Retour des salles combles: excellente nouvelle pour la Maison de la culture

SPECTACLES. Pour le directeur artistique de la Maison de la culture de Bellechasse, Olivier Leclerc, la décision du gouvernement Legault de permettre le retour des salles combles dans les salles de spectacles et amphithéâtres est une excellente nouvelle en soi.

« Il reste certains petits détails à fixer, mais pour nous c’est une bonne nouvelle, car ça nous permettra de tenir des spectacles qui étaient salle comble depuis longtemps et qu’on avait dû reporter à plus d’une reprise », indique-t-il.

Le spectacle de l’humoriste Alexandre Barrette, prévu pour le 23 octobre, était sur le point d’être reporté, mais il aura finalement lieu à la date prévue, indique-t-il, ajoutant qu’il ne reste qu’une cinquantaine de billets à vendre, tout au plus, pour atteindre le maximum de 353 places permis dans la salle de spectacles.

« En ce qui a trait aux spectacles de Kaïn, qui était plein à 200 places, ou encore celui des Salebarbes, qui approchait ce seuil, on pourra relancer la vente de billets », poursuit-il en précisant qu’à 200 billets, ces spectacles faisaient à peine leurs frais et que cela devrait faciliter la vente d’autres spectacles d’envergure comme ceux de Michel Barrette (23 avril) et d’Alain Choquette en décembre prochain.

« On espère que les gens ne seront pas trop craintifs envers le passeport vaccinal et l’obligation de porter le masque tout au long du spectacle. C’est le seul bémol que l’on voit et on espère qu’il n’y aura pas trop de demandes de remboursement à cause de cela », poursuit M. Leclerc qui convient que c’est la seule chose qui pourrait freiner les gens à venir en grand nombre à la salle de spectacles de Saint-Damien.

Relancer la culture

Olivier Leclerc mentionne que malgré les contraintes qu’elle comporte, l’annonce gouvernementale permet d’envisager une véritable relance culturelle. Il confirme que les ventes de billets sont loin d’être ce qu’elles étaient avant la pandémie.

« Le fait d’inciter les gens à sortir et leur vendre des billets a toujours représenté un défi, pandémie ou non. Depuis l’arrivée de la COVID, on sent que l’habitude est un peu perdue, que les gens sont un peu plus craintifs. Malgré tous les efforts que nous faisons en promotion et en communication, ce n’est pas facile toujours facile de rejoindre les gens qui ne sont pas toujours au fait de notre programmation. »

Compte tenu de la situation actuelle, les ventes sont quand même bonnes selon lui, mais pas comme avant la pandémie. « On espère que des assouplissements comme ceux-ci vont nous aider, que ça va redonner le goût aux gens de sortir et de relancer la culture. »

Des habitudes qui changent ?

Si l’on remarque une diminution de la fréquentation dans les bars, notamment, en raison du passeport vaccinal, Olivier Leclerc croit pense que les gens ont possiblement perdu le goût de sortir depuis que la pandémie a frappé.

« On sent que les gens ne se sont pas encore réhabitués à se prévoir des choses le vendredi et le samedi soir, qu’ils préfèrent ne pas prendre de chance. Est-ce que les gens ont oublié qu’il y a des événements, car ils ont pris l’habitude de rester chez eux ou de ne rien faire ? Je ne sais pas, mais l’ai l’impression qu’on en a encore pour plusieurs années avant de revenir au niveau prépandémie », indique-t-il.

Se qualifiant toutefois d’éternel optimiste, il est d’avis qu’une fois que l’habitude sera revenue, on assistera à une nouvelle période d’effervescence au niveau des sorties culturelles et sportives. « Nous sommes dans une période de transition où nous devons travailler fort pour aller rechercher les gens. Je suis sûr qu’une fois que tout cela sera derrière nous et que les gens auront réappris à goûter à tout cela, ils retrouveront le plaisir de sortir que nous serons capables de les ramener dans nos salles sans problèmes. »

Avec 27 événements de septembre à mai, du cinéma aux deux semaines, les expositions et les cours de musique offerts sur place, M. Leclerc pense que la Maison de la culture est appelée à devenir le lieu de prédilection pour les suggestions de sorties dans Bellechasse, car celle-ci sera en mesure d’offrir, ou presque, une sortie toutes les semaines aux gens de la région.

Un cadeau empoisonné, selon Ovascène

Directrice générale d’Ovascène, Marie-Ève Dumas qualifie pour sa part cette décision de « cadeau empoisonné. » Selon elle, cela n’aidera pas les responsables de la salle de spectacles mariveraine à vendre davantage de billets.

« Nous avons beaucoup de difficultés à vendre des billets et nous sommes loin de faire des salles combles. On aurait préféré garder la distanciation d’un banc et permettre au monde de pouvoir enlever leur masque une fois assis. Nous sommes convaincus que cela va nous occasionner une hausse du nombre de remboursements et ne permettra pas la vente de billets supplémentaires, car les gens n’aiment pas porter leur masque pendant deux ou trois heures », indique-t-elle.

Mme Dumas ajoute que les ventes sont très difficiles cet automne et que ça risque d’être le cas jusqu’en décembre. Selon elle, les responsables de la plupart des salles moyennes, comme la leur, ne sont pas satisfaites de cette nouvelle mesure.

« On a beaucoup parlé de la 4e vague et les gens attendaient peut-être pour acheter leurs billets, car ils étaient tannés de passer leur temps à demander des remboursements. C’est très au ralenti, on ne pensait pas que ça le serait autant. Les ventes étaient meilleures le printemps dernier, » assure-t-elle.