Une situation qui s’améliore, mais demeure fragile

La situation des petites épiceries de nos municipalités n’est pas toujours facile, leur survie étant plus souvent qu’autrement associée à leur capacité d’attirer la clientèle locale. Si Saint-Philémon et Saint-Louis perdront la leur sous peu, les administrateurs du Marché de la place de Buckland offrent un tableau plus positif, bien que la situation demeure fragile.

En opération depuis 2008, l’épicerie coopérative a tout récemment présenté un deuxième bilan positif consécutif, ayant enregistré des surplus d’opérations de 6 500 $ en 2015 et 6 000 $ en 2016. «Ça va quand même assez bien, malgré la baisse des ventes. On réussit à faire des profits grâce une gestion serrée des opérations et la diminution de nos dettes», souligne la présidente du conseil d’administration, Rose-Aline Fontaine, qui ajoute que plusieurs bénévoles qui croient en la coopérative les appuient et offrent leurs services quand ils en ont besoin.

Le trésorier Francis Labrecque déplore cependant la diminution graduelle des ventes, tendance qui se confirme d’année en année. De 1,6 M$ par année qu’elles étaient au départ, elles avoisinent maintenant le million de dollars.

«Si on avait le chiffre d’affaires des premières années, avec la gestion serrée que nous assurons, nos profits seraient encore meilleurs et on pourrait faire du développement», indique M. Labrecque qui ajoute que l’édifice acheté de l’ancien propriétaire, Jules Boutin, sera entièrement payé d’ici 2019.

Natif de Saint-Damien et résident de Pintendre, celui qui est propriétaire de l’usine GabaPlast, située à Buckland, trouve important d’acheter le plus possible localement. Les statistiques prouvent que seulement 35 % des 260 membres font affaire avec la coopérative et que du nombre, certains peinent à acheter «plus de 15 $ à 20 $ par année», comme il le mentionne.

«Buckland est un village très passant. Heureusement, nous avons les villégiateurs ou les habitués du Massif du Sud qui achètent plus que certains de nos membres. Là ça va assez bien, mais si les ventes ne cessent de décliner, je ne sais pas si on va pouvoir continuer bien des années. Un moment donné, ça va nous rattraper», poursuit-il.

Des habitudes à changer

Les deux intervenants sont d’avis que la fermeture du comptoir de services de la Caisse Desjardins des Monts et Vallées de Bellechasse a eu un effet négatif sur les commerces locaux comme le leur. «Quand les gens vont à l’extérieur pour obtenir certains services, ils en profitent pour faire leur épicerie ou y acheter de l’essence. On sait que ce n’est pas pour mal faire. C’est un réflexe que les gens développent, mais ça n’aide pas l’économie locale», précise Mme Fontaine qui invite d’ailleurs les résidents des paroisses avoisinantes à découvrir leur commerce.

La présidente ajoute qu’il lui arrive, à l’occasion et comme bien d’autres, d’aller acheter à Saint-Damien par exemple, certaines denrées que l’on ne retrouve pas à l’épicerie locale. «Plus nous serons nombreux à acheter ici, meilleure sera notre situation. Ce n’est pas toujours plus cher à Buckland qu’ailleurs.»

Soulignons que dix personnes travaillent au Marché de la place, ce qui inclut les employés à temps partiel et les étudiants. S’ajoutent de six à sept bénévoles réguliers. Tout ce monde œuvre sous la direction de Nancy Roy qui est la gérante depuis quatre ans.