Fermeture de quatre autres églises dans Bellechasse-Etchemins
PASTORALE. La fermeture pastorale de certaines églises de la région se poursuit, alors que les dirigeants et intervenants de la Mission Bellechasse-Etchemins viennent de terminer une tournée des localités pour y livrer un état de situation propre à chacune d’entre elles.
Pour certaines, le glas a sonné et les services de pastorale cesseront au cours des prochaines semaines. Pour d’autres, une période de sursis est possible, mais des progrès devront être observés à court terme. Dans certains cas, les choses vont suffisamment bien pour décrire la situation comme prometteuse. Au cœur de cette tournée, l’abbé Thomas Malenfant avoue que l’exercice a demandé beaucoup d’énergie, mais il était nécessaire, à ses yeux.
« Ça a été très exigeant, mais mené beaucoup de bons fruits. Ça permet, dans certains milieux, une prise de conscience qui était nécessaire et qui est déjà bénéfique à certains endroits. Il y a parfois des changements ou des engagements qui se déplacent. Il faut que les gens sachent où ils en sont, même si cela est difficile. Il y a un constat que les gens partagent. »
Quatre communautés touchées
Ainsi, les activités telles que messes, funéraires, mariages, baptêmes ou autres ne seront plus programmées par l’équipe de la Mission dans les églises de Sainte-Rose, Saint-Nazaire, Saint-Nérée et Saint-Philémon. Les célébrations déjà planifiées auront lieu, sauf que le tout sera terminé avant l’arrivée de 2025. Les célébrations n’étaient plus tenues dans les églises de Saint-Luc, Sainte-Sabine et Saint-Camille depuis un certain temps déjà.
La situation est un peu floue à Saint-Vallier, explique l’abbé Malenfant, mais aucune décision n’a encore été prise. Sur la vague de transformation des églises déjà réalisée ou souhaitée par les milieux, il ajoute que ce n’est pas un facteur de poursuite ou non des activités dans ces bâtiments.
« Ça ne remplace pas une mobilisation locale. Même si la bâtisse ne coûte rien, s’il n’y a plus personne ou d’engagement bénévole, ça ne justifie pas de poursuivre avec le peu de ressources que l’on a. Saint-Vallier, ça nous coûte cher de s’y rendre. Nous sommes à évaluer ce qui est préférable pour la santé de la Mission », précise-t-il.
Si d’autres endroits continueront de recevoir des célébrations, la même nouvelle pourrait cependant y être livrée à moyen terme. « À La Durantaye, d’ici un an ou deux, on pourrait aussi faire ce genre d’annonce, tout comme Saint-Damien, Honfleur, Saint-Cyprien, Saint-Raphaël et Saint-Malachie qui ont aussi reçu ce message. Il n’y a pas d’urgence, mais si les tendances pastorales et financières se poursuivent, on sera dans la même obligation. »
L’abbé Malenfant explique qu’une fois qu’un bâtiment ne reçoit plus de célébrations, différentes étapes doivent être suivies pour assurer une suite et une autre vocation par d’autres intervenants, qu’ils soient locaux ou privés. « La première chose est la fermeture pastorale. Déjà, on amorce une démarche auprès du diocèse pour y fermer le culte par décret de l’évêque. Une fois que cela est fait, on peut négocier avec des partenaires publics ou privés. Viennent ensuite les démarches de désacralisation du bâtiment pour y changer son statut au niveau de la loi. »
Des exemples de prise en main
Cela dit, l’abbé Malenfant précise que certains milieux ont des situations beaucoup plus encourageantes. « Les autres milieux vont soit bien ou de mieux en mieux et c’est le cas d’au moins le tiers de nos communautés. À Saint-Magloire, il y a une centaine de personnes à la messe. Armagh, c’est la même chose. C’est fragile, mais il y a une mobilisation et ils ont triplé le nombre de bénévoles au cours des dernières années. »
Directeur général des trois paroisses, François Goyette explique que la tournée avait aussi pour but d’allumer des lumières. « À des endroits, ça les a surpris, mais ils ont encore le temps de se ressaisir et c’est ce que l’on sent. Ça n’allait pas bien à Saint-Michel en 2018-2019 et aujourd’hui, ils ont le vent dans les voiles. Le milieu s’est mobilisé et il y a aujourd’hui une soixantaine de bénévoles. »
Selon l’abbé Malenfant, la Mission Bellechasse-Etchemins a choisi de gérer une décroissance qui s’est transformée en croissance dans certaines communautés. « Gérer une décroissance n’intéresse personne. On le fait parce qu’on sait que ça vaut la peine pour nos milieux qui ont une croissance. »
M. Goyette et l’abbé Malenfant ajoutent d’emblée que cette décroissance, dans certains milieux, finit par profiter à d’autres. « Il y a des vases communicants. Dans les milieux qui sont appelés à fermer, il y a des gens qui se déplacent. On l’a vu avec les gens de Saint-Louis qui se rendent à Saint-Cyprien ou de Saint-Luc vers Sainte-Germaine ou Saint-Camille vers Sainte-Justine et dans certains cas, ils font partie de nos parents les plus dynamiques. »
L’avenir des bâtiments
Maintenant que l’ensemble des communautés ont été visitées, la prochaine étape sera d’accompagner les milieux qui verront cesser les célébrations sur leur territoire. « Il y a beaucoup de travail à faire. En plus de tout l’aspect administratif, il faudra régler l’avenir des bâtiments. Tant qu’ils nous appartiennent, ce sont des frais importants et c’est pourquoi la mobilisation financière locale est maintenue. On veut passer le relais à quelqu’un, mais avec un bâtiment en bon état. Nous ne sommes toutefois pas des promoteurs, notre rôle étant de soutenir les initiatives locales. »
Sur la transformation potentielle des églises, Saint-Malachie et Saint-Camille figurent parmi les projets les plus sérieux, indique Clément Lacroix, responsable des bâtiments à la Mission Bellechasse-Etchemins. « Nous sommes avancés dans ces deux cas. Saint-Camille n’a pas de centre communautaire et cherche une avenue. À Saint-Malachie, un comité a travaillé sur un projet similaire. À Saint-Luc, nous avons deux ou trois projets potentiels et à Sainte-Sabine, un groupe de personnes veut développer quelque chose et nous avons une bonne ouverture à Saint-Philémon », résume-t-il.
Si plusieurs milieux sont touchés à peu près au même moment, il rappelle que ce n’est pas la Mission Bellechasse-Etchemins qui jouera le rôle de promoteur.
« Il ne faut pas se mettre à défaire les intérieurs de ces bâtiments, c’est notre patrimoine et c’est pourquoi les gens de ces milieux sont les mieux placés pour la suite. Il faut aussi que les éventuels promoteurs de projets soient sensibilisés à cela aussi » de conclure M. Lacroix.