Un décès accidentel évitable selon le coroner

La mort d’Eugène Cloutier de Saint-Odilon, 85 ans, survenue le 26 août dernier à Saint-Benjamin est considérée comme un décès accidentel de trop à cette intersection dangereuse du rang 14 et de la route 275.

C’est ce que conclut le coroner Pier Guilmette qui jette la pierre sur la configuration du carrefour et la limite de vitesse de cette artère. «Il s’agit d’un décès accidentel qui aurait pu être évité si la limite de vitesse sur la route 275 à cette intersection avait été moindre (au moment de l’accident)», insiste M. Guilmette.

Le 23 décembre dernier, le ministère des Transports a réduit la limite de vitesse de 90 km/h à 70 km/h sur cette route numérotée après la énième demande de la municipalité de Saint-Benjamin. «Cette mesure sera sans doute de nature à réduire le risque de collision», a commenté le coroner. Ce dernier admet que l’aspect en pente tant du côté sud et nord de la route 275 est une configuration qui nuit à la visibilité des conducteurs et, par conséquent, à leur prise de décision quant au fait de s’engager ou non dans l’intersection.

Les commentaires du fils de la victime, Ghislain Cloutier, abondent dans le même sens de ce dernier. «C’est un début, cela aurait été mieux avec un feu de circulation sur cette route. Je ne crois pas qu’un fardier, même s’il roule à 70 km, ne fera pas bien long au bas de la pente avant qu’il franchisse le cap des 100 km/h. Le lendemain de l’accident, j’y ai fait un tour, ce n’était pas rare de voir des camions aller à plus de 110 km/h», affirme M. Cloutier.

«Dans les dix dernières années. Il y a eu un total de 17 collisions à cette intersection. Dans la majorité des cas, les occupants des véhicules ont subi des blessures», rappelle M. Guilmette dans son rapport.

Le jour de l’accident

La victime, Eugène Cloutier, revenait du chevet de son épouse à l’hôpital de Saint-Georges lorsqu’il a été happé mortellement par un camion vers 19h26. Le camionneur a été incapable d’éviter la collision traînant le véhicule de la victime sur une longue distance. L’enquête policière a exclu tout dommage mécanique pouvant expliquer l’accident tant au niveau du véhicule de la victime que du camion.

Le fils de la victime a certes eu un choc lorsqu’il a lu les détails du rapport qui indiquait la violence du choc et la nature des divers traumatismes subis par son père. Aucune manœuvre de réanimation n’avait été tentée. «Ça frappe de savoir que son pied a même été amputé en raison de l’impact. C’est sûr que je ne parlerai pas du rapport à ma mère», rapporte le fils.

Ce dernier désire que l’on conserve un beau souvenir de son père. «Il était un bon vivant et un farceur. Même s’il était âgé de 85 ans, il était super en forme. Il marchait deux fois par jour et parlait beaucoup au monde. Les gens l’aimaient dans le village. Nous avons rempli la petite église de Saint-Odilon et nous avons distribué pas moins de 800 cartes mortuaires, c’est pour vous dire comment il était apprécié», a conclu Ghislain.

(Rédigé par Jean-François Fecteau)