Une pluie d’aurores ou une douche boréale
SAINT-MICHEL. Les aurores boréales annoncées il y a quelques jours ont permis au photographe Gilles Boutin de Saint-Michel de capter des clichés plutôt surprenants le vendredi 12 septembre dernier.
Celui-ci a profité de la pointe d’une CME pour prendre des clichés colorés qu’il a publiés sur son site internet, www.banditdenuit.com. Ce spectacle a été rendu possible par une éruption solaire de classe M4, survenue deux jours plus tôt, suivie de près par une X1. Celles-ci se sont dirigées directement vers la terre, emportant dans leur sillage des particules provenant du soleil qui ont finalement heurté l’atmosphère terrestre, provoquant les aurores boréales elles-mêmes.
Adepte du phénomène qu’il chasse depuis 2002, Gilles Boutin était bien au fait que le ciel serait particulièrement coloré ce soir-là. Il avait deux destinations en tête. La première, le chalet de ses parents à Saint-Michel, situé en bordure du fleuve, puis le Lac-aux-Canards à Saint-Raphaël. Les deux endroits, étant suffisamment éloignés de la ville pour éviter la pollution lumineuse, ont permis au photographe de profiter de la proximité des cours d’eau pour utiliser leur effet miroir.
De policier… à bandit
Gilles Boutin est policier à la Ville de Lévis depuis 32 ans. Il a d’ailleurs travaillé de nuit pendant 25 ans, ce qui l’avantage sans aucun doute dans ses recherches d’images saisissantes. Il travaille maintenant de jour et son titre de « Bandit de nuit » se veut un clin d’œil à son métier.
Son intérêt pour la photo remonte à 2002, suite à une formation qu’il a suivie cette année-là. « Je souhaitais continuer après ma formation et j’ai rencontré une personne qui m’a proposé d’étudier le phénomène. J’y ai pris goût dès ce moment-là » fait valoir le principal intéressé.
« On avait entendu parler d’aurores boréales toute la semaine alors j’étais prêt. Les particules solaires sont arrivées vers midi, mais on a dû attendre la noirceur avant de pouvoir les distinguer. En début de noirceur, le spectacle a commencé. J’ai dû prendre 300 photos ce soir-là. »
Son passe-temps et sa passion pour les aurores boréales l’ont amené à devenir photographe officiel pour le compte de l’Office du tourisme au Nunavik. « Là-bas, les aurores boréales sont légion. Chez nous c’est plus rare, mais nettement plus coloré. Ici, le vert, le rouge et le bleu sont facilement visibles alors que le vert est plutôt absent dans le nord. »
Il effectuera son 17e voyage sur ce territoire en décembre prochain.