Histoire de Sainte-Claire: un legs inestimable signé Yvan De Blois
PATRIMOINE. Passionné de l’histoire de sa municipalité, Yvan De Blois se passe de présentation. Depuis plus de 50 ans, le résident de Sainte-Claire ne cesse d’effectuer des recherches sur l’histoire locale et régionale, ayant accumulé des tonnes de documents d’archives et rédigé des milliers de pages portant sur le sujet.
Soucieux que ce travail ne reste pas lettre morte et puisse servir aux générations futures, M. De Blois a décidé de faire don, à la municipalité de Sainte-Claire, de tous ces documents que les gens pourront consulter, en tout temps, à la bibliothèque municipale. Le tout a été officialisé lors d’une cérémonie réunissant une cinquantaine de personnes le dimanche 18 août dernier.
« Depuis une cinquantaine d’années, je fais des recherches sur tout ce qui touche l’histoire de Sainte-Claire et de la région. Au fil des ans, j’ai accumulé une foule de documents d’archives et j’ai réalisé des écrits sur cette histoire-là. Un jour, je me suis dit que c’était beau de faire tout cela, mais qu’il fallait que ça serve à quelque chose et à quelqu’un. C’est là que j’ai approché la municipalité qui s’est montrée très réceptive à mon offre », expliquait le principal intéressé lors d’un entretien avec le journal.
Après discussion avec la mairesse Guylaine Aubin et l’ancien directeur général Dany Fournier, les deux parties ont établi les conditions entourant ce legs d’archives qui s’est fait en toute simplicité, précise M. De Blois.
« La seule chose que je leur ai demandée, c’est que mon nom soit inscrit quelque part et que les gens aient accès gratuitement à tout cela dans le futur. Ils se sont chargés de l’impression des documents et il y aura toujours un exemplaire pour consultation sur place, ainsi qu’un autre que les gens pourront emprunter, comme les livres », ajoute-t-il.
La mairesse Guylaine Aubin s’est réjouie de ce legs qui, à ses yeux, profitera à l’ensemble de la population de Sainte-Claire et des environs.
« Nous sommes très fiers de cela. Cette collection de documents a une valeur inestimable et de mettre cela au profit de la population, c’est extraordinaire », a-t-elle précisé.
Des milliers de pages pour consultation
Sur place, les gens pourront consulter les 14 tomes d’un document intitulé « Du haut de mon clocher » qui, ensemble, présentent l’histoire de Sainte-Claire à différentes époques et sous différents thèmes. En tout, ces 14 tomes comportent plus de 3 600 pages.
« À partir de mes recherches, j’ai produit divers documents tels que Portrait de famille du temps passé en 2015 qui s’est vendu à 600 exemplaires, l’histoire de Sainte-Claire dans le livre-souvenir du 200e anniversaire, un bulletin spécial d’une quarantaine de pages d’Au fil des ans pour la Société historique de Bellechasse en 2010, ou encore la brochure du 175e anniversaire de Sainte-Claire en 1999, avec Mario G. Fournier. Il restait encore beaucoup de choses que je n’ai jamais publié, faute de faute de place et de temps, et c’est ce qu’on retrouve dans les 14 tomes de cette série », prend-il le soin de préciser en ajoutant que ces documents retracent l’histoire de Sainte-Claire de la Seigneurie de Joliet en 1697 jusqu’aux derniers jours de 2023.
« Je me suis dit que ce serait intéressant de laisser cela en héritage aux gens. Cela pourra, qui sait, servir à quelqu’un qui, dans 10, 15 ou 20 ans, voudra écrire quelque chose de nouveau sur l’histoire de Sainte-Claire. La table de matières comprend 67 pages à elle seule et mènera les gens vers les tomes où se trouve l’information qu’ils recherchent. »
Diverses coupures de journaux d’époque dans un classeur à cet effet, plus de 16 000 photos numérisées accessibles sur support informatique et autres font aussi partie des éléments que les gens retrouveront à la bibliothèque municipale.
Passionné par l’histoire
S’il n’est pas historien de formation, Yvan De Blois souligne que cette passion pour l’histoire remonte à son enfance, alors que son arrière-grand-père Adélard Marceau lui racontait plein d’anecdotes du passé.
« J’avais 10 ans à ce moment et mon arrière-grand-père, qui avait 90 ans, me racontait plein de choses intéressantes. Il avait vécu la transition entre les voitures à chevaux et les automobiles, l’arrivée du téléphone et du télégraphe, ainsi que de moyens de communication qui n’existaient pas au 19e siècle. Comme j’étais de nature curieuse, je lui posais plein de questions et c’est ce qui m’a donné le goût de m’intéresser aux choses et passé et, surtout, le pourquoi de ces choses », mentionne-t-il.
Il rappelle qu’en 1972, alors qu’il était président de la Jeune Chambre de Sainte-Claire, il avait lancé un projet de recherche avec deux de ses amis, Fernand Fortier et Gilbert Gagnon, en vue des fêtes du 150e anniversaire de la localité en 1974. Il avait aussi monté une exposition dans le cadre de ce 150e anniversaire, précise-t-il également en ajoutant que cela lui avait permis d’accumuler plein de documents et de photos.
« Cela s’est accentué à partir de 1997, quand j’ai pris ma retraite, car j’avais beaucoup de temps à accorder à mes recherches », poursuit M. de Blois qui a par la suite passé des innombrables heures à la Bibliothèque et aux archives nationales du Québec, à l’Archidiocèse du Québec, à la Fabrique de Saint-Martin de Beauce, où se trouvaient les archives scolaires de Sainte-Claire, ou encore à la Société du patrimoine des Beaucerons où l’on retrouve toutes les archives du conseil de comté de Dorchester.
« J’y ai fait de belles découvertes dont le journal Le Dorchester, à Saint-Joseph, ou encore les archives photographiques de La Voix du Sud avant l’ère numérique. J’ai pu les numériser et cela m’a permis de mettre en place une belle banque de photos, comprenant 16 000 clichés, que les gens peuvent découvrir sur des ordinateurs ici à la bibliothèque », précise-t-il en ajoutant que les contrats et les greffes de notaires représentent également une source intarissable d’information, ayant passé à travers les documents de tous les notaires qui sont passés par Sainte-Claire, qu’ils aient eu un bureau sur place ou desservi la clientèle de la localité, ce qui représente 75 000 contrats différents.