Patrick Norman: du Rwanda à Sainte-Claire
MUSIQUE. En spectacle à Sainte-Claire, le 24 juin, à l’occasion des fêtes entourant le 200e anniversaire de la fondation de la localité, Patrick Norman est un homme occupé, malgré ses 77 ans.
Au cœur de sa dernière tournée de spectacles, le chanteur s’est récemment rendu au Rwanda pour le tournage d’un documentaire de 120 minutes retraçant l’étonnant lien entre lui et ce pays d’Afrique longtemps rongé par la guerre pour le compte de la chaîne Historia. Ce qu’il a constaté, c’est qu’il y était une vedette d’abord, mais surtout que le pays a su se relever et oublier le conflit qui l’a affligé. « C’est quelque chose d’extraordinaire ce que je suis allé vivre là-bas. Je ne peux m’empêcher d’en parler. Ça m’a transformé », lance-t-il d’emblée lors d’une conversation téléphonique.
C’est le comédien Michel Mpambara lui avait mis la puce à l’oreille sur le succès qu’il avait dans certains pays d’Afrique, dont au Rwanda, et il n’avait donc aucune idée de son succès là-bas. « Il m’avait dit que les gens chantaient mes chansons dans les autobus. Les années passent et une femme m’écrit un courriel à un moment donné me disant qu’elle avait entendu une de mes chansons dans une boutique. Une de mes chansons était même la sonnerie du cellulaire d’un chauffeur de taxi là-bas », confie-t-il.
En 1994, en plein génocide, sa chanson « Quand on est en amour » marquait le cœur des Rwandais. Les paroles avaient dépassé les frontières et servaient de baume aux victimes tutsies pendant les pires moments de leur vie. Trente ans plus tard, Patrick Norman s’est rendu au « pays des mille collines » pour comprendre leur passé et découvrir un pays qui a su se relever depuis ces tristes événements.
Avec respect et empathie, il a recueilli les témoignages de plusieurs Rwandais pour en faire un véritable devoir de mémoire. « Un nouveau président a été élu et son message a été simple. On arrête tout ça. On tombe dans la résilience et on rebâtit le pays, ce qu’ils ont fait en une génération. C’est pourquoi il faut cesser de parler du passé et de parler du Rwanda d’aujourd’hui », résume-t-il.
« Quand on m’a proposé ça, je me suis dit qu’il fallait que j’y aille, sinon j’allais le regretter toute ma vie. J’ai vu et vécu le positif qui se passe là-bas maintenant. »
30 ans après le génocide contre les Tutsis, Historia présentera sa nouvelle production originale, Patrick Norman au Rwanda: le devoir de mémoire, le samedi 25 mai à 19 h.
La St-Jean à Sainte-Claire
L’année 2024 coïncide avec plusieurs étapes dans sa carrière. Les 40 ans de la chanson « Quand on est en amour », 55 ans de carrière et une dernière tournée. Entretemps, il se prépare aussi à un spectacle avec Orchestre symphonique de Montréal qui souhaitait saluer ses 55 ans de carrière, les 21, 22 et 23 mai.
Sur sa tournée qui le mènera à Sainte-Claire le 24 juin prochain, Patrick Norman indique avoir toujours la passion, malgré son âge. « On m’a tellement bien invité. C’est extraordinaire qu’on ait pensé à nous. Ce n’est pas seulement à Montréal que ça se passe. Mes tournées durent toujours trois ou quatre ans. Nous sommes dans la deuxième année de celle-ci. C’est très énergivore, mais c’est tellement plaisant. J’ai tout vécu à travers la musique. Je n’ai jamais été aussi heureux que maintenant. »
On le sent fébrile à pouvoir célébrer les 200 ans de Sainte-Claire le 24 juin prochain. « Il n’y a pas autre chose à faire pour moi que de chanter pour les gens qui seront venus me voir. Je sais ce qu’ils viennent entendre: L’hirondelle, La Guitare de Jérémie, les chansons qui m’identifient et ils les connaissent. On va avoir du fun », assure-t-il.