Regroupements d’élèves dans Bellechasse: des consultations publiques pour bientôt
ÉDUCATION. Le Centre de services scolaire de la Côte-du-Sud pourrait bientôt se lancer dans une série de consultations publiques dans le but de faire face à la série de critiques émanant du milieu à la suite de ses intentions de regrouper des élèves de 5e et 6e années à Saint-Anselme et Saint-Charles, au détriment des localités de Sainte-Claire, Saint-Gervais, Saint-Michel, Beaumont et La Durantaye.
Celles-ci pourraient avoir lieu lors des deux dernières semaines de mars et au début du mois d’avril. Le Centre de services scolaire indique avoir tenu une rencontre spéciale, le 6 décembre dernier, pour discuter du projet fusionné, vérifier l’admissibilité du projet de deux agrandissements à Sainte-Claire et Saint-Anselme, puis discuter des solutions possibles pour un maintien des services scolaires dans les petites communautés.
À la plus récente séance du conseil d’administration, le mardi 23 janvier dernier, la mairesse de Sainte-Claire, Guylaine Aubin, a tenu à partager aux membres du conseil que des discussions en vue de la mise sur pied d’un projet-pilote étaient en cours, citant des discussions à cet égard avec la députée de Bellechasse, Stéphanie Lachance.
« Mme Lachance m’indique que le ministère souhaite un projet-pilote qui obligerait le Centre de services scolaires de la Côte-du-Sud (CSSCS) à réaliser une étude d’avant-projet pour les deux agrandissements, plutôt qu’une nouvelle école », a-t-elle mentionné à cette occasion.
La présidente du conseil d’administration du CSSCS, Hayette Laouari, a dit vouloir attendre de nouvelles directives du ministère, s’il y a lieu, avant de s’avancer davantage. « Tant que nous n’avons pas de nouvelles directives du ministère, le projet reste tel qu’il a été approuvé et les résolutions adoptées lors des dernières séances demeurent valables. S’il y a de nouveaux éléments acheminés par le ministère, ce devrait être imminent », a-t-elle précisé.
Citoyen de Sainte-Claire, Sébastien Morissette a tenu à rappeler aux membres du conseil d’administration que le développement des régions faisait partie de leur rôle et de leur mission. « Sur le site des centres de services scolaire, on peut lire que vous contribuez au développement des régions, entre autres par l’élaboration de plans stratégiques liés à l’économie », a-t-il mentionné, déplorant ainsi la perte de services scolaires dans une municipalité en pleine croissance tout en se demandant comment refuser l’agrandissement à Sainte-Claire pouvait contribuer à l’attachement social des enfants et l’expansion économique de Sainte-Claire.
Toute comme une autre citoyenne, il a suggéré au conseil d’administration d’inclure des locaux de l’école secondaire de Saint-Anselme dans l’équation. Il a aussi rappelé que Sainte-Claire n’avait jamais fait l’objet d’un agrandissement dans le passé. « Dans votre plan triennal de répartition des immeubles 2024-2027, on indique que la capacité de l’école Provencher et de l’école secondaire serait de 588 élèves du préscolaire et du primaire. Les besoins de Saint-Anselme oscillent entre 476 et 519 élèves pour cette période. À Sainte-Claire, la capacité de l’école Morissette est de 308 élèves et les besoins varient entre 344 et 388 élèves d’ici 2027. Tout cela survient malgré les multiples demandes d’agrandir l’école Morissette. »
Il a ensuite invité les membres du conseil d’administration à admettre leur erreur et à corriger le tir. « En affaires, les mauvaises décisions font partie de la réalité. L’important est de corriger rapidement une mauvaise décision quand celle-ci nous frappe au nez. »
Recul et changements souhaités
Directeur général de Développement économique Bellechasse, Alain Vallières a longuement parlé de vitalité et d’accroissement économiques. Selon lui, les récentes décisions vont à l’encontre de cette évolution. Il a réagi vivement au propos de la présidente Laouari qui disait vouloir privilégier le bien-être et la réussite des élèves, ajoutant que l’aspect économique était secondaire. « Le milieu est en train de vous dire que vous faites une erreur. Il n’y a personne qui connaît notre milieu mieux que nous. La plus grande sagesse serait de prendre du recul et de réévaluer la chose », a-t-il clamé.
À Beaumont, autant le maire, David Christopher, que le conseiller Claude Lemieux sont venus livrer leur insatisfaction sur les projets actuels et déplorer le fait de l’avoir appris par la bouche des enfants. « Ce sont les enfants qui sont venus dire à leurs grands-parents » notre école s’en va à Saint-Charles ». Vous leur demandez de changer d’école trois fois plutôt que deux dans leur vie. Ils vivaient déjà de l’anxiété à la suite de la pandémie et maintenant, en raison de ce déménagement », a résumé M. Lemieux.
Maire de Saint-Gervais, Gilles Nadeau a lui aussi déploré le déplacement des élèves de 5e et 6e année de sa localité vers Saint-Charles, en raison du manque d’espace à l’école Nouvelle-Cadie. En plus de déplorer la façon dont la nouvelle a circulé, il a contesté la façon de faire du centre de service scolaire dans sa gestion de classes-ressources, dédiées aux élèves avec des besoins particuliers.
« Le projet a été élaboré sans que la municipalité soit consultée. Des discussions auraient dû se dérouler en amont. Les classes-ressources sont importantes et nécessaires, mais nous avons cinq classes du genre à Saint-Gervais et ça, au détriment des élèves de notre localité. Il y aurait lieu de réfléchir sur la répartition des classes-ressources pour ne pas pénaliser nos élèves. »
M. Nadeau a également dit craindre le fait que la planification entourant la construction de la nouvelle école secondaire de Saint-Charles n’ait été faite qu’en prévision d’y accueillir des élèves d’autres localités. « Les agrandissements réalisés à Beaumont et Saint-Anselme dans le passé n’ont jamais bénéficié de cette marge de manœuvre en termes de locaux. Doit-on en déduire que cela a été planifié pour le regroupement des élèves proposé ? », a-t-il questionné, tout en demandant lui aussi au CSSCS de surseoir à son projet.
Mme Laouari a naturellement accueilli la requête du maire Nadeau avec une certaine réserve et n’a pas voulu accéder positivement, ou non, à la demande de surseoir à la décision. Elle a toutefois dit que des consultations dans les municipalités sont à l’agenda des prochaines semaines.
« Personne ne souhaite voir ses enfants être déplacés dans une école qui n’est pas près de chez soi, mais il arrive qu’on n’ait pas le choix. On ne peut pas agrandir, on ne peut en construire une nouvelle, alors on cherche des solutions qui ne soient pas trop dérangeantes pour les élèves. On a besoin d’informations fermes », a-t-elle dit en conclusion.