Des installations septiques non conformes près des cours d’eau dans Bellechasse

ENVIRONNEMENT. Le Conseil de bassin de la Rivière Etchemin a réalisé, au cours de l’été 2023, des inspections visant à mesurer la conformité des installations septiques de résidences situées près de cours d’eau. Les observations sur le terrain montrent que 34 % des installations visitées présentaient des défaillances notables, nécessitant la visite d’inspecteurs pour confirmer ces constats.

Ainsi, les intervenants du Conseil de bassin ont visité 135 résidences à Saint-Malachie, 23 à Saint-Léon et 43 du Lac Dion à Saint-Damien. Les principaux constats soulevés sont des débordements de la fosse, des champs d’épuration non fonctionnels ou l’absence de tels champs d’épuration et des puisards non étanches ou trop près des plans d’eau.

Les secteurs visités ont été ciblés en fonction du calendrier du vidangeur chargé de faire le nettoyage des fosses en place. « Comme le vidangeur a des résidences à visiter et un calendrier pour le faire, on a pensé que de le suivre serait une bonne idée pour vérifier la conformité et des cas potentiellement graves pouvant avoir des impacts sur l’environnement », explique Véronique Dumouchel, directrice générale du Conseil de bassin de la rivière Etchemin.

Comme responsable d’un organisme de bassin versant, Véronique Dumouchel avoue ne pas avoir été surprise du constat. « Nous avons naturellement ciblé ce qui nous intéressait le plus, soit les abords de la rivière Etchemin. Notre mandat est de faire des constats et des observations. Pour le reste, c’est aux inspecteurs de la MRC de juger de la conformité ou non. »

Elle confirme que, dans bien des cas, les gens croient être dans la conformité, ce qui n’est pas toujours vrai. « Quand on se rend à certains endroits, on peut avoir des doutes. »

Une approche constructive

Directeur de l’aménagement et de l’inspection régionale à la MRC de Bellechasse, Louis Garon disait s’attendre aussi un peu à ces constats. « Depuis le début des années 2000, la MRC a la responsabilité de délivrer des permis pour les installations septiques, tout comme celle d’en vérifier la conformité. Les élus s’attendent à ce que l’on joue ce rôle, pas nécessairement avec une approche dure avec les citoyens, mais au moins un travail de sensibilisation. » 

Pour le préfet de la MRC de Bellechasse, Yvon Dumont, il n’y a pas de surprise dans ce constat. « Que des gens ne soient pas conformes, on s’en doute, et ce que l’OBV nous propose est positif. Ils connaissent le territoire. »

Ainsi, une sélection a été faite avant de lancer la démarche et Louis Garon insiste pour dire que ce n’est pas nécessairement représentatif de l’ensemble du territoire. « Il y a près de 40 000 personnes sur le territoire et ce sont peut-être 200 installations qui ont été visitées. Beaucoup de personnes sont en règle, alors il est trop tôt pour tirer des conclusions. »

Généralement, ces dossiers devraient être gérés localement par les municipalités et des communications seront de mise pour assurer la suite des choses, explique Louis Garon. « Nous avons à la MRC une responsabilité pour les dossiers majeurs et allons aussi communiquer avec ces citoyens pour les sensibiliser. »

Véronique Dumouchel ajoute que la sensibilisation deviendra incontournable, surtout que le coût associé à des installations septiques est très élevé. « La première étape est d’expliquer. Souvent, c’est un manque de connaissance qui explique certaines situations. Les gens ne savent pas toujours l’impact qu’ils ont sur l’environnement. Si une municipalité a le désir de conformer ses citoyens, elle peut y aller d’initiatives localement. On l’a vu à Saint-Nérée et Saint-Henri où la municipalité assure une partie du financement. »

Mme Dumouchel croit en l’utilité de la démarche, mais avoue avoir sous-évalué la charge de travail nécessaire. C’est pourquoi une alliance avec l’OBV de la Côte-du-Sud est même envisagée pour couvrir l’ensemble du territoire. « C’est pourquoi nous avions ciblé certains secteurs et que ce serait un mandat intéressant à poursuivre. Pour nous, ce sont de précieuses données qui nous permettent de voir où sont les problématiques et cibler les bonnes actions à entreprendre. »