UPA Chaudière-Appalaches : l’importance de l’action collective
AGRICULTURE. Les agriculteurs de Chaudière-Appalaches doivent continuer de se regrouper et redécouvrir l’importance de l’action collective.
C’est l’un des messages qu’a livré le président de la Fédération régionale de l’UPA, Paul Doyon, aux membres réunis jeudi dernier au Centre récréatif de Saint-Henri lors de la 4e assemblée générale annuelle de l’organisation.
Omniprésente dans les médias au cours de la dernière année, la Fédération régionale espère maintenir l’implication de ses membres en les invitant à s’approprier leur union. «Nous sommes dans un monde où l’individualisme prend le dessus. Les gros combats des années ’70 sont moins populaires qu’ils ne l’ont déjà été. Nous pensons que l’action collective en agriculture est importante parce que le petit producteur chez lui n’aura jamais accès au marché international s’il n’est pas en groupe. Il faut toutefois ajuster notre message au goût du jour».
La plupart des priorités établies par l’assemblée ne sont pas nouvelles, convient M. Doyon qui tenait des propos optimistes tout en rappelant les attentes des producteurs de la région envers le gouvernement provincial. Il a rappelé que les investissements dans le secteur agroalimentaire québécois sont bien en deçà de ceux observés ailleurs au Canada. «Les agriculteurs de la Chaudière-Appalaches ont besoin d’un signal clair du gouvernement québécois qui, contrairement à nos compétiteurs canadiens et internationaux, tarde à identifier l’agroalimentaire comme un levier économique important.»
Mise en marché collective et produits locaux
L’organisation estime que la façon de consommer des gens aura une influence directe sur l’agriculture des prochaines années en raison des impacts sur l’économie locale et celle de la province. «La mise en marché collective existe depuis plusieurs années et est surtout orientée sur ce qui se dirige vers la transformation quand on pense au sirop d’érable, au porc et au lait. L’autre volet sera de privilégier les produits locaux via les circuits courts, gestion de l’offre et autres. C’est là où l’impact régional est plus évident», insiste M. Doyon.
Conscient que certaines parties du territoire ont une agriculture de moins en moins florissante, M. Doyon est d’accord avec certaines réflexions en cours ayant attrait au développement du territoire. «Il ne faut pas protéger une agriculture qui n’existe plus. Certaines MRC ont adopté un plan de développement de la zone agricole. Il faut cependant avoir une vue d’ensemble du territoire.»
Deux résolutions d’urgence
La Fédération régionale de Chaudière-Appalaches a profité de l’assemblée pour adopter deux résolutions estimant que plusieurs décisions du gouvernement québécois nuisent à la pérennité agricole de la région et du Québec. Une première concerne la facture assumée par les producteurs, à la suite des changements proposés au Programme de crédit de taxes foncières agricoles (PCTFA) qui augmentera en moyenne de 30 à 40 %, et ce, dès 2017. «L’enjeu fondamental de ce dossier est la valeur taxable du foncier agricole. Dans 80 % des cas, les producteurs verront une augmentation de taxe foncière», a précisé M. Doyon.
Une autre résolution d’urgence a également été adoptée et vise à sensibiliser les MRC de la région afin qu’elles définissent la zone agricole permanente comme territoire incompatible avec l’exploration, la production et le stockage d’hydrocarbures. «Le territoire agricole, c’est 2 à 3 % de la province. Est-ce nécessaire de faire du développement dans notre garde-manger ? On veut que les hydrocarbures soient exclus de ces territoires, nous en avons besoin pour se nourrir», a-t-il souhaité en terminant.