Chevaliers de Colomb de Lac-Etchemin: vieillissants, mais toujours vivants

COMMUNAUTÉ. Comme bien des clubs sociaux, la relève n’est pas toujours facile à attirer. Ce faisant, les forces diminuent d’année en année et les soldats sont vieillissants.

Un bon exemple se trouve à Lac-Etchemin où le Conseil des Chevaliers de Colomb comprend 73 membres en 2024, comparativement à plus de 200 dans les bonnes années. « La moyenne d’âge est de 67 ans. La pandémie nous a fait mal en ce sens », indique Martial Poulin, secrétaire-financier au sein du groupe.

« On nous dit souvent qu’on ne fait plus d’activités, que ça ne leur donne plus rien d’être Chevaliers de Colomb. Notre conseil est âgé », confirme le secrétaire-trésorier Gilles Nadeau en confirmant que le recrutement était difficile et que de moins en moins de gens étaient intéressés par le mouvement.

« On ne peut plus fonctionner comme avant, car nous sommes fatigués. Les gens sont devenus plus indépendants et il y a tellement d’activités qui leur sont offertes qu’ils ont l’embarras du choix. Plusieurs activités du passé ont été mises de côté. Les jeunes font du sport et autres », insiste pour sa part le Grand Chevalier Nelson Jacques en rappelant, lui aussi, que la pandémie a mis un terme à plusieurs activités, dont le tournoi de golf et le brunch annuels, deux activités tenues au Club de golf coopératif de Lac-Etchemin.

Les trois hommes mentionnent que dans ces circonstances, il est de plus en difficile pour eux de soutenir financièrement des causes comme le passé, car leurs revenus diminuent constamment.

« On ne peut pas donner ce que nous n’avons pas ou plus. Nous avons coupé un peu dans nos contributions pour cette raison. Les cartes de membres à 40 $ ne rapportent plus grand-chose, car 60 % sont des membres à vie et que ceux-ci donnent ce qu’ils veulent. Souvent, c’est rien ou pas grand-chose », précise Martial Poulin en rappelant qu’ils doivent assumer certains frais fixes comme la location de leur local au Centre des arts et de la culture, ou encore les assurances.

La religion en baisse

Le Québec étant de plus en plus une société laïque où la religion occupe de moins en moins de place, est-ce que cela peut avoir un effet sur l’implication des personnes au sein des Chevaliers de Colomb ?

« C’est certain, car nous sommes épaulés par l’Église d’une certaine façon. Avec tout ce qui se passe à gauche et à droite, on s’aperçoit que les jeunes sont plus laïques que catholiques. Les jeunes sont libres et je les comprends. Ils n’ont pas le temps à nous allouer, ils le donnent à leur famille et à leurs enfants. Les gens travaillent beaucoup et l’offre de loisirs est plus importante qu’auparavant », soutient également M. Jacques.

Peu de soldats

Les trois hommes le mentionnent, les officiers actuels du conseil lacetcheminois tiennent leur organisation « à bout de bras », tous ayant un certain âge et personne ne s’offrant à prendre leur place.

« Lors des assemblées, nous avons de la difficulté à avoir quorum. Certains postes sur le CA sont vacants. Heureusement, les quatre postes-clé sont comblés, avec nous trois et Marc Gourde à titre de secrétaire-archiviste. On aimerait ajouter deux postes au moins. Si on perd l’un des quatre principaux, ce sera difficile à remplacer. On manque de souffle à cause de tout cela. »

Le trio se dit tout de même heureux de pouvoir compter sur une bonne base de bénévoles lors des activités où ils s’impliquent toujours comme le récent Festival de l’Élégance qui demande au moins un an de préparation.

« On fait beaucoup de bénévolat sans donner de l’argent, que ce soit à l’église, à la Chapelle Notre-Dame d’Etchemin, lors de l’opération Sapin-Cadeaux, du Festival de l’Élégance, des cliniques de sang et autres. On le fait en fonction de nos moyens et de nos disponibilités. On en faisait beaucoup plus auparavant. Quand on avait du monde aux réunions, c’était facile de partager les tâche pour les activités et c’était encourageant, ce qui est moins le cas aujourd’hui. »