Fin des services religieux dominicaux dans trois localités des Etchemins
RELIGION. Trois localités de la paroisse -Sainte-Katéri n’offrent plus de célébrations religieuses « dominicales », depuis quelques semaines, ce qui a entraîné la fermeture définitive de leurs églises respectives, sauf pour la tenue de funérailles pour deux d’entre elles.
Après l’église de Saint-Louis-de-Gonzague qui est définitivement fermée depuis le 28 novembre 2019, celle-ci ayant été vendue à des intérêts privés, celle de Saint-Camille a été fermée il y a un plus d’un mois, aucun office religieux n’ayant eu lieu à cet endroit depuis ce temps. Il en ira de même pour les mariages et funérailles qui devront être célébrés ailleurs.
À Sainte-Sabine peu après puis à Saint-Luc, depuis le 26 novembre, c’est également la fin des « messes dominicales ». Des équipes réduites de bénévoles sont toujours en place pour la tenue de funérailles dans ces deux localités.
Prêtre au sein de la Mission Bellechasse-Etchemins, l’abbé Thomas Malenfant rappelle qu’à Saint-Louis, les services religieux avaient été transférés au centre communautaire et que ceux-ci sont très rares également. Les fidèles de cette communauté, comme ceux des trois autres localités concernées par la fin des offices religieux, ont été invités à assister à ceux offerts dans les villages voisins.
Autant à Saint-Camille qu’à Sainte-Sabine et Saint-Luc, l’abbé Malenfant mentionne que la diminution importante des équipes de mobilisation locale est en grande partie en cause, entraînant par le fait même la fin des offices religieux.
« Dans chaque localité, il y avait souvent une ou deux bénévoles qui étaient là depuis plusieurs années et portaient les dossiers à bout de bras. Ce qu’on disait aux gens de ces municipalités depuis deux ans, c’est que ces personnes étaient seules et qu’elles n’avaient pas d’aide, que le jour où elles décideraient qu’elles en avaient assez et qu’elles arrêteraient, on ferait la même chose », signale l’abbé Malenfant en ajoutant que l’équipe pastorale essaie le plus possible de respecter le rythme de ses bénévoles.
« Quand arrive le temps où ces personnes décident qu’elles en ont assez et préfèrent vivre leur foi dans une communauté mobilisée et vivante, on ne peut pas faire autrement qu’inviter les gens à faire la même chose », poursuit-il en rappelant que les communautés paroissiales de Saint-Magloire, Sainte-Justine, Saint-Cyprien, Lac-Etchemin et Saint-Léon, pour la Paroisse Sainte-Katéri, demeurent très actives.
L’abbé Malenfant rappelle que dans un scénario comme celui que l’on connaît présentement et où il n’y a plus que deux prêtres à temps plein pour l’ensemble du territoire des trois communautés unifiées de -Bellechasse-Etchemins, la poursuite des offices religieux dépend directement de la mobilisation locale.
« C’est triste, mais ce qui est encore plus difficile pour nous, c’est la dynamique qui se vit dans ces milieux-là. C’est triste d’arrêter de célébrer, mais de le faire devant 12 personnes, dans des endroits où il n’y a plus de chorale et où les gens sont essoufflés, ce n’est pas réjouissant non plus. Les gens font maintenant du covoiturage et vont dans les localités voisines, où ils ont droit à des célébrations plus vivantes », mentionne-t-il en citant en exemple la localité de Saint-Magloire où une vingtaine de bénévoles, sinon davantage, sont mobilisés pour les célébrations et les activités de la communauté.
« Les choses vont bien à Saint-Cyprien également. Nous suivons la mobilisation en cours dans chaque milieu », poursuit-il en ajoutant que les milieux qui décidaient d’embaucher un prêtre d’ailleurs, pour une célébration ou un événement, peuvent le faire, qu’ils n’empêcheront jamais la tenue de ceux-ci.
« Ce qu’on rappelle aux gens de ces milieux, c’est qu’à partir de maintenant, notre équipe de prêtres va se concentrer sur les milieux où la mobilisation est présente », insiste-t-il en rappelant que les célébrations se poursuivent dans les cinq autres paroisses de Sainte-Katéri et que des messes de Noël sont prévues dans celles-ci également.
Aussi dans Bellechasse
L’abbé -Malenfant rappelle par ailleurs que les problèmes de mobilisation comme ceux vécus dans les quatre localités de la paroisse Sainte-Katéri ne sont pas uniques à ce secteur puisque des problèmes de mobilisation sont également présents à -Sacré-Cœur de Jésus.
« On a là aussi des milieux avec peu de mobilisation, mais qui tiennent toujours bon. C’est le même message qui a été lancé dans les communautés, comme Saint-Philémon, où il n’y a que de petites équipes (une ou deux personnes) qui tiennent cela à bout de bras », précise-t-il.
Soulignons qu’outre l’abbé Malenfant et l’abbé Alex Cordoni, l’autre prêtre œuvrant à temps plein pour les paroisses de la Mission Bellechasse-Etchemins, huit prêtres à la retraite continuent à fournir des services, chacun dans des zones différentes.