y impliquer.
Le service propose aux personnes qui viennent en aide à un proche d’obtenir les services d’un bénévole qui viendra assurer une présence sécurisante auprès de la personne qui a une incapacité. L’objectif est de permettre aux aidants naturels de prendre un peu de temps pour se ressourcer.
On estime à 7 000 personnes, le nombre de proches aidants dans Bellechasse uniquement, des données qui seraient toutefois à peaufiner puisque des gens ne s’y reconnaissent pas, mais qui jouent ce rôle.
Si le projet a pris son envol à l’automne 2017, seulement six dossiers ont été ouverts et quatre jumelages en ont découlé pour environ 120 heures de répit offertes. Six bénévoles ont été recrutés. Intervenant communautaire au Regroupement, Pierre Pourre avoue que le service a démarré lentement, ce qui était presque volontaire. «Il faut permettre au service de se faire connaitre et d’évoluer convenablement. Faire entrer un inconnu dans un milieu n’est pas toujours évident. Il faut d’abord faire notre marque, que les gens apprennent l’existence du service et que celui-ci ait une certaine notoriété pour établir un lien de confiance.»
Originaire d’Armagh et retraité du domaine de la santé, Anne Labrie résidente maintenant à Saint-Raphaël et fait partie des personnes ayant accepté de jouer ce rôle. «Lorsque j’ai signifié mon intérêt, on m’a donné beaucoup de liberté et le temps d’y penser. J’étais thérapeute en réadaptation physique, alors j’avais déjà une bonne base pour contribuer à ma façon. J’appuie une personne qui était visiblement à bout de souffle. Je donne du temps à raison de trois heures par semaine et aider les autres a toujours fait partie de ma personnalité.»
Le Regroupement souhaite une vingtaine de bénévoles pour lui permettre de prendre un envol accessible. Selon M. Pourre, le succès de l’idée sera d’amener les gens à collaborer davantage entre eux. «Il ne faut pas se le cacher, notre société est de plus en plus individualiste. Il faut créer davantage de liens.
Directrice générale du Regroupement des proches aidants de Bellechasse, Johanne Audet demeure convaincue de la nécessité de conduire une politique nationale aux proches aidants qui viendrait appuyer autant les personnes qui soutiennent les aînés, que celles qui ont un enfant ou un conjoint malade. «Ce n’est pas uniquement en doublant un crédit d’impôt dédié aux aidants naturels, pour un montant d’environ 560 $ annuellement, alors que ce n’est pas tout le monde qui y a droit ou qui l’utilise. Actuellement, on met des mesures à la pièce.»
Elle ajoute qu’une nouvelle réalité se pointe également depuis un certain temps, la présence de proches aidants en bas âge. «Ils peuvent être aussi jeunes que moins de 15 ans. Si un frère ou une sœur qui a une déficience physique ou intellectuelle, cela peut avoir des impacts importants. C’est un travail invisible.»
Elle estime que l’arrivée de Marguerite Blais comme ministre responsable du dossier est un pas important.