Un titre de Maître Éleveur Holstein pour la Ferme L’Espérée de Saint-Henri
AGRICULTURE. Établie à Saint-Henri depuis quatre ans seulement, le Ferme L’Espérée sera, le 1er février prochain, l’une des six fermes laitières québécoises à recevoir le titre de Maître Éleveur Holstein.
C’est le 8 janvier dernier que Bruno Pouliot et Marie-Édith Droulers ont appris la bonne nouvelle de la part d’Ann Louise Carson, chef de la direction chez Holstein Canada. «C’est un bel exploit pour nous, car l’entreprise n’est en opération que depuis 24 ans. Nous sommes partis de zéro et nous voilà Maître Éleveur», signale Bruno Pouliot.
Les fermes qui reçoivent le titre de Maître Éleveur sont choisies en fonction d’un système de pointage relié à la classification et la production des vaches. Ces données viennent du contrôle laitier et seules les données provenant des vaches portant le préfixe de la ferme sont comptabilisées. «Les vaches achetées ne comptent pas dans la classification, mais sa progéniture l’est, car on enregistre ces sujets avec le nom de la ferme», poursuit M. Pouliot qui ajoute que les bêtes doivent être classées «bonnes + 83 et mieux», qu’il doit y avoir des déviations positives dans le troupeau et que les points sont comptabilisés sur une période de 15 ans, les quatre dernières ne comptant toutefois pas dans le calcul.
En plus d’être honorée lors de la soirée de gala des Maîtres éleveurs de Holstein Québec le 1er février à Rivière-du-Loup, la Ferme L’Espérée verra son titre, ainsi que celui de 19 autres de partout au Canada, souligné lors du congrès national d’Holstein Canada qui se tiendra du 10 au 15 avril à Québec.
Histoire peu orthodoxe
Alors que la plupart des entreprises agricoles se transmettent de pères et fils ou filles, l’histoire de la Ferme L’Espérée diffère à plusieurs égards. Originaires de La Durantaye et Saint-Anicet en Montérégie, respectivement, M. Pouliot et Mme Droulers n’ont pu s’établir sur la ferme de leurs familles respectives. Ceux-ci ont démarré leur entreprise en louant des bâtiments laitiers à Saint-Césaire en 1993 et en achetant une partie des vaches et du quota du frère de Marie-Édith.
Au fil des ans, ceux-ci ont consolidé leur troupeau en plus d’acheter une terre à Saint-Michel, où ils produisaient une partie importante du foin dont ils avaient besoin pour nourrir leur troupeau.
Il y a quatre ans, alors que leur fille aînée Justine avait manifesté son intérêt envers la ferme, le couple a choisi de s’établir dans Bellechasse en achetant une propriété agricole qui était à vendre depuis cinq ans. «On se disait que ce serait bien d’avoir de quoi à nous si on voulait le transférer à la relève dans le futur. Comme les terres en Montérégie sont hors de prix, nous avons décidé de nous établir à Saint-Henri», précise Mme Droulers.
Après avoir visité la ferme située sur le rang Trait-Carré, où il n’y avait aucun investissement majeur à apporter, tant sur la maison que les bâtiments de ferme et le fond de terre, ils ont enfin pu réaliser leur rêve.
Aujourd’hui, la Ferme L’Espérée compte un troupeau de 130 têtes, dont 65 vaches en lactation de race Holstein, ainsi qu’une propriété comprenant 136 âcres en cultures et 70 en boisé. Le couple loue une terre de 70 acres, voisine de la leur, et possède toujours la terre de 105 âcres à Saint-Michel. Les bâtiments agricoles ont été améliorés et modernisés et une nouvelle étable froide en stabulation libre a été aménagée pour les taures.
Soulignons enfin que le couple Droulers-Pouliot a trois enfants. La cadette, Justine, est sociétaire de l’entreprise familiale depuis septembre dernier. Jeanne travaille pour Financement agricole Canada et Antoine est ingénieur junior chez Créaform. Il s’occupe de l’entretien de la machinerie agricole.