André Longchamps: les accusations tiendront-elles?
JUSTICE. Si la descente policière survenue en juillet 2014 chez André Longchamps de Saint-Anselme pouvait sembler convaincante, des inexactitudes glissées dans le mandat de perquisition des policiers laissent planer un doute sur le fondement des accusations.
L’homme de 41 ans a en effet plaidé non coupable, le vendredi 20 mai dernier au Palais de Justice de Saint-Joseph, aux deux chefs de possession de stupéfiants en vue d’en faire le trafic.
Rappelons qu’après une observation de quelques jours à l’aéroport de Saint-Anselme, la Sûreté du Québec avait saisi près d’un kilo de cocaïne et 500 grammes de haschich. À sa propriété, une petite quantité de drogue, une somme de 15 000 $ ainsi qu’une bague et une veste attestant son appartenance aux Dark Soul’s (club associé aux Hells Angels) ont été trouvés.
Toutefois, divers éléments pèsent en la faveur de M. Longchamps. D’abord, à aucun moment on ne lui aurait montré le mandat de perquisition lors de l’arrestation. Également, l’aéroport de Saint-Anselme compte huit hangars dont uniquement deux appartiennent à l’accusé. Or, le mandat ne mentionne pas l’adresse d’une ou l’autre de ses propriétés, mais bien celle d’un individu non impliqué dans l’enquête. L’avocat de la défense Richard Gosselin soulève ici que les policiers n’ont pas fait les vérifications nécessaires avant de procéder à l’arrestation. Pour sa part, l’enquêteur au dossier sait que Saint-Anselme est une petite localité. Conséquemment, des vérifications plus poussées auraient pu alerter l’individu.
Dans le même ordre d’idées, Me Gosselin a soulevé que les policiers avaient produit d’abord deux mandats qu’ils n’ont pas utilisés, avant d’en préparer deux nouveaux. L’enquêteur a affirmé ici que les policiers attendaient de surprendre M. Longchamps en flagrant délit. Au moment de l’arrestation, la Sûreté du Québec (postée dans le boisé avoisinant) avait vu l’accusé déterrer un sac de plastique. Parenthèse, un cinquième mandat visait la vérification de son coffret de sécurité à son institution financière, mais celui-ci ne contenait qu’une feuille de papier avec « un bonhomme sourire ».
De plus, pendant ladite période d’observation, aucun des gestes du suspect n’était répréhensible par la loi, et le mandat fait mention de diverses sources d’informations dont certaines y sont accompagnées de la note « rien n’indique qu’elle est fiable et digne de foi ».
Ainsi, il y aurait peut-être eu fouille abusive, et les éléments saisis ne pourraient être pris en considération par le juge René Delasablonnière. Les plaidoiries des avocats des deux parties seront entendues à une date qui sera décidée la semaine prochaine.