Saint-Lazare de Bellechasse célèbre son 175e anniversaire
Située au cœur de la M.R.C. de Bellechasse avec ses paysages campagnards d’une grande beauté et son explosion de couleurs à l’automne dans les forêts environnantes, la municipalité de Saint-Lazare-de-Bellechasse est une destination à découvrir.
Cette année, Saint-Lazare célèbre son 175e anniversaire avec une programmation diversifiée dont vous trouverez la liste des activités en consultant la page Facebook du 175e ou le site WEB, le www.st-lazare-qc-com.
Des armoiries très symboliques
Les gens de Saint-Lazare sont fiers de leurs origines et du travail constant des bâtisseurs d’hier à d’aujourd’hui. Leurs armoiries l’expriment bien. Les flèches des clochers de Saint-Lazare lui donnent une prédominance royale sur la paroisse. La roue d’engrenage, à l’image du soleil, symbolise le renouvellement et le recommencement, la vitalité du milieu. Saint-Lazare est le centre administratif de la M.R.C. de Bellechasse. La rose représente les mouvements sociaux et sportifs qui aident les citoyens à trouver la vie meilleure et plus pacifique. Son flambeau, c’est sa flamme spirituelle qui a inspiré plus de cent vocations religieuses en l’espace de 100 ans. Le livre ouvert rappelle que des générations d’enseignantes et d’enseignants ont contribué à la riche mission d’élever les âmes et les cœurs, de fortifier les volontés et de préparer des jeunes pour une vie meilleure. Enfin, le sapin et le sarrasin expriment les vocations forestière et agricole qui sont deux activités fondamentales pour Saint-Lazare. D’ailleurs, une activité festive se tient chaque année au début d’août à Saint-Lazare, Le Festival de la galette de sarrasin, qui accueille des milliers de personnes.
Des débuts difficiles
L’histoire de Saint-Lazare remonte dès 1830 alors que des colons de la partie sud de la Seigneurie de Livaudière, et dans une partie du canton de Buckland, demandent l’érection d’une nouvelle paroisse détachée de Saint-Gervais. Les nouvelles familles qui s’installent se trouvent éloignées des services religieux. Saint-Lazare se forme à partir des hauteurs de la paroisse de Saint-Gervais, amputant le secteur sud du fief de Livaudière et le canton de Buckland. D’importants tiraillements sont causés par la pauvreté du milieu et ont contribué à semer des doutes sur sa capacité de faire vivre un curé dans la nouvelle paroisse.
La situation est bien différente aujourd’hui. Saint-Lazare est devenu le cœur administratif de la M.R.C. de Bellechasse, le siège de plusieurs organisations territoriales et d’importantes entreprises.
Lazare Buteau et Marguerite Marcoux, bienfaiteurs de Saint-Lazare
Le toponyme « Saint-Lazare » rappelle la mémoire de Lazare Buteau (1749-1830), un commerçant de bois de Saint-Gervais, qui promet 1 600 $ pour la construction d’une bâtisse pour le culte public. C’est sa veuve, Marguerite Marcoux (1757-1836), qui exécutera les dernières volontés de son mari décédé.
Érection d’une première église-chapelle
La nouvelle paroisse de Saint-Lazare est fondée en 1832. En 1846, les paroissiens achèvent la construction d’une grande chapelle en bois qui tient lieu de première église. En 1848, un début de presbytère et de sacristie sont construits. Le premier curé arrive en 1849, ouvre les registres et une véritable vie paroissiale peut débuter. Une nouvelle église s’élève en 1882. Elle est conçue par l’architecte David Ouellet et construite par les entrepreneurs Augustin Audet dit Lapointe et Joseph Hubert Morin de Saint-Gervais. Son coût, 20 400 $, une somme colossale pour l’époque. Ils utilisent la pierre des rochers du 4e rang pour les fondations. La pierre de taille qui pare les murs est importée de Deschambault, et transportée par bateau jusqu’à Beaumont où les gens vont la chercher en corvées. En 1894, on finit les décorations intérieures du bâtiment. L’architecte Georges-Émile Tanguay participe aux travaux et Alfred Giroux de Saint-Casimir réalise la chaire et son escalier, l’entablement, les boiseries, les sculptures et ornementations à la voûte. Un orgue Casavant et Frères, opus 645, est installé en 1916. Plusieurs paroisses voisines seront créées à partir du territoire de Saint-Lazare : Notre-Dame-Auxiliatrice-de-Buckland, Saint-Cajetan d’Armagh, Saint-Nérée-de-Bellechasse, Notre-Dame-de-Honfleur et Saint-Damien-de-Buckland.
La légende de la roche du diable
À Saint-Lazare-de-Bellechasse existe un rocher, dans le 4e rang, où le diable y aurait laissé des traces à la suite d’une chicane entre deux voisines, pour une talle de bleuets! C’était vers 1800. Un dimanche matin, une famille s’en va à la messe, sans la dame qui demeure à la maison avec son petit nouveau-né. Elle part avec son bébé cueillir des bleuets chez la voisine où des talles de bleuets alléchants l’attirent.
La voisine la reçoit de manière peu hospitalière : maudite voleuse ! Ne touche pas à ces bleuets qui m’appartiennent! L’autre femme réplique : Va donc chez le diable !
Aussitôt dit, le diable apparaît. Les deux femmes voient cette drôle de créature, qui n’est ni homme ni bête. Elles devinent qu’il s’agit du diable, et qu’il est venu chercher la femme qui défend sa talle de bleuets. Le diable dit : Vous m’avez appelé ? La visiteuse se ravise et cherche maintenant à protéger sa voisine en l’invitant à se coller à son bébé : Approche-toi du bébé, car il est pur et le diable n’avancera pas. Il nous sauvera toutes les deux ! Le diable se met en colère, leur crie des grossièretés, bouge violemment de tous ses membres, au point que ses griffes forment de grandes marques sur un rocher.
Nos deux voisines ont fait la paix. On écrit « qu’elles ont raconté à tout le monde comment elles avaient vaincu le diable. Une grande fête fut organisée où l’on composa un « reel » qu’on nomma : « Le reel du diable en maudit d’avoir manqué son coup ».
Aujourd’hui, François Lamontagne écrit avoir vécu à côté de cette roche : « La légende était très forte dans le village de Saint-Lazare. Ça me faisait très peur à 4 ans, et même à 14 ans, car les traces laissées dans la roche sont très impressionnantes. Aujourd’hui, à 54 ans, un géologue m’a expliqué que ce sont les glaciers qui y ont laissé leurs marques, en glissant vers le sud, il y a des millions d’années. » (Source : Bibiane Grenier, Blogue Le grenier de Bibiane.)
Texte rédigé par Yves Turgeon, président de la Société historique de Bellechasse