Chefferie du PLQ et candidature dans Bellechasse: Coderre confirme ses prétentions
POLITIQUE. Quelques jours à peine après le lancement officiel de la campagne à la chefferie du Parti libéral du Québec, l’ancien ministre fédéral et maire de Montréal, Denis Coderre, a officiellement déposé son bulletin de candidature, le vendredi 17 janvier, à Québec.
Devant les médias nationaux présents pour cette occasion, M. Coderre a déposé un plan en 10 points ou thèmes avec, en tête de liste, la nationalisation de l’eau et la création de la Société des eaux du Québec, cela dans le but de contrer les menaces de Donald Trump qui veut, selon M. Coderre, accaparer les ressources naturelles canadiennes, y compris l’eau du Québec, « et fera tout pour que les États-Unis y aient accès. »
L’assainissement des finances publiques, l’amélioration des services de santé et la protection des aînés, l’autonomie municipale, la protection de la gestion de l’offre, l’amélioration de l’offre locative et de l’accès à la propriété, la création d’un 3e lien autoroutier, l’autonomie des écoles et l’implantation d’une offre alimentaire gratuite dans toutes les écoles du Québec ainsi que la lutte à l’itinérance ne sont que quelques-unes des priorités de M. Coderre qui s’est dit le seul des candidats annoncés ou potentiels à pouvoir gouverner et avoir un plan en ce sens.
De passage dans les bureaux de La Voix du Sud vendredi dernier en après-midi, M. Coderre a repris en substance quelques-uns des points présentés officiellement à Québec en avant-midi, mentionnant que les gens « voulaient l’heure juste ». Aux résidents de Bellechasse, il a rappelé ses origines rurales (il est originaire de la région de Joliette), tout en confirmant à nouveau sa volonté de s’établir dans Bellechasse et de s’y présenter sous les couleurs libérales, peu importe le résultat de la course à la chefferie. Il dit ne pas encore avoir trouvé de maison, mais qu’il regardait toujours du côté de Saint-Vallier et Saint-Charles, notamment.
Réduire la fonction publique et aider les municipalités
M. Coderre n’a pas caché son inquiétude devant la lourdeur de la fonction publique et des coûts que cela entraîne pour les Québécois, rappelant que lorsqu’il était maire de Montréal, il avait réduit de 2 000 le nombre de fonctionnaires œuvrant pour la ville afin de faire face à un important déficit actuariel provoqué par les fonds de pension.
Il a dit vouloir donner davantage de pouvoirs aux municipalités et aux MRC qui, précise-t-il, doivent être vues comme des gouvernements de proximité, pas des créatures des provinces. « Quand tu es élu, tu es légitime. Il faut arrêter de penser qu’il faut avoir la permission de Québec pour avoir droit aux subventions du fédéral », a-t-il précisé en ajoutant qu’il était important de donner aux municipalités et aux régions (MRC) les moyens de créer de la richesse en leur donnant les moyens de mettre en place ou ramener de grands projets comme GNL Québec.
En matière d’agriculture, il s’est dit contre le fait « de tout mettre sur la table » lors des prochaines négociations devant Donald Trump et les Américains, comme l’ont mentionné certains premiers ministres au cours de la semaine, rappelant aussi l’importance de protéger les fermes familiales ainsi que l’eau utilisée par ces dernières. Dans un monde où la concertation travail-famille fait partie du vocabulaire quotidien des gens, il a dit ne pas comprendre pourquoi cet aspect ne semblait pas s’appliquer au monde agricole et, surtout, pourquoi les femmes de producteurs agricoles n’avaient pas le droit aux congés de maternité.
Plaidoyer pour le 3e lien
M. Coderre a une fois de plus lancé un plaidoyer en faveur du 3e lien autoroutier entre les deux rives, rappelant que les gens étaient de plus en plus nombreux à quitter les villes pour s’établir en régions ou dans les banlieues.
« Les parents qui travaillent doivent traverser sans problème. J’ai pris le pont Pierre-Laporte l’autre jour et celui-ci n’avait qu’une voie sur trois d’ouverte à minuit. Le point de Québec a été bâti en 1927 et on attend encore après la peinture pour le remettre en état. Le pont Pierre-Laporte a été construit en 1970, alors c’est facile d’établir un diagnostic. »
En ce qui a trait à la question du tramway, il a invité la ville de Québec à prouver que les gens en veulent et que l’acceptabilité sociale était présente. « Avec le transport collectif, il faut s’assurer que les autobus soient pleins et que la ville ait la capacité de l’opérer une fois le réseau construit, pour éviter les déficits. Il faut assurer la qualité de vie des gens et respecter la capacité de payer des gens à tous les niveaux. »
Démêlés avec le fisc
Invité à revenir sur le « timing » à se présenter comme candidat à la chefferie du PLQ et, éventuellement, comme candidat du parti dans Bellechasse, notamment en raison de ses démêlés avec le fisc dont il a été fait état au cours des dernières semaines, Denis Coderre a souligné, lors de son passage au journal, que ses problèmes étaient réglés, qu’il avait des ententes avec Revenu Canada et avec Revenu Québec et que malgré l’hypothèque légale déposée contre lui, sa maison de Montréal était à vendre « et que l’argent était là pour cela ».
Dans un communiqué émis par l’avocat-fiscaliste Richard Généreux, ce dernier a mentionné que le dossier fiscal de ce dernier (M. Coderre) « fait l’objet d’un plan global de règlement de toutes les sommes dues et le tout est sécurisé par ses actifs autant au fédéral et qu’au provincial. »
L’avocat-fiscaliste ajoute que l’Agence du Revenu du Canada « a fait preuve de collaboration jusqu’à maintenant et reconnu que Denis Coderre avait vécu une situation particulière au cours des dernières années, permettant ainsi une entente à la satisfaction des deux parties. Les difficultés vécues par M. Coderre sont heureusement toutes résolues, lui permettant ainsi de poser sa candidature au PLQ sans inquiétude. »
Cela ne serait toutefois pas le cas entièrement avec Revenu Québec qui, rappelle Me Généreux, « ne peut exercer ses droits en vue de nuire à autrui ou d’une manière excessive et déraisonnable. »
M. Coderre a dit s’élever contre la diffusion dans les médias de l’hypothèse légale déposée à son égard par Québec, avant d’en être informé personnellement par les fonctionnaires de Revenu Québec, et qu’il entendait faire la lumière sur les motivations sous-jacentes des représentants du gouvernement.
Me Généreux confirme que Denis Coderre lui a donné mandat de faire signifier une mise en demeure à Revenu Québec et d’intenter des procédures judiciaires contre Revenu Québec par la suite, si nécessaire.