Le Centre de services scolaire choisit Saint-Anselme

ÉDUCATION. Le Centre de services scolaire de la Côte-du-Sud (CSSCS) déposera une demande pour la construction d’une nouvelle école primaire de 15 classes à Saint-Anselme au gouvernement du Québec, dans l’espoir de combler rapidement les lacunes d’espaces dans les écoles primaires Provencher à Saint-Anselme et Morissette à Sainte-Claire.

Les administrateurs du CSSCS ont finalement fait ce choix, mardi dernier, lors de la séance du conseil d’administration de l’organisation, après avoir étudié les propositions de terrains des deux localités et reçu une recommandation en ce sens de la part d’un comité de sélection.

Une centaine de personnes de Sainte-Claire s’étaient d’ailleurs déplacées à Montmagny pour envoyer un message clair aux administrateurs du Centre de services scolaires de la Côte-du-Sud sur l’importance de la décision devant être prise ce soir-là. L’organisme Développement économique Bellechasse avait aussi acheminé une résolution d’appui aux inquiétudes de la municipalité de Sainte-Claire.

La mairesse de Sainte-Claire, Guylaine Aubin, n’a pas hésité à afficher sa déception. « On a senti que notre présentation soulevait de l’intérêt chez certaines personnes, mais qu’ils ne semblaient pas détenir l’information dans son ensemble. Les réponses qu’ils ont obtenues à certaines questions que nous avons posées n’ont pas porté suffisamment pour que la décision soit reportée et ils ont choisi de tenir compte d’autres critères. »

Mme Aubin en avait également contre le processus qui a finalement mené à la décision. « Le déroulement était un peu suspect. Nous demandions simplement que la décision soit reportée. On ne se battait pas pour dire que notre terrain était meilleur que celui de Saint-Anselme. Nous étions là pour que notre institution publique de service scolaire travaille avec une perspective de développement de tous les milieux. Il y avait des distinctions dans notre municipalité qui auraient pu avoir un impact dans leur décision.

Le directeur général du Centre de services scolaire, Jean-Marc Jean, explique qu’il était improbable de pouvoir réaliser des agrandissements dans les écoles primaires des deux localités. « De la façon dont le ministère procède, en présentant deux agrandissements, il est certain qu’au moins l’un des deux aurait été refusé. Nous aurions alors dû déplacer des élèves, de toute façon, et nous aurions été perdants. »

Advenant la construction d’une nouvelle école à Saint-Anselme, les élèves du primaire de Sainte-Claire demeureraient à l’école Morissette, autant que possible, selon le contexte du moment. « Le moins possible, on souhaite déplacer des élèves de Sainte-Claire. Il faudra voir quel sera le profil de la clientèle étudiante à ce moment-là. Le projet de réhabiliter le bâtiment du service de garde est aussi une possibilité », résume-t-il.

M. Jean rappelle que les problèmes d’espaces ne datent pas d’hier dans les deux localités. « Nous avions fait des demandes pour un ajout d’espaces à Sainte-Claire dans le passé et Saint-Anselme a déjà vécu des agrandissements. C’est pourquoi on vise plus haut cette fois-ci. »

Le directeur du Service des ressources matérielles au CSS Côte-du-Sud, Juan Mercier-Bélanger, a rappelé à quelques reprises, lors de la séance, que le centre de services scolaires a obtenu un financement de 300 000 $ du ministère de l’Éducation du Québec pour effectuer une étude d’avant-projet, que l’étude devait se faire avant les premières neiges et être déposée avant le 17 mai 2024. La chose ne garantit pas la nouvelle école, toutefois, et le ministère de l’Éducation doit approuver l’acquisition du terrain.

La suite

Depuis la première annonce informelle qui stipulait que la démographie pouvait être significative dans la décision des administrateurs, le conseil municipal de Sainte-Claire s’est préparé à la suite des choses advenant une réponse non favorable des administrateurs, avoue Guylaine Aubin. « Notre monde est déjà mobilisé. J’ai déjà écrit à la présidente et au directeur général du Centre de services scolaires en demandant de reporter la décision et en fournissant nos arguments. Cette lettre était assortie d’une demande de rencontre avant la séance d’hier, mais je n’ai pas eu d’accusé de réception. »

Pour le maire de Saint-Anselme, Yves Turgeon, l’important était la construction d’une nouvelle école dans le secteur. Il a toutefois insisté pour dire qu’il comprenait la réaction des gens de Sainte-Claire à la suite de l’annonce. « Si les rôles avaient été inversés, nous aurions possiblement réagi de la même manière. Ce n’était pas une compétition. Nous avons une problématique chez nous également et on nous avait demandé de proposer un terrain, ce que nous avons fait. »

Pour Mme Aubin, entendre le critère de la démographie être évoqué par le Centre de services scolaire est choquant. Elle demande à ce que la structure scolaire soit plus équitable pour les deux localités. « Ce n’est pas une bataille contre Saint-Anselme. Notre taux de croissance est à peu près égal depuis quelques années. À Saint-Anselme, ils ont d’autres critères qui font que leurs services vont augmenter. Nos élèves iront de toute façon à Saint-Anselme une fois au secondaire, alors ils sont gagnants aussi, tandis que pour nous, on perdrait deux niveaux scolaires au primaire, soit la 5e et la 6e année. Ce serait une perte de services directs, pour une municipalité en croissance. »

Pendant son exposé devant les administrateurs, Mme Aubin a insisté sur la croissance actuellement en cours et a fait valoir que la municipalité est un important pourvoyeur d’emplois dans la région. « On ne sent pas que ces éléments-là ont été pris en considération ou même, étaient connus des administrateurs. La résolution de Développement économique Bellechasse n’a pas été lue non plus, tout comme le fait que Saint-Anselme devra amener les services au terrain en question, alors que chez nous, tout est fait. C’est pourquoi on sent qu’on a manqué d’écoute dans tout ça. »

Du mouvement à Saint-Charles

Par ailleurs, le CSSCS a aussi affiché son intention de procéder à un agrandissement du côté de l’école secondaire de Saint-Charles, en raison là aussi d’un manque d’espaces. « Nous sommes en dépassement de capacité d’accueil à cet endroit. On sait toutefois que nous sommes loin dans les priorités. On parle de quatre à six locaux additionnels, mais surtout pour des locaux de spécialité comme les cours de sciences, musique ou autres. »

La venue de la nouvelle école primaire à Saint-Charles entrainera aussi une révision de la logistique et le déplacement d’élèves vers d’autres écoles n’est pas à écarter. « L’école ouvrira l’an prochain et dans certains milieux, nous n’aurons d’autres choix que de déplacer des classes, là où il y a trop d’élèves, vers d’autres établissements. À Saint-Charles, tout le préscolaire et le 1er cycle se rendront à la nouvelle école, Les Perséides, et le 3e cycle demeurera à l’école l’Étincelle. Ça nous dégage de l’espace à cet endroit pour ramener des élèves de 6e année ou de 3e cycle provenant de localités voisines dans cette école. Il y a un trop grand nombre d’élèves dans certains milieux, dont Beaumont, Saint-Gervais ou Saint-Michel, notamment. »

Il ajoute que le besoin est difficile à chiffrer, pour le moment. « Il faut s’inscrire dans la liste et lorsque nous aurons une opportunité, on ira de l’avant. »