Création prochaine d’un comité de prévention de la criminalité dans Bellechasse

SOCIÉTÉ. Un comité de prévention de la criminalité chez les jeunes devrait bientôt voir le jour dans Bellechasse. L’initiative est celle du directeur de l’école secondaire de Saint-Anselme, Éric Deschênes, dont l’école a été évoquée comme étant possiblement dans la mire de groupes criminalisés souhaitant attirer des jeunes dans leur giron.

Si cette possibilité a été rejetée par les services policiers et certains groupes communautaires, M. Deschênes estime que le milieu doit se munir d’outils pour éviter que cela ne se produise. « Mon travail est d’éduquer, socialiser et qualifier les enfants, mais aussi d’assurer leur sécurité. Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de recrutement dans la cour de l’école qu’il n’y en a pas hors des heures de cours », résume-t-il.

Dans son exposé devant les élus de Bellechasse, M. Deschênes dit avoir déjà été mis au fait de certaines situations où les jeunes pouvaient être en contact avec des membres de groupes criminalisés. « Des gars de 23-24 ans qui venaient de Montréal ou d’ailleurs et qui étaient avec des ados de 12, 13 ou 14 ans, qui les fournissaient en drogue, en boisson, assuraient le transport bref, des situations pour rendre les jeunes redevables envers eux. Quand tu es redevable, c’est pire que des intérêts sur une carte de crédit, car c’est dur de t’en sortir. »

Une série d’initiatives

Messages envoyés aux parents et activités de sensibilisation à l’école ont fait partie des initiatives prises par l’établissement au cours des dernières semaines, tout comme celle de multiplier les activités disponibles à l’intérieur des murs de l’école pour inciter les élèves à y demeurer sur l’heure du midi, dans le but d’assurer leur sécurité, explique M. Deschênes.

« Le but n’était pas de faire peur, mais de leur faire prendre conscience de ces phénomènes potentiels, ajouter des filets de sécurité et limiter les facteurs de risque. Même si nous avons des contraintes de personnel, nous avons pris des dispositions pour assurer d’ouvrir, tous les midis, le gymnase, la bibliothèque, le gymnase, la salle de jeu et le reste dans cet objectif. »

Il espère maintenant développer une collaboration avec différents intervenants pour uniformiser les efforts et s’assurer de couvrir différents aspects. Selon certaines études, la ruralité semble devenir attrayante pour certains groupes.

« Nous avons un grand territoire pas très populeux. Le scolaire, le communautaire, le réseau de la santé, les municipalités et la Sûreté du Québec doivent travailler ensemble. On remarque que le sentiment d’appartenance des jeunes à leur milieu est en diminution, alors que l’installation des gangs de rue en milieu rural est à la hausse. Pourquoi ? Les milieux semblent laissés à eux-mêmes et deviennent attrayants. »

Si la présence potentielle de groupes criminalisés à Saint-Anselme a été évoquée dans le passé, M. Deschênes suggère de ne pas se limiter à cette seule école ou localité. « Il faut aussi avoir des filets de sécurité auprès des jeunes ailleurs. Notre plan d’action devra toucher tous les secteurs et les initiatives mises en place seront inspirées de stratégies jeunesses qui se font déjà ailleurs », illustre-t-il.