École des Appalaches: l’avenir de la piscine en suspens

SAINTE-JUSTINE. Construite en même temps que la Polyvalente des Appalaches (maintenant l’école des Appalaches) il y a près d’un demi-siècle, la piscine intérieure s’y trouvant en est à ses dernières années de vie utile et nécessitera soit une mise aux normes complète d’ici deux ou trois ans, soit une fermeture complète et sa transformation en nouveau plateau sportif.

La question a été soulevée lors d’un comité de travail du conseil des maires des Etchemins, le 5 juin dernier. À ce moment, le directeur général du Centre de services scolaire de la Beauce-Etchemin, Fabien Giguère, est venu expliquer cet état de situation aux élus. Il avait au préalable informé la députée Stéphanie Lachance et le préfet Camil Turmel lors d’entretiens tenus deux jours auparavant.

« Nous sommes un peu en avance dans le processus et nous voulons dès maintenant commencer à sonder le terrain afin de voir quels sont les besoins du milieu à cet effet », indique M. Giguère en précisant que des ingénieurs et architectes avaient été mandatés pour évaluer l’état de la piscine de l’école des Appalaches, rappelant que quelques bris avaient été notés par le passé.

« On a dû la fermer, la réparer et là, on est pas mal dans sa fin de vie. Selon les firmes externes que nous avons consultées, on nous dit que celle-ci est encore bonne pour deux ans, trois maximum. Il faut aussi prévoir ce que l’on devra faire advenant que des bris majeurs devaient survenir », poursuit le dirigeant scolaire en ajoutant que la prochaine année en sera une de consultation auprès du milieu pour voir ce qu’il souhaite pour l’avenir.

« Pour la prochaine année, il n’y a pas de trouble, mais pour la suivante, on aimerait pouvoir déposer des demandes d’aide financière. Il faudra décider de ce que l’on fera. Est-ce qu’on la ferme ? Est-ce qu’on la répare ? Les maires semblaient préférer un plateau au début de notre rencontre et 30 minutes plus tard, c’est la piscine qui ressortait comme priorité. »

Des millions à l’enjeu

Fabien Giguère explique que selon des évaluations réalisées par les firmes externes dans le dossier, deux scénarios ressortaient. Une mise aux normes de la piscine, des vestiaires et les blocs sanitaires coûterait 4,8 M$. « On ne l’agrandira pas, cela va demeurer un bassin qui sert à des cours de natation de base pour les jeunes, mais ça ne sera jamais comme la piscine semi-olympique que nous avons à Saint-Georges », précise-t-il en mentionnant que le second scénario serait la fermeture définitive de la piscine qui serait remplie de béton et transformée en plateau sportif simple pour les élèves du 3e cycle du primaire.

Ce volet, incluant une légère réfection des vestiaires et services sanitaires, nécessiterait des investissements totalisant 3,1 M$. « Ça serait un plateau convenable, mais pas pour du sport interscolaire comme notre gymnase double actuel », ajoute le dirigeant en ajoutant que la différence, soit 1,7 M$, demeure importante et que le milieu devra s’investir et aider le CSSBE dans le maintien de la piscine, si c’est ce qu’il souhaite.

M. Giguère a rappelé que le CSSBE demande, depuis sept ans, l’ajout d’un nouveau gymnase double pour l’école des Appalaches, projet qui n’a toujours pas reçu l’aval du ministère de l’Éducation. Ce projet, évalué à 6,8 M$ en août 2023 lors de la dernière demande de projet, devrait atteindre les 7,1 ou 7,2 M$ lors du prochain dépôt de projet en août prochain.

« En tant que centre de service scolaire, on préférerait avoir un tel plateau double avant la piscine. Notre priorité, en tant que centre de services scolaire, ce n’est pas de donner des cours de natation, même si on n’est pas contre cela et qu’on trouve important que tout le monde apprenne à nager. Ce n’est pas dans le curriculum du ministère que nous ayons l’obligation de former des gens pour la piscine », soutient aussi le dirigeant en précisant toutefois que les contacts effectués auprès de la MRC et de la députée visaient à trouver le meilleur projet, tout en reconnaissant que celui-ci est hautement politique.

« Je voulais mettre la table avec eux, car j’ai 3,1 M$ qui répondraient à mes besoins, soit le plateau sportif. Est-ce que le milieu est prêt à nous aider ? Comme je l’ai dit à Mme Lachance, même si on rénove la piscine et ça me prend les 1,7 M$ qui manquent pour le faire, je n’ai toujours pas mon deuxième plateau sportif. »

Le milieu veut conserver la piscine

M. Giguère souligne qu’en plus des élus qui ont été consultés et ont manifesté leur volonté de conserver la piscine, il a eu le même son de cloche de la part des membres du conseil d’établissement et de l’équipe-école de l’école des Appalaches, ce qui selon lui est normal puisqu’au-delà de leurs fonctions à l’interne, la plupart sont également des parents pour qui les cours de natation sont importants et que la piscine de l’école des Appalaches est le seul équipement du genre dans Les Etchemins.

« J’entends revenir à la charge avec le conseil des maires et la députée en début d’année 2025, tout en leur rappelant que notre volonté est d’avoir un deuxième plateau sportif. Si on va de l’avant avec la rénovation, il faut se prendre d’avance pour les demandes de soumissions et prévoir au moins 18 mois de fermeture pour la réalisation des travaux, une fois que la décision sera prise. »

Importante pour les élus

Pour le préfet de la MRC des Etchemins, Camil Turmel, il importe que la piscine soit conservée et mise au goût du jour. Si les maires n’ont pas encore adopté de résolution en ce sens, le sujet était à l’ordre du jour de la séance de travail précédant le conseil régulier du 10 juillet et le préfet a ensuite abordé le sujet lors de la séance régulière pour rappeler que la ‘RC des Etchemins souhait le maintien de la piscine et que tous les efforts seront mis en ce sens au cours des prochains mois.

Puis tout comme l’a mentionné Fabien Giguère au journal le mardi 2 juillet dernier, il a appris lui aussi que les deux instances étaient favorables au maintien de la piscine.

« La volonté politique d’agir et aider à trouver les 1,7 M$ manquants est là, surtout que tous les signes venant de l’école des Appalaches confirment le souhait de maintenir cet équipement dans Les Etchemins. Certains programmes du MAMH pourraient nous aider pour aller chercher une partie de cette somme, mais il y a des exigences autour de cela », a-t-il ajouté.

« On a regardé les statistiques de la piscine qui reçoit des gens de partout dans Les Etchemins, mais aussi de Saint-Léon et même de Saint-Philémon dans Bellechasse, ainsi que de la MRC de Montmagny avec Saint-Just et Saint-Fabien. Les gens viennent pour les cours de sauveteurs, pour les cours de natation dès l’enfance, ou les bains libres. Si on n’a plus la possibilité d’initier les jeunes à la natation, plusieurs n’auront plus l’occasion d’apprendre à nager et cela deviendra un enjeu de sécurité publique, surtout que nous avons plusieurs lacs sur notre territoire, » a ajouté le préfet en rappelant que la présence d’une telle piscine intérieure avait une certaine importance socioéconomique, aidant à former des sauveteurs pour des sites comme l’Éco-Parc des Etchemins ou les campings ayant des plans d’eau.