Sarah Champagne remporte le Grand Prix Judith-Jasmin en journalisme
JOURNALISME. Originaire de Saint-Vallier et journaliste au quotidien Le Devoir, Sarah Champagne a été honorée le 11 novembre dernier alors qu’elle a reçu le Grand Prix Judith-Jasmin de journalisme pour sa participation au documentaire Essentiels, portant sur l’immigration temporaire au Québec, et une série d’articles sur le sujet sous le titre Le grand virage de l’immigration, publiés dans le quotidien basé à Montréal.
C’est dans le cadre du congrès annuel de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) que Mme Champagne a reçu cette distinction ainsi que le prix de 2 000 $ qui l’accompagnait.
« C’est un documentaire pour lequel nous étions toute une équipe, mais comme j’étais la seule journaliste dans ce projet, j’ai soumis la candidature au Prix Judith-Jasmin au nom du groupe. À cela s’était ajoutée une série d’articles sur le sujet de l’immigration publiée dans Le Devoir et qui reprenait les propos entendus dans le film qui allait être diffusé à la fin du mois de janvier », indique la lauréate.
Inscrit dans la catégorie « Politique et enjeux de société », le documentaire a été diffusé sur les ondes de Télé-Québec le 25 janvier dernier, mais on peut toujours le visionner en ligne. Mme Champagne tient à souligner la collaboration entre la maison de production, Télé-Québec et ses patrons du Devoir qui l’accompagnaient lors de la remise du prix.
« J’étais vraiment contente. J’ai accepté au nom de toute l’équipe, car ça ne se fait pas seul un projet comme celui-là », poursuit-elle en rappelant que ce documentaire sur l’immigration a été le fruit de deux années et demie de préparation, démarrant au tournant de la pandémie.
« Ce documentaire a créé beaucoup de discussions. C’est la boîte de production qui m’a appelée, en sachant que j’avais beaucoup écrit sur le sujet de l’immigration et que je revenais alors des États-Unis. J’ai embarqué dans cette aventure en sachant que c’était un sujet dont il fallait parler davantage. L’immigration est compliquée aux États-Unis et je souhaitais que ce ne soit le cas ici également. Je savais qu’on pouvait faire mieux que cela », poursuit-elle.
« Au début, quand je faisais mes recherches pour le film et que l’on préparait le plan pour aller chercher du financement, on s’apercevait qu’à peu près personne ne parlait d’immigration temporaire, sauf de façon anecdotique en parlant de succès ou de problème, selon le cas. De plus en plus, on dirait qu’avec la diffusion du documentaire, d’autres journalistes se sont intéressés à ce sujet et c’est tant mieux. C’est devenu un vrai fait de société et c’est aussi pour cela que l’on a reçu le prix », indique-t-elle également.
Mieux connaître les immigrants
« Au cours de la dernière année, on a parlé beaucoup des immigrants et des statistiques entourant l’immigration, mais il y a des choses que les chiffres ne disent pas. Parfois, on écrit sur eux sans les interviewer et voir ce qu’ils ont à dire, quelle est leur histoire. C’était donc une bonne occasion de les entendre et surtout de les écouter. Ce sont souvent des immigrants vivant dans des situations précaires, des travailleurs temporaires et des demandeurs d’asile qui se trouvent à occuper des emplois qu’on ne veut pas toujours faire au Québec », poursuit la journaliste qui se réjouit de l’effet qu’ont eu le documentaire, depuis sa diffusion, sans oublier la série d’articles qui l’accompagnait.
« Depuis un an, les journalistes écrivent de plus en plus sur la situation des immigrants non permanents, des étudiants étrangers, des demandeurs d’asile et les travailleurs temporaires. Il y a beaucoup d’aspects dont il faut tenir compte, comme la problématique de la langue, et on voit cela dans toutes les régions du Québec. »