Cabochon, un sacré original!

HONFLEUR. À Honfleur, le nom d’Eugène Audet est plus ou moins familier. Pour les plus vieux, le terme « cabochon » rappelle bien des choses, mais pas nécessairement de bons souvenirs. L’homme fait maintenant l’objet d’un livre depuis que l’auteur Germain Dion s’est intéressé au personnage.

Natif d’Honfleur, l’auteur a été successivement journaliste au quotidien Le Droit d’Ottawa, cinq ans notaire à Hull et recherchiste au Sénat canadien avant de prendre sa retraite. Son 9e ouvrage, intitulé « Cabochon » parle de cet homme, Eugène Audet qui, avec toutes ses qualités et tous ses défauts, ne laissait personne indifférent.

Eugène Audet habitait à environ un kilomètre du village dans le 3e rang Ouest. Il a fabriqué et vendu de l’alcool de contrebande. « Tout le monde le critiquait, mais je me demande si on ne l’enviait pas un peu, car il tenait tête au curé même s’il ne méprisait pas nécessairement la religion », signale d’emblée d’auteur.

« Nous on connaissait le personnage, car il vendait de l’alcool de contrebande à l’époque et il était toujours en retard pour ses travaux agricoles. Il faisait ses semences l’été alors que tout le monde coupait déjà son foin. Tout le monde en parlait dans le temps », se rappelle M. Dion qui a récemment procédé au lancement de son livre à la bibliothèque municipale d’Honfleur.

« Il était toujours en retard à la messe. C’était quelqu’un de très fort et qui n’avait peur de rien. C’est souvent à lui que l’on demandait d’aller voir par-dessus les trous après qu’on ait utilisé de la dynamite pour les labours et autres creusages à l’époque. Cabochon n’était pas une mauvaise personne ou encore ne faisait pas nécessairement peur à la population. C’était un être hors-norme qui vivait chichement, détestait les banques et caisses populaires du temps et avait son bas de laine. Quand sa résidence a brûlé en 1972, il n’était même pas assuré », se rappelle l’auteur.

À la suggestion des Éditions La Plume d’oie de Montmagny qui avaient initialement approché l’auteur pour qu’il écrive un livre sur son village natal, Germain Dion a choisi de raconter l’histoire de ce personnage, « un sacré original » comme il l’indique dans le titre de son volume maintenant disponible.