Salon de l’auto de Détroit – Requiem d’une ville à l’image de son salon

Une bien triste manière de souligner le 30e anniversaire du Salon de l’auto qui a longtemps été la référence tant au chapitre international que Nord américain. En effet, c’est en 1989 que Détroit devenait le NAIAS (North Americain International Auto Show). Un titre de noblesse qui plaçait Détroit dans les cinq plus importants Salons de l’auto de la planète au côté de Francfort, Tokyo, Genève et Paris. Trente ans plus tard, nous assistons au dernier rendez-vous hivernal à Détroit. À partir de l’an prochain, les amateurs se donneront rendez-vous en juin pour une version estivale d’un salon de l’auto qui prendra une autre allure, mais n’aura plus l’auréole d’un grand rendez-vous international, mais plutôt le profil d’une exposition régionale.

Victime de la montée en popularité du CES ( Consumer Electronic Show) de Las Vegas et d’une place de plus en plus grande du Salon de l’auto de Los Angeles en novembre, le Salon de l’auto de Détroit n’est plus que l’ombre de lui-même. Seulement 12 constructeurs automobiles présents pour 2019. La liste des absents est plus longue que celles des manufacturiers qui se sont présentés. Pas de constructeurs allemands ( à l’exception de Volkswagen qui présentait la nouvelle Passat), aucune exotique, pas de Mazda, pas de Volvo, pas de Mitsubishi. Bref, les constructeurs américains et domestiques japonais et coréen, c’est à peu près tout. Des aires complètes du Salon délaissé, laissé à l’abandon. Une dernière édition que l’on aimerait mieux oublier et qui n’est pas représentative des grands frissons que nous a fait vivre Détroit aux fils des années. Une bien triste manière de terminer un règne aussi dominant

Les choses à retenir pour 2019

Malgré cette tristesse sur le plancher d’exposition, il y a tout de même quelques modèles qui ont marqué notre attention. Dans la catégorie : les environnementalistes vont faire une dépression nerveuse, le nouveau Ram HD qui va offrir 1000 lb-pi de couple avec son nouveau moteur Diesel de 6,7 litres. Il peut remorquer 35 000 livres et va offrir une capacité de chargement de près de 3 500 kilos. Ce moteur d’usine est aussi associé à une véritable usine d’épuration pour éliminer les particules de suie, il faudra un solide budget de moussu d’urée pour garder de moteur propre. Dans la catégorie « ça valait la peine d’attendre cinq ans pour la voir », la Toyota Supra qui a volé la vedette du Salon. C’est notre clou du spectacle. Akio Toyoda, le grand patron de Toyota a fait le voyage du Japon pour venir présenter, avec enthousiasme, le modèle à Détroit. Construit en collaboration avec BMW, la Supra repose sur le même châssis que la nouvelle Z4 et emprunte aussi son moteur six cylindres en ligne turbo et sa transmission à huit rapports. Les deux voitures sont construites en Autriche à l’usine Magna et la Supra va offrir 335 chevaux et arrivera à temps pour l’été à un prix estimé à un peu plus de 60 000$ Dans la catégorie « Adrénaline qui nous sort par les oreilles », Ford a présenté la prochaine génération de la Mustang Shelby GT500 qui aurait fait plaisir à Carroll Shelby. Sur la base du V8 de la 350 GT, Ford a ajouté un compresseur à cette mécanique pour porter la puissance à plus de 700 chevaux, sans préciser le chiffre exact pour le moment. Cette bête de course va venir faire la lutte aux modèles Hellcat chez Dodge et ZL1 chez Camaro et garder en vie l’éternelle rivalité chez les constructeurs américains.

Finalement on ne pouvait passer sous silence le concept de l’année qui a raté son entrée avec l’Infiniti QX inspiration. Le concepteur derrière ce séduisant véhicule électrique est le Montréalais Karim Habib qui travaille maintenant au centre de Design d’Infiniti en Allemagne. Au moment où la musique débute pour le dévoilement di modèle, rien, pas de voitures sur la scène. Le prototype électrique connaît des ratés et impossible de le faire avancer. Karim Habib, mal à l’aise fait la présentation du modèle, sans le modèle. L’avenir de la mobilité électrique d’Infiniti est en panne. Ce n’est que deux heure4s plus tard que des techniciens ont dû pousser la voiture sur la scène principal d’Infiniti. La division de luxe de Nissan a tout de même promis que d’ici 2021, tous les modèles de la marque seront mus partiellement ou entièrement à l’électricité.

Finalement dans la catégorie « mention honorable » soulignons Kia qui présentait son Telluride, une deuxième tentative de gros utilitaires après l’échec du Borrego il y a 10 ans et Cadillac avec son XT6 qui s’ajoute au XT4 et XT5 et offre trois rangées de sièges.