Saint-Léon se mobilise pour une station d’essence

SAINT-LÉON. Près de 150 personnes ont assisté à une assemblée d’information mardi soir dernier à Saint-Léon avec comme seul sujet le retour d’un service d’essence dans la localité.

Les citoyens de la localité sont sans station-service depuis près d’un an maintenant. Sommairement, le projet vise la mise en place une coopérative de solidarité qui procéderait à l’acquisition du Marché Richelieu et d’y installer un poste à essence. Le maire de la localité, Bernard Morin, avoue que les possibilités étaient peu nombreuses. «L’épicerie était notre première idée, sauf que les pétrolières nous avaient influencés un peu prétextant qu’elles souhaitaient plutôt un dépanneur combiné au service d’essence et que ce soit le long de la route 277. Nous avons regardé toutes les possibilités, mais c’était impossible, alors nous sommes revenus à notre première idée.»

Le site de l’épicerie de la localité est finalement le site choisi pour un projet de station-service dans la localité.

Il ajoute que la municipalité est déjà aux prises avec plusieurs restrictions dans son développement en raison de sa situation en territoire agricole et près de la rivière Etchemin. «Nous n’avons qu’une petite partie zonée blanche, alors lorsque nous voulions sortir de ça, soit nous étions en zone agricole ou en zone inondable. Il y avait peu de possibilités.»

Un promoteur privé s’est intéressé au dossier dans le passé, précise M. Morin, sauf que l’évolution des discussions rendait le projet difficilement viable selon lui. «Plus on évoluait, plus le projet grandissait et à un moment donné, c’est devenu un non-sens. Nous avions alors cherché des sites potentiels et la personne était plus ou moins entichée des endroits que l’on avait avancés.»

Campagne de financement

Selon les chiffres présentés à l’assemblée, le projet nécessiterait un investissement de près de 1,3 M$, qui inclurait l’acquisition de l’épicerie, son inventaire et la mise en place des infrastructures de su service d’essence.  Un montant de 100 000 $ devrait être recueilli par l’adhésion de membres d’ici trois mois.

Le comité a aussi présenté budget potentiel bien détaillé aux gens présents. Celui-ci montre toutefois que la profitabilité du commerce, à court terme, serait difficilement acquise. Le maire Morin se dit conscient de cet aspect, sans toutefois être pessimiste. «Nous avons déjà établi un montant que nous pourrions affecter au projet, provenant du Fonds de développement des territoires de la MRC de Bellechasse. Cela ne coûtera rien à personne, mais on sait que nous avons un travail à faire et à plusieurs niveaux.»

Les négociations avec le propriétaire actuel du magasin sont très avancées réitère M. Morin. Maintenant qu’un comité provisoire est formé, cet aspect du dossier pourra avancer rapidement. La mobilisation des gens sera au cœur de la suite des choses. «On connait déjà les préoccupations et l’intérêt des gens, mais maintenant il faut en faire plus. Nous voulions donner l’information aux gens et ensuite, ce sont à eux de nous signifier leur intérêt ou non à nous supporter.»

L’échéancier potentiel du projet imaginé par le comité indique que les trois prochains mois seront surtout consacrés à la campagne de financement et au recrutement de membres pour la future coopérative. Bernard Morin espère que le tout pourrait être complété au cours de la prochaine année. «Il est sûr qu’il y aura des périodes d’attentes au niveau de certains aspects du financement. Nous avons toutefois déjà commencé à lancer des perches, particulièrement auprès des pétrolières et des deux députés de la région.»