Une récolte de sirop plus sucré en 2022 ? 

AGRICULTURE. Chaque saison acéricole comprend de multiples variantes, les producteurs s’ajustant constamment aux humeurs de la météo. Francis Roy, président des Producteurs et productrices acéricoles de la Beauce (PPAB), pense que le sirop pourrait être plus sucré en 2022.

« Nous avons eu deux redoux en février où la sève a coulé pour nettoyer les tubulures. Le degré Brix (unité de mesure du sucre de l’eau d’érable) est assez élevé dans plusieurs érablières, alors que la saison n’est pas commencée officiellement », explique Francis Roy.

Si Dame Nature décide initialement du Brix de son eau, certains équipements permettent de la transformer à un niveau sucré plus élevé. L’acériculteur n’a toutefois aucun contrôle sur le début et la fin de la saison acéricole. Des conditions optimales à l’écoulement de la sève impliquent des températures près de -5 degrés la nuit et de 5 degrés le jour.

« On espère que ça aille de la mi-mars à la mi-avril, comme c’est le cas normalement. Les saisons plus courtes causent souvent des problèmes chez les producteurs, surtout lorsqu’on manque de personnel. C’est toujours préférable d’avoir un printemps progressif », affirme M. Roy.

Manque de sirop ?

Selon les Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ), la réserve stratégique de sirop a atteint un plancher historique (voir autre texte). Créée en 2000, cette initiative des PPAQ permet notamment de pallier les aléas annuels météorologiques menant aux mauvaises récoltes.

« Nous avons connu une mauvaise saison en 2021 et les ventes de sirop ont monté en flèche au même moment. Si la prochaine saison est semblable à l’an dernier, on risque de manquer de sirop d’érable », indique Francis -Roy.

En décembre, les PPAQ ont octroyé sept millions de nouvelles entailles auprès des acériculteurs, toutes régions confondues. Elles servent à des projets de démarrage (2,9 M) ou d’agrandissement (3,7 M). Toutes les entailles émises seront en production d’ici 2023.

« Des producteurs ont déjà entaillé leurs arbres. Ça pourrait éviter les ruptures de stock. Pendant la pandémie, plusieurs acériculteurs ont changé une partie ou tout leur équipement. De cette façon, on peut produire plus de sirop avec le même nombre d’entailles », rappelle M. Roy.

Classement et paiements

Un comité spécial des PPAQ poursuit son travail afin de trouver des solutions améliorant le classement du sirop d’érable. L’attente des résultats est liée directement au paiement complet du sirop envers les producteurs.

« Notre programme d’avance de paiement sans classement sera de retour en 2022. Les producteurs recevront 50 % du prix de leur production totale après la dernière journée des sucres. Le paiement final sera ajusté selon la quantité de sirop fournie et ses classements », dit Francis Roy.

L’an dernier, 132,8 millions de livres de sirop ont été produits au Québec. En 2020, la saison s’était conclue avec une production de 175,1 millions de livres. Dans les érablières en Chaudière-Appalaches, la production était passée de 62,7 à 49 millions de livres entre ces deux années.