Crime parfait: un 11e roman pour Daniel Lessard

LECTURE. Chaque automne, ou presque, l’ancien journaliste Daniel Lessard nous offre un nouveau roman. 2022 ne fait pas exception pour le natif de Saint-Benjamin qui présente Crime parfait, une fois de plus aux Éditions Charles Tisseyre.

Dans ce nouveau roman policier, qui se veut en quelque sorte la suite de La louve aux abois et d’Enlèvement, on retrouve une fois de plus la policière Sophie Comtois qui se retrouve, sans le vouloir, mêlée à une affaire de meurtre où la victime est son ancien copain, est retrouvé dans le coffre d’une voiture abandonnée. Si elle ne peut mener officiellement l’enquête, pour éviter toute apparence de conflit d’intérêts, elle mènera une enquête en parallèle, avec les affrontements que cela causera avec ses collègues et la haute direction de la Sûreté provinciale.

« Je voulais écrire un roman policier, car même si c’est beaucoup de travail, ça se passe dans le moment présent et il n’y a pas vraiment de recherche historique à faire. Dans ce cas-ci, je me suis inspiré de l’histoire du policier qui avait agressé George Floyd en lui mettant un genou dans le cou, puis de cas similaires survenus à Montréal, notamment », indique le journaliste à la retraite qui ajoute qu’il a en a profité pour effleurer le travail des policiers, qui n’est pas toujours facile.

« J’ai discuté avec un ancien voisin, un policier à la retraite, qui m’a conté plein de choses intéressantes. Des fois, on peut blâmer les policiers, mais il faut aussi regarder le contexte de leur travail », soutient le romancier qui rappelle que le métier de policier n’est plus ce qu’il était, que ceux-ci font de plus en plus face à des personnes ayant des problèmes psychologiques ou encore à plein de gens issus des minorités ethniques et qui ont des habitudes de vie différentes de nous.

« Être policier, c’est aussi être psychologue et si les anciens n’étaient pas formés pour cela dans le passé, ça s’améliore avec les jeunes policiers qui ont une approche différente et obtiennent une formation adaptée à cette réalité. Je ne dis pas qu’il n’y aura plus de bavures, car il va y en avoir encore, mais il y a des bons policiers comme des mauvais. C’est la même chose pour les enseignants ou d’autres corps de métiers. C’est un reflet de la société et j’essaie, dans ce livre, de faire voir les deux côtés de la médaille », poursuit-il.

Daniel Lessard ajoute qu’il n’a pas cherché à réinventer la roue, mais qu’il a éprouvé beaucoup de plaisir à écrire ce livre. « J’ai lu beaucoup de trucs sur la police. Dans le livre, j’utilise souvent la forme de tweets et je cite des commentateurs connus. J’essaie de faire le tour de la question, ce qui n’est pas toujours évident. »

« Dans une société démocratique, les policiers ont un rôle majeur à jouer, surtout depuis trois ou quatre ans où les gens sont de plus en plus agressifs et où il y a de plus en plus de cas de santé mentale. Avec l’omniprésence des réseaux sociaux et la pandémie, il y a des gens qui ont des comportements de plus en plus haineux », constate-t-il en rappelant que dans son livre, la policière Sophie Comtois défend le fait que les policiers doivent être mieux formés, qu’on leur confie des tâches qu’on ne leur confiait pas avant.

« Ils font face à toutes sortes de situations auxquelles ils ne sont pas bien préparés. Il y a encore du profilage racial, mais peu à peu les mentalités changent. Il faut laisser les policiers faire leur travail, car la très grande majorité savent ce qu’ils font. »

Un 12e livre en préparation

Lors de la préparation de ce 11e roman, Daniel Lessard dit avoir songé à l’écriture d’un nouveau roman historique avant de se tourner vers un roman policier. « J’avais une ou deux idées pour un nouveau roman historique, mais pas assez de matériel pour concrétiser cela. Ce que j’ai décidé de faire et ce se sera mon prochain projet, c’est un recueil de courtes histoires réelles, mais adaptées à la -Beauce avec un petit côté humain ou romancé. J’ai déjà une dizaine de textes en préparation », mentionne-t-il enfin.