L’Association des personnes handicapées de Bellechasse a 40 ans
SOCIÉTÉ. Mieux connu sous l’appellation de l’APHB, l’Association des personnes handicapées de Bellechasse a 40 ans cette année. L’organisation prépare une série d’activité.
L’organisme a déjà tenu une activité en mars dernier pour souligner la Semaine québécoise de la déficience intellectuelle. La Semaine dédiée aux personnes handicapées aura lieu, quant à elle du 1er au 7 juin prochain et l’organisme a choisi comme point culminant de terminer la semaine avec un spectacle de Dave Richer à l’église de Honfleur le 7 juin.
« C’est un spectacle de sensibilisation d’abord et avant tout, sur l’importance de l’accessibilité. Même si une personne vit avec un handicap, elle est capable de s’accomplir. Dave le démontre assez bien puisqu’il est à la fois acteur, comédien et humoriste et il sait très bien rire de lui », indique Manon Bissonnette, directrice générale de l’organisation.
Le principal intéressé est bien fier de voir que l’organisation a pensé à lui et promet des surprises aux gens qui seront présents. « C’est n’est pas pour me vanter, mais c’est un spectacle unique. On entre dans un univers que l’on ne connaît pas encore et pour une fois, on peut en rire. Ce sont des numéros, mais c’est aussi toutes les péripéties que j’ai vécues. Vivre avec un handicap, c’est confrontant chaque jour, mais au lieu de capoter, j’en ris et je veux que les gens comprennent que nous sommes pareils, mais avec une différence. »
Il l’avoue, son spectacle n’en est pas seulement un d’humour, ses blagues ayant toujours un deuxième degré et une morale. Il est convaincu que tous vont se reconnaître à travers son parcours. « Je ris beaucoup de moi, alors les gens sont en mesure de le faire aussi. Les gens comprennent dès le début de mon spectacle. Il ne faut pas que les gens ratent ça, même s’ils ne sont pas prêts à ça. Côté verbal, les gens s’habituent au bout de 4 ou 5 minutes à mon rythme. La vie va vite aujourd’hui, alors c’est une belle façon de ralentir tout ça. Les gens n’ont pas le choix de me suivre, de toute façon ».
Dave Richer en est à son premier spectacle, même s’il est comédien depuis une quinzaine d’années déjà. Il a bien fait d’attendre, selon lui. « Il y a 15 ans, je n’étais pas prêt. Aujourd’hui, j’ai la maturité pour le présenter. Dans le spectacle, il y a beaucoup de pointes d’humour. Certains auraient eu peur que les gens n’embarquent pas. Dans mon cas, c’est tout le contraire. La société est rendue là, aussi ».
Une année chargée
L’APHB tiendra son assemblée générale annuelle le 15 juin et pour son 40e anniversaire, l’organisation travaille à la fois sur une nouvelle appellation et un logo qui seront dévoilés à cette occasion. « Nous allons conserver l’APHB comme nom, mais nous aurons aussi un nom plus usuel, plus rassembleur auprès des personnes qui vivent avec un handicap. Le mot handicapé est très péjoratif et descriptif. On souhaite inclure ces gens-là, sans nécessairement le dire », précise Mme Bissonnette.
Une soirée retrouvailles est aussi à l’agenda le 15 août, où anciens employés et administrateurs seront invités à un party hot dog et le prochain party de Noël de l’organisme pourrait se dérouler sous la forme d’un gala, dont les détails restent à préciser.
L’APHB d’aujourd’hui n’est plus ce qu’elle était à ses débuts. C’est maintenant une organisation qui travaille à l’amélioration de la qualité de vie de sa clientèle, de leurs proches aidants, mais aussi à l’inclusion de ces gens -là dans la communauté, explique Mme Bissonnette. « J’espère que l’on a avancé. Il y aura toujours des préjugés, mais ces gens-là ont de plus en plus leur place. On les voit de plus en plus dans un contexte de travail, de loisirs adaptés, il y a une belle ouverture. Nous ne sommes pas dans un milieu où tout le monde est en retrait, chacun de son côté, ce que l’on voyait avant ».
Elle ajoute qu’à son arrivée, il y a 30 ans, l’organisme réalisait des activités spécifiquement pour les personnes qui vivaient avec un handicap. « Nous avons développé des activités pour les familles qui sont de plus en plus impliquées. Grâce au transport adapté, on peut desservir l’ensemble de la MRC. On travaille davantage en partenariat avec d’autres organisations. Nos gens visitent plusieurs milieux ».
Selon des données approximatives, on estime que 16 % de la population de 15 ans et plus vit avec des handicaps. « Ce ne sont pas toutes les personnes qui utilisent nos services. Nous avons environ 160 membres, mais nous avons environ de 80 à 90 personnes différentes par semaine qui utilisent nos services ».
L’APHB a son propre bâtiment depuis 2015, logeant dans le presbytère à Honfleur depuis ce temps, ce qui a ouvert un bon nombre de possibilités et permis à l’organisme de travailler différemment, notamment de proposer des activités du lundi au samedi. « Avant, nous étions partout, mais nulle part en même temps. Nous n’avions pas de locaux propres à nous. Maintenant, c’est agréable, car tout le monde est rassemblé au même endroit. L’accueil a été exemplaire et nous avons pu organiser des choses que les gens d’Honfleur peuvent même utiliser, dont le jardin communautaire. On sent qu’on fait partie de la communauté », indique Manon Bissonnette, en terminant.