Une pharmacienne de la région décède lors d’une croisière
DRAME. Une pharmacienne œuvrant dans Bellechasse est mystérieusement décédée dans son sommeil le 6 mars dernier alors qu’elle prenait part à une croisière dans les Caraïbes.
Propriétaire des pharmacies de Saint-Raphaël et Saint-Michel, Karine Tondreau et son mari Christian Beaulieu se trouvaient sur le Freedom of the Seas avec leurs deux enfants au moment des événements. Âgée de 37 ans, elle aurait succombé à une leucémie jamais diagnostiquée.
Partie de Fort Lauderdale, Mme Tondreau a été découverte sans vie par son mari alors que la croisière se trouvait près de Saint-Kitts, une petite île située entre les îles Vierge et La Guadeloupe.
M. Beaulieu a raconté au Journal de Québec qu’une autopsie avait été pratiquée sur l’île dans des conditions particulières et a des réserves sur les conclusions de l’autopsie qui pointent vers une foudroyante leucémie. Ce dernier aurait souhaité pouvoir rapatrier le corps pour obtenir un deuxième avis.
Bien connue à Saint-Michel, Mme Tondreau était appréciée des citoyens indique le maire Éric Tessier. «Ça nous frappe surtout comme être humain. Ça vient nous dire que la vie ne tient qu’à un fil.»
Le maire de Saint-Raphaël, Gilles Breton, connait bien le mari de la victime. Il a été touché par la nouvelle. «Karine était moins présente à Saint-Raphaël puisque c’est surtout Christian que l’on côtoie, mais les gens chez-nous la connaisse. La nouvelle nous touche aussi parce que, par la force des choses, on a maintenant des points d’interrogation avec la clinique médicale et tout le reste aussi.»
Éric Tessier pense également que le sujet du service de la pharmacie pourrait devenir un sujet de discussion et d’inquiétude. «C’est l’un des derniers points de service de proximité que l’on a, particulièrement chez les gens plus âgés et les gens du village. On s’identifie souvent aux pharmaciens dans une communauté, car ce sont souvent une voix, un visage et un confident. Ces gens-là connaissent leurs clients et sont des témoins importants d’une population.»
De douloureux souvenirs pour Michel Bonneau
Le décès de madame Tondreau et surtout les circonstances entourant l’événement ont ramené de douloureux souvenirs à la mémoire de l’ex-maire de Saint-Anselme, Michel Bonneau, qui a eu le malheur de trouver son épouse, elle-même pharmacienne, sans vie alors qu’elle était allongée à ses côtés le week-end de leur mariage.
«C’était en 2000, Monique et moi faisions vie commune depuis 14 ans et nous avions décidé de nous marier. Nous nous sommes unis le samedi et elle est décédée le lendemain soir d’un infarctus à l’âge de 41 ans, pendant que nous étions dans une auberge. Nous devions aller à Paris en voyage de noces à l’automne.»
Quelques personnes au fait de la situation ont vite fait de lui raconter ce qui s’était passé et de faire le parallèle entre sa situation et celle de M. Beaulieu. «C’est le livreur de la pharmacie qui m’a raconté l’histoire, car il connait la mienne. Les yeux me sont remplis d’eau quand j’ai entendu ça. Nos deux petites avaient respectivement 5 et 7 ans quand cela s’est produit. M. Beaulieu se retrouve exactement dans la même situation que moi il y a 18 ans.»
Il se souvient de tous les états d’âme avec lesquels il a dû composer il y a près de 18 ans. «Je me suis retrouvé seul à élever nos deux filles. J’ai 62 ans aujourd’hui et j’ai la chance d’avoir ma mère encore, mes filles venaient de perdre la leur en bas âge et c’est moi qui ai dû leur annoncer. La mère a une importance capitale dans le noyau familial.»
Il souhaite maintenant que le père pourra faire son deuil en compagnie de ses enfants, une démarche difficile se souvient-il. «Tu as besoin d’un temps d’arrêt, car beaucoup de gens sont paniqués en raison de la catastrophe que tu viens de vivre. Souvent, l’un de nos pires ennemis est tout ce monde qui nous aime, qui souhaite bien faire et seulement nous aider. C’est humain, mais ce n’est pas toujours la bonne façon de rendre service à quelqu’un. Il aura besoin d’air pour réussir à se regrouper avec ses enfants, tout comme moi à l’époque.»