Quel est l’avenir de l’Église en 2025 ?

RELIGION. L’Église catholique romaine, jadis puissante en Occident, a considérablement perdu de son lustre dans les dernières décennies. Nous avons rencontré l’abbé Thomas Malenfant afin de connaître son analyse concernant l’avenir de la religion catholique.

« Il y a de l’espérance ! Car Dieu prend soin de son Église. Par les événements, il faut ramener l’Église vers la simplicité. C’est là qu’elle est à son meilleur », avoue-t-il, honnêtement.

L’abbé Malenfant est prêtre au sein de la Mission Bellechasse-Etchemins. Cette dernière regroupe les Paroisses Saint-Benoît-de-Bellechasse, Sacré-Cœur-de-Jésus et Sainte-Kateri-Tekakwitha. Le jeune curé (il est dans la quarantaine) est encore très motivé par son sacerdoce.

Les communautés

Selon lui, la vitalité d’une communauté est le succès de l’Église, de sa raison d’être. Il remarque que plus les années passent, plus les milieux prennent conscience qu’ils doivent s’engager. « Je crois que le manque de prêtres a fait prendre conscience aux personnes qu’elles devaient s’investir dans leur Église. »

Il répète que tous les baptisés ont une mission, un rôle à jouer à l’intérieur de l’Église. Les milieux qui attendent que le prêtre fasse quelque chose se voient mourir. Là où il ne se passe rien d’autre que ce qui se passe dans le bâtiment (église), il n’y a pas beaucoup d’espoir. Il est heureux de constater que ce n’est pas le cas notamment à l’église Sainte-Germaine, à Lac-Etchemin.

L’abbé Malenfant considère que le rôle des prêtres a changé. Du même souffle, il précise que cela dépend des endroits. Que certaines paroisses sont plus actives et vivantes que d’autres.

« Mon job n’est pas de faire la catéchèse aux enfants, mais d’accompagner les parents à le faire. »

Être différent

Il croit en une Église différente, pas meilleure que les autres confessions, mais qui ne suit pas les courants à la mode. Pour le jeune prêtre, le miracle perpétuel de l’Église catholique est le fait qu’elle ne soit pas morte, qu’elle ait survécu pendant des siècles.

« Est-ce que les gens dans l’Église ont fait des conneries, bien sûr, mais on va se le dire, c’est lorsque l’Église s’est alignée avec la mode ou les gouvernements qu’elle a fait ses conneries. »

Il souligne que ce n’est pas à faire comme on entend à la télévision que l’Église va attirer ceux qui ne s’y retrouvent pas.

« La mode c’est de dire qu’il n’y a pas de différence entre les hommes et les femmes. Je ne parle pas de domination, c’est clair dans la Bible que la domination est un péché, non, je dis que oui il y a une différence entre un homme et une femme. »

Concernant l’idée de permettre le mariage chez les prêtres, l’abbé Malenfant ne croit pas que cela améliorerait l’état actuel. Il remarque que l’Église catholique orientale et les confessions protestantes (comme l’Église anglicane) permettent le mariage des pasteurs, ce qui n’empêche pas de voir leurs églises se vider également.

La relève

Plusieurs indices permettent au jeune prêtre d’espérer de bons jours pour la religion catholique. Il est satisfait du ménage que le pape François a fait au sein des institutions, tant au Vatican que dans les diocèses.

Concernant l’archevêque de Québec et cardinal, Mgr Gérald Cyprien Lacroix, l’abbé Malenfant lui fait confiance, car il sait que ce dernier veut – tout comme lui – que les gens rencontrent Jésus.

La présence de personnes laïques et d’associations comme les Chevaliers de Colomb ou les Filles d’Isabelle est encore bien visible dans plusieurs paroisses. Ces gens sont souvent les « moteurs » dans les églises.

« C’est facile d’avoir des idées de gérant d’estrade ! C’est seulement si tu as les deux mains dedans que tu peux comprendre », réplique-t-il à ceux qui critiquent les dirigeants de l’Église.

Les nouveaux arrivants, souvent de pays chrétiens, sont pour lui un indice qu’une relève existe en région, il nomme notamment la communauté de Sainte-Justine. Concernant l’avenir de la prêtrise, l’abbé Thomas Malenfant se veut rassurant.

« J’ai été le directeur des vocations au diocèse. J’étais en contact avec des jeunes qui se posaient des questions. J’en ai rencontré qui voulaient devenir prêtres. »