La récupération des plastiques d’ensilage s’élargit

AGRICULTURE. Une majorité de MRC en Chaudière-Appalaches iront de l’avant avec la récupération du plastique servant à enrober les balles de foin au cours de l’été.

Piloté par Agri-récup, le projet vise d’abord à établir une base de connaissances qui permettra de mettre en place une collecte permanente des plastiques agricoles d’ici 2022-2023. Le document de travail sur le sujet précise que la région de Chaudière-Appalaches est l’une des régions du Québec ayant les plus importants gisements de plastiques agricoles, soit environ 1 900 tonnes, dont 55 % correspond au plastique de balles rondes.

Christine Lajeunesse, agronome et directrice pour l’Est du Canada chez Agrirécup, s’attend à ce que d’autres MRC puissent s’y greffer, sinon la totalité de la région. « Le tout sera sur une base volontaire pour les agriculteurs. Tous les agriculteurs seront invités à y prendre part, tout en tenant compte des ententes conclues avec les MRC participantes. On aimerait néanmoins l’offrir à tous les producteurs du territoire. »

La MRC de Bellechasse avait d’ailleurs mis en place un projet-pilote du genre en 2017. La gestion de cette matière génère des économies sur le traitement en plus d’améliorer le bilan du recyclage dans la région. Les quantités recyclées sont en augmentation significative, indique la MRC.

Directeur général à la MRC Nouvelle-Beauce, Mario Caron indique que le service sera disponible pour toutes les municipalités de ce territoire. « Nous sommes une MRC très agricole et les 11 municipalités qui y auront accès. Les producteurs agricoles qui étaient très sensibilisés à l’environnement le faisaient déjà. Avec la nouvelle façon, ce sera plus simple pour les producteurs de la région. »

Une démarche simplifiée

Les types de plastiques acceptés lors du projet pilote seront les pellicules, les sacs-silos, les toiles/bâches du début du projet. Les ficelles et les filets seront ajoutés vers septembre-octobre. Le tri par catégories ainsi que la propreté des plastiques sont des éléments essentiels en vue de la récupération et de la valorisation de la matière à d’autres fins.

« On demandera aux agriculteurs de bien trier et de ne pas mélanger les différents plastiques. On leur demandera aussi de nous fournir une matière la plus propre possible en secouant le plastique pour enlever le plus de débris possible, tout cela pour faciliter la tâche du recycleur », indique Mme Lajeunesse.

Si la situation a déjà été plus fragile, il y aurait des débouchés pour ce plastique qui ira chez des recycleurs au Québec. « On continue de développer nos marchés pour éviter de mettre tous nos œufs dans le même panier. On travaille notamment avec TC Transcontinental qui analyse la possibilité d’utiliser ce plastique recyclé pour son Publisac et ses produits d’emballage. »

Elle ajoute qu’en plus de Chaudière-Appalaches, deux autres régions font actuellement l’objet de discussions. « On veut régionaliser davantage nos projets et Chaudière-Appalaches est pas mal avancée dans ses actions. Nous avons certaines choses qui sont innovantes dans notre façon de récupérer le plastique. On pense que ce type de projet collaboratif, ici avec les MRC, Le MAPAQ et l’UPA sera bénéfique.

Au Québec, les producteurs agricoles utilisent près de 11 000 tonnes par année de plastique à usage unique. Environ 6 500 tonnes de ce plastique est pour emballer et/ou conserver l’ensilage. Plusieurs régions du Québec ont à composer avec ce plastique et n’ont pas de solution écoresponsable pour cette matière.