50 ans de carrière chez Altium pour Rémi Gagnon
CARRIÈRE. À une époque où le manque de main-d’œuvre au sein des entreprises de la région fait partie de l’actualité et où la fidélité des employés à leur employeur est de moins en moins courante, voir quelqu’un atteindre le cap des 50 ans au sein d’une même entreprise n’est pas un fait saillant, mais une exception.
C’est le cap qu’a franchi Rémi Gagnon chez Altium de Sainte-Claire, au cours des derniers mois, lui qui avait fait ses premiers pas au sein de l’entreprise en 1974, alors qu’il avait 18 ans, et alors qu’elle portait le nom de Plastique Précision. Altium a d’ailleurs souligné la chose, lors de son plus récent party des fêtes.
Natif d’Honfleur, c’est dans le sous-sol de l’un de ses patrons qu’il a débuté, explique le principal intéressé. « Ils ont appelé chez mes parents à un moment donné et ils cherchaient quelqu’un. Les propriétaires (Victor Fortier et son associé Jean-Guy Roy), m’ont engagé comme emballeur au début et M. Fortier nous a ensuite montré le fonctionnement des machines, les ajustements, etc. », se rappelle-t-il.
Ce qui sera visiblement son premier et son dernier emploi n’était toutefois pas la carrière qu’il avait envisagée, étant jeune. « J’avais pensé me lancer en comptabilité, mais j’aime trop bouger et la comptabilité n’aurait peut-être pas été compatible avec ça. Après le secondaire 5, j’avais choisi de ne plus aller à l’école et j’étais en âge de travailler. »
Comme M. Gagnon a franchi le cap des 50 ans au sein de l’entreprise, il est facile de conclure qu’il a vécu l’histoire de l’entreprise. « Ça a beaucoup changé. L’entreprise a grandi depuis mes débuts. Le climat n’a pas toujours été bon, mais tout ça a bien changé depuis. »
Responsable du département de l’expédition, qui porte son nom depuis 5 ans, il peut encore réaliser ses tâches sans ressentir les effets de l’âge sur son métier, le chargement et le déchargement de la marchandise étant possible grâce à l’utilisation d’un chariot élévateur. Il a appris son travail sur le terrain et avoue apprendre encore à son âge et malgré sa longévité au sein de l’entreprise. « Chaque fois qu’un nouveau système arrive, on doit s’ajuster. Il y a toujours de nouvelles méthodes et comme on doit apporter des changements en 2025, j’aurai encore à le faire. »
Pas toujours facile, mais…
Rémi Gagnon indique avoir toujours aimé faire ce qu’il fait, même si certaines périodes ont été plus incertaines. Il a même songé à quitter, il y a un certain temps maintenant. « Il y a eu des moments plus difficiles au sein de l’entreprise, mais les choses vont très bien maintenant. Nous avons déjà été moins bien équipés, mais beaucoup de changements ont été faits au tournant des années 2000 qui ont amélioré bien des choses. J’ai regardé un peu ce qu’il y avait autour, mais jamais vraiment sérieusement. »
Il rappelle qu’à ses débuts et pendant une bonne partie de sa carrière, les façons de faire n’étaient pas les mêmes qu’aujourd’hui. « Au début, c’était à bras. Les installations n’étaient pas les mêmes non plus. La modernisation a amené bien des améliorations. Il n’y a pas de routine non plus, je rencontre du monde. Ça bouge, ce qui rend la chose encore stimulante. »
Chez ses collègues, Rémi Gagnon semble faire l’unanimité. Sa longévité fait de lui une bonne ressource pour la relève. « Rémi est toujours de bonne humeur. Il essaie de bougonner parfois, mais ça ne lui réussit pas. C’est notre référence pour plusieurs à l’entrepôt et au niveau de certaines formations », explique Karine Bélanger, gestionnaire à la logistique chez Altium.
Responsable des ressources humaines, Jolyane Paré explique pour sa part que M. Gagnon est le premier à franchir le cap des 50 ans de service au sein de l’ensemble des 73 usines d’Altium à travers le monde. L’entreprise compte aujourd’hui environ 120 employés, elle qui en a compté jusqu’à près de 200 au début des années 2000, l’automatisation ayant permis de produire autant. Trois personnes au sein de l’entreprise comptent 45 ans de service, certaines 35 ans, ce qui illustre la capacité de l’entreprise à garder son personnel.
Maintenant âgé de 69 ans, Rémi Gagnon a commencé à alléger sa tâche, mais ne songe pas à la retraite pour l’instant. « Je prévois la prendre, mais pas tout de suite. Je ne suis plus qu’à trois jours/semaine, j’étire un peu, par choix, depuis environ deux ans. J’espère que ce sera mon dernier emploi », insiste-t-il, en terminant.