Une saine gestion animalière

SOCIÉTÉ. Se procurer un animal de compagnie de nos jours est un luxe, si on pense aux besoins à combler quotidiennement chez l’animal et les visites chez le vétérinaire. Le manque de refuges dans la Beauce, pour accueillir les animaux abandonnés et la surpopulation féline, amènent à se questionner sur la saine gestion animalière et la responsabilité de chaque individu désirant devenir gardien d’un animal.

« C’est un choix de vie que d’adopter un animal et non une obligation. Il faut prévoir un budget et des assurances. Si l’animal tombe malade ou se fait frapper, ou toute autre situation qui n’est pas prévue dans le budget, les assurances deviennent un bon allié pour pouvoir offrir de bons soins à nos animaux », explique Sindy Hamel, directrice de la clinique vétérinaire Beauce-Appalaches.

Dans les dernières années, en raison de la spécialisation de la médecine vétérinaire dans les cliniques, le coût des traitements a augmenté. Les régimes d’assurances couvrent notamment un pourcentage des frais d’examen, les maladies, les accidents, les soins dentaires et tout ce qui touche le bien-être de l’animal. Fini le temps où la visite chez le vétérinaire pouvait coûter au plus cher entre 600 $ et 1 000 $. La facture d’une intervention chirurgicale peut se tenir entre 4 000 $ et 6 000 $, selon la gravité de la blessure ou de la maladie.

Si un propriétaire ne veut pas que son animal se reproduise, la stérilisation est le meilleur choix à faire, en plus de diminuer la surpopulation féline ou canine, mais encore là, le propriétaire doit prévoir le budget en conséquence dès la première année.

Euthanasie de convenance impossible

« Un propriétaire qui ne veut plus, par exemple, de son braque allemand parce qu’il est trop énergique et qui désire s’en départir, les cliniques n’euthanasient plus les animaux dans des situations de ce genre », ajoute Mme Hamel.

« Un animal qui est en bonne santé, jeune et qui peut être remis en adoption dans une nouvelle famille, nous ne les euthanasions plus. Il doit y avoir une raison médicale où l’animal est malade et que sa vie est en jeu », précise-t-elle.

Le dégriffage est illégal

Le dégriffage des chats, couper les oreilles et la queue d’un chien sont des pratiques qui sont interdites, surtout si c’est pour une raison esthétique. La procédure peut se faire s’il y a une raison médicale, telle une masse cancéreuse, qui se développe à l’oreille de l’animal par exemple.

« Dans notre clinique, nous avons cessé de pratiquer le dégriffage en 2019, mais officiellement, c’est à la fin 2023 que la pratique est devenue illégale », indique Mme Hamel. « Sur le long terme, le dégriffage, qui consiste à retirer la griffe et la troisième phalange, apporte des problèmes d’arthrose au niveau des articulations et des douleurs chroniques aux pattes du chat. Mais aujourd’hui, pour la saine gestion des griffes, il y a des outils adéquats qui sont faciles à intégrer pour que le chat ne détruise pas les meubles », précise la directrice, qui constate chez sa clientèle le désir de développer une meilleure gestion animalière.

« Les mentalités changent doucement. C’est un travail de longue haleine, qui se fait au quotidien. Aussi, de plus en plus de clients prennent des assurances. »

Nos animaux sur quatre pattes auront beau être les plus beaux et les plus fins, il faut regarder objectivement son budget et se demander si on est en mesure d’en prendre bien soin, même lors d’imprévus. Ce n’est pas en allant porter son animal dans un refuge, pour se donner bonne conscience, que le problème des animaux abandonnés va se régler, ni en allant porter son chat et une portée de chatons dans les bois ou sur des terres agricoles, que la surpopulation des chats va diminuer.