Yvon Dumont déçu et en colère

POLITIQUE. Le préfet de la MRC de Bellechasse, Yvon Dumont, se dit amèrement déçu et en colère devant la décision du gouvernement Legault d’abandonner la construction d’un 3e lien autoroutier entre Lévis et Québec au profit d’un 3e lien réservé au transport en commun.

« On m’a fait une promesse d’ivrogne. Depuis six ans, on nous a promis qu’on aurait un troisième lien et maintenant, ça tombe sur le cul. M. Legault lui-même nous l’avait promis », furent ses premières paroles au terme du conseil des maires de mercredi soir.

M. Dumont a mentionné que personnellement, il ne s’est pas dit surpris de cette annonce, car il en avait entendu parler de cette possibilité « par la bande » il y a un mois, tout en espérant que ce ne soit pas le cas.

Ce dernier et les maires ont une discussion par visioconférence avec la députée de Bellechasse, Stéphanie Lachance, avant la séance publique de mercredi soir. « Elle nous a donné de l’information, mais sans plus. Selon ce qu’elle nous disait cependant, il semblait y avoir un espoir, mais il fallait attendre l’annonce de demain (jeudi matin) pour en savoir plus », de poursuivre celui qui est aussi maire de La Durantaye.

Puis au lendemain de l’annonce de la ministre Guilbault, M. Dumont ne décolérait pas, ajoutant qu’il n’était nullement intéressé par un éventuel projet de 3e lien consacré uniquement au transport en commun, que celui-ci n’aurait aucun effet sur la circulation sur les ponts et que les données présentées auraient dû l’être sur plus d’un an, que l’échantillon était trop court pour prendre une telle décision.

Selon lui, la confiance envers le présent gouvernement s’est évaporée. Il a toutefois mentionné que la députation de Chaudière-Appalaches, malgré tout le poids qu’elle possédait, n’aurait possiblement pu rien faire pour contrer ce dénouement.

Les Conservateurs déçus

Dans un communiqué émis en fin de journée jeudi, les membres de la députation conservatrice fédérale de Québec et Chaudière-Appalaches ne cachaient pas, eux non plus, leur déception envers un projet qu’ils appuyaient sans réserve.

« Nous respectons la décision de Québec, mais contrairement au gouvernement Trudeau qui a concerté ses efforts avec les anti-voitures, un gouvernement conservateur aurait participé au volet de la circulation de véhicules plutôt que de s’y opposer comme ils l’ont fait. Les citoyens demandent un nouveau lien de mobilité autoroutière et de transport collectif entre la rive nord et la rive sud depuis des années. L’automobile n’arrêtera pas d’exister, électrique ou à hydrogène. Dans 30 ans, la nécessité de mobilité autoroutière va encore exister », a indiqué le député de Charlesbourg – Haute-Saint-Charles, Pierre Paul-Hus.

Pour sa part, la députée de Bellechasse-Les Etchemins – Lévis, Dominique Vien, rappelait qu’elle avait toujours défendu et porté la construction d’un troisième lien avec un volet autoroutier. « Je suis déçue que cet aspect soit abandonné. Les citoyens et les entreprises que je représente dans Bellechasse, Les Etchemins et Lévis vivent eux aussi un grand moment de déception. Ce troisième lien tel qu’il nous avait été présenté signifiait un développement économique florissant, notamment pour le secteur plus rural, comme dans Bellechasse, où rappelons-le, les distances à parcourir sont vastes et sans transport en commun. »

Candidat conservateur lors des dernières élections provinciales dans Bellechasse, Michel Tardif a mentionné, sur les réseaux sociaux, que Bellechasse s’était fait mentir par le premier ministre François Legault et la députée Stéphanie Lachance, invitant les maires de Bellechasse à défendre les intérêts de la population bellechassoise. Il a aussi mis au défi Mme Lachance de démissionner et de se représenter contre lui.

Rappelons que lors de la visite du chef Éric Duhaime à Sainte-Justine, au début d’avril, les deux hommes avaient rappelé qu’ils préconisaient la mise en place d’un pont reliant les deux rives en passant par l’Île d’Orléans. Le chef conservateur avait alors dit craindre pour l’avenir de ce projet, surtout à la lueur de la dernière élection et du récent budget Girard. Pour sa part, Michel Tardif se disait en accord avec son chef, ajoutant même qu’à ses yeux, le projet de lien sous-fluvial était mort avant la dernière campagne électorale.