Les Travailleurs étrangers temporaires préoccupent davantage que les tarifs

AFFAIRES. En tournée dans Bellechasse-Etchemins vendredi dernier, la ministre Christine Fréchette a pu constater que les enjeux de main-d’œuvre sont au cœur des préoccupations des entreprises de la région. L’enjeu des travailleurs étrangers temporaires (TET) vient en tête de liste.

Ministre responsable de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, la ministre Fréchette précise que le premier ministre Legault avait annoncé, au cours des derniers jours, des accommodements pour les régions. « La dynamique n’est pas la même en région que dans les grands centres urbains. Les entreprises sont plus vulnérables par rapport à la disponibilité de la main-d’œuvre que dans le grand Montréal, alors c’est important d’avoir une approche différenciée. Il y aura une approche pour le secteur manufacturier, car on ne veut pas que nos PME soient au ralenti en raison de cet enjeu. »

Le premier ministre Legault avait récemment montré de l’ouverture pour en garder 2000 en région. À la Table régionale des élus municipaux de Chaudière-Appalaches (TREMCA), on indiquait récemment que la région comptait plus de 2 700 travailleurs étrangers temporaires, dans le secteur manufacturier uniquement, et que plus de 60 % des entreprises craignaient devoir réduire leur capacité de production, certaines allant même jusqu’à parler de délocalisation.

« C’est important dans la région. Le taux de chômage est très bas à environ 2,8 %, alors les enjeux de recrutement sont plus difficiles, particulièrement chez les secteurs en expansion », a avoué la ministre Fréchette.

La ministre s’est d’abord rendue à Sainte-Justine, en avant-midi, où elle a pu se familiariser à la réalité des entreprises comme Rotobec où la main d’oeuvre étrangère occupe une bonne place. Elle a ensuite rencontré différents intervenants du milieu des affaires et du politique pour poursuivre ses discussions, avant de terminer sa journée à Saint-Henri.

L’imposition des tarifs douaniers par l’administration américaine, particulièrement sur le bois d’œuvre, l’acier et l’aluminium, a naturellement fait l’objet de discussions, lors des rencontres tenues dans la journée. « On travaille pour ce soit retiré, mais avons aussi mis en place des programmes de soutien des entreprises pour la productivité, les liquidités et la diversification des exportations ».

La ministre assure, par ailleurs, que les barrières tarifaires entre les provinces canadiennes sont parmi les sujets actuellement abordés par les différents intervenants. « C’est important d’ouvrir davantage le marché du Québec aux entreprises canadiennes. Il existe des barrières interprovinciales et on souhaite rabaisser ces barrières. On a compris que ça devenait nécessaire avec le contexte actuel et ça a créé une volonté de faire les choses », a-t-elle résumé.