Budget municipal de Saint-Raphaël: un ajustement à la hausse nécessaire
MUNICIPAL. Si Saint-Raphaël est reconnue pour être l’une des municipalités ayant le plus bas taux de taxation dans Bellechasse, à 90 cents du 100 $ d’évaluation, ce n’est pas nécessairement positif selon le directeur général Claude Morin et le maire Richard Thibault.
« Les gens disent que ça coûte cher à Saint-Raphaël, ce qui n’est pas le cas, tellement que nous avons pris du retard sur nos routes, nos infrastructures et la tuyauterie sous nos rues. Il faut trouver un juste milieu, car quand tu es le plus bas, tu ramasses ce qui est le plus bas aussi », indiquait M. Morin lors d’un récent entretien avec le journal.
En ce sens, le maire Thibault reconnaît que le dernier budget municipal budget pouvait représenter un dur coup pour certains, surtout avec les rôles d’évaluation qui ont grimpé l’an passé.
« Quand on compare notre richesse foncière municipale avec notre budget global de taxation, il était temps de faire quelque chose », précise M. Morin. Ce dernier croit qu’il est temps pour la municipalité de provisionner et maintenir une cadence de rattrapage sur les infrastructures municipales, dont plusieurs sont en mauvais état.
« J’ai encore des tuyaux datant de 1972 qui continuent à couler dans nos rues et il est temps de les réparer. Il faut aller de l’avant en priorisant les éléments essentiels. »
Il ajoute que les choses se règlent et avancent peu à peu, ce qui permet de penser à long terme et réfléchir aux actions à poser en 2025, 2026 ou même 2027. « On n’a pas pensé à l’avenir et c’est possiblement une erreur que beaucoup ont faite par le passé. Quatre ans ça passe vite et si tu ne fais rien, il faut toujours recommencer. Au moins, nous avons maintenant une vision d’avenir, même si ce n’est pas toujours facile. »
Les deux hommes soulignent que le budget 2024 est « plus réaliste que par le passé » et diffère de celui de 2023 qui était un budget de rattrapage. Pour la prochaine année, les priorités d’intervention comprennent des interventions dans le 1er Rang et le rang du Sault, la réfection du réseau d’aqueduc et d’égouts dans plusieurs secteurs, la préparation des rangs offrant plusieurs problématiques au niveau des ponceaux et des accotements, la mise aux normes du garage municipal et de la station de pompage.
« Selon les subventions auxquelles nous aurons accès, nous en avons pour 5 à 10 ans et il y aura aussi des interventions à faire sur le terrain des loisirs », poursuit-il.
Soulignons que le budget 2024 ne prévoit aucune augmentation des taxes foncières, à l’exception de la collecte des ordures et du service de ramassage de la neige pour certains secteurs particuliers de la municipalité. Les revenus de fonctionnement se situent à 4 719 184 $, une hausse de 1,93 % comparativement à 2023, principalement en raison des deux services notés précédemment.
Les dépenses de fonctionnement seront de 4 341 584, en hausse de 9,74 %. Les quotes-parts sont en hausse de 7,7 % (50 000 $), celles-ci ayant augmenté de près de 200 000 $ depuis 2020, rappellent les deux hommes qui ajoutent qu’une hausse de 20 000 $ est également prévue pour le service de la Sûreté du Québec en 2024.
Favoriser les regroupements ?
Claude Morin souligne également, dans son propos, que le ministère des Affaires municipales prône, depuis plusieurs années, les regroupements, les partages de services et les ententes intermunicipales. Selon lui, cette façon de faire se tient quand les objectifs sont bien établis et identifiés.
« Pourquoi juste les services incendie ? Pourquoi pas les travaux publics ? L’administration ? On va le voir de plus en plus. Le gouvernement nous pousse vers cela et avec raison. On a tous des problèmes de ressources humaines, de financement et de gestion. Alors, il est temps de maximiser nos ressources. »
MM. Morin et Thibault dénoncent cependant la lourdeur de l’appareil gouvernemental qui limite souvent les municipalités dans la concrtisation de projets qui pourraient être simples à réaliser. « On a le projet de sécuriser nos entrées du village, surtout sur la 281. Ça prend résolution par-dessus résolution, avec les longueurs qui vont avec. Cela pourrait prendre jusqu’à deux ans. C’est une lourdeur que l’on ne voit pas dans le privé », disent-ils enfin.