Le Parti conservateur du Québec souhaite relancer le 3e lien
POLITIQUE. De passage dans Bellechasse mardi dernier, le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, a annoncé que son parti présenterait le mois prochain la maquette d’un projet de transport structurant pour la grande région de Québec, dans l’optique de trouver les meilleures solutions pour améliorer la circulation et le développement économique dans la grande région de Québec.
Accompagné de son ex-candidat dans Bellechasse, Michel Tardif, M. Duhaime a indiqué que des experts présenteront une analyse comparative de la variation de l’achalandage sur les ponts actuels, selon les différents scénarios envisagés pour le 3e lien interrives, en prenant en considération différentes hypothèses impactant la circulation de la région dans l’avenir.
« Ça démontre une fois de plus notre engagement à résoudre les défis de mobilité pour les citoyens de la région et Québec et c’est important que notre solution soit soutenue par des experts pour qu’elle soit prouvée, efficace, économique, mais surtout réaliste », a-t-il affirmé.
Il a tenu à rappeler qu’à l’heure actuelle, son parti est le seul toujours en faveur d’un 3e lien autoroutier, bien qu’un récent sondage Léger indique que 70 % des résidents de la grande région de Québec sont convaincus de l’effet positif d’un nouveau lien et que 62 % sont d’avis qu’il devrait passer par l’Île d’Orléans.
« Nous avons rencontré la Caisse de dépôt Infra, qui étudie le transport actuellement, et présenté les résultats de notre sondage qui reprend les questions soulevées par le ministère, mais avec une méthodologie et une surreprésentation différente et les résultats sont probants et pas surprenants. »
Éric Duhaime juge que le mandat accordé à la Caisse de dépôt est flou et demeure sceptique depuis qu’il a appris l’existence d’un comité superviseur sur l’étude qui doit être réalisée. « Ce comité est composé d’un représentant de la Caisse, de Geneviève Guilbaut, Bruno Marchand et Gilles Lehouillier. De voir le politique autant impliqué me porte à penser que la Caisse n’a peut-être pas les coudées franches dans son mandat. »
L’Est, toujours l’Est
Que l’option d’un lien via l’Île-d’Orléans obtienne un tel appui ne surprend pas le chef conservateur. « Ce n’est pas le projet des Conservateurs. C’était quand même la promesse d’origine de la CAQ et le projet du gouvernement depuis un demi-siècle et c’est encore le projet numéro un pour les gens qui vont le payer et l’utiliser. Ce serait bien qu’on écoute la population et c’est ce que nous avons dit à la Caisse de dépôt aussi. »
Parmi ceux ayant rencontré le cher conservateur, le préfet de la MRC de Bellechasse, Luc Dion,
dit avoir apprécié le rendez-vous. « La rencontre a beaucoup été axée sur le troisième lien. On a eu de bons échanges et on partage globalement la même vision. M. Duhaime est bien au fait que notre région privilégie cette option depuis des années. La Table des élus municipaux de la région (TREMCA) endosse aussi la chose ».
L’annonce d’un nouveau pont du côté nord de l’Île vient-elle changer la donne ? Éric Duhaime ne le croit pas. « À un minimum de 2,7 milliards de dollars pour le nombre d’habitants qu’il y a sur l’île, il faut le rentabiliser différemment et que ce soit un projet pour l’ensemble de l’Est-du-Québec, et non seulement pour l’Île d’Orléans. Cette nouvelle pour la partie nord de l’île ajoute de l’eau au moulin pour un lien à l’est », insiste-t-il.
M. Duhaime ajoute qu’une partie importante du mandat confié aux experts implique de revoir les études du passé. « On ne réinvente pas la roue. Il y a une bonne quantité d’études déjà réalisées sur ce projet. J’ai confiance que ça va rallier des gens et convaincre les sceptiques. »
Pour lui, il faut écarter les heures de pointe comme seul argument de l’équation. « On a deux ponts vieillissants et on voit ce que ça occasionne quand des travaux sont réalisés d’un côté ou de l’autre. L’autre argument est le transport lourd, pas seulement les heures de pointe. Il y a un aspect développement économique à considérer et pas seulement la fluidité ou la sécurité. »
Selon Éric Duhaime, la région de Bellechasse a été la grande oubliée de toute cette saga entourant un nouveau lien reliant Québec à sa Rive-Sud. « Ce n’est pas un hasard si c’est là que nous nous sommes rendus. Il y a une crainte légitime qu’on se retrouve avec un lien de remplacement qui se retrouverait à l’ouest. Ça ne règlerait rien et ne bouclerait pas la boucle. »