Sécurité incendie: vers un nouveau regroupement dans Les Etchemins ?
ACTUALITÉS. Une étude de faisabilité portant sur le regroupement potentiel des services incendie des municipalités de Saint-Louis-de-Gonzague et de Sainte-Rose-de-Watford à celui de Lac-Etchemin/Saint-Luc est lancée.
Une première rencontre réunissant des représentants des quatre municipalités a eu lieu au cours des dernières semaines. Le maire de Lac-Etchemin, Camil Turmel, a indiqué que la municipalité de Saint-Louis a fait la première approche dès la fin de l’automne 2023.
« L’entente de collaboration entre Saint-Louis et Sainte-Rose se termine à la fin de l’année 2024 et en ce sens, les deux municipalités m’ont contacté à tour de rôle pour voir notre intérêt à mettre en place un comité de travail sur le sujet. Nous nous sommes donné six mois pour prendre une décision », a indiqué M. Turmel.
Ce dernier ajoute que si un tel regroupement devait avoir lieu, celui-ci pourrait être effectif dès le 1er janvier 2025. Cette union ne prendrait pas la forme d’une régie intermunicipale, mais plutôt celle d’une intégration à trois ou quatre municipalités comme ce fut le cas pour la mise en place du service intégré Lac-Etchemin/Saint-Luc qui est en vigueur depuis le 1er janvier 2008.
« Les travaux permettront de voir s’il y a des intérêts de part et d’autre, car il est important que ce soit gagnant-gagnant pour tout le monde. Tout cela s’inscrit dans la volonté du gouvernement qui favorise les regroupements de services entre municipalités », poursuit-il en mentionnant toutefois que les incitatifs financiers mis de l’avant par le gouvernement de la CAQ, dans cadre du volet 4 du FRR (Fonds régions et ruralité) du MAMH étaient mis en pause pour le moment, l’enveloppe à cet effet étant épuisée.
« On a appris la nouvelle jeudi de la semaine dernière et c’est lettre à l’appui, dès le lendemain, que le directeur régional du MAMH, Pierre Drouin, a confirmé le tout. On ne peut plus compter sur cet incitatif pour le moment, mais cela ne sera pas un obstacle à la tenue des études que nous souhaitons réaliser », a confirmé M. Turmel.
Assurer la pérennité du service
Invitée à commenter l’amorce de telles discussions, la mairesse de Saint-Louis, Lucie Gagnon, a rappelé dans un premier temps que l’entente entre sa localité et celle de Sainte-Rose en était une de collaboration. « Comme nos pompiers ne sortent pas beaucoup, nous avons convenu que lorsque les pompiers d’une localité sortent, les autres vont les rejoindre. Les pratiques sont communes. Cela permet de garder nos pompiers actifs et motivés », précise-t-elle en ajoutant que ce n’était pas d’hier qu’elle réfléchissait à un regroupement des forces.
« Cela a commencé dès mon arrivée à la mairie en 2015 et après l’incendie de L’Isle-Verte en 2014, qui m’a ébranlée, comme plusieurs. J’étais sensible aux recommandations du coroner Cyrille Delage qui incitait les services incendie des petites localités, avec moins de moyens incluant le nombre de pompiers et les équipements, à se regrouper pour être plus efficaces dans leurs interventions », poursuit la mairesse qui rappelle qu’en 2017 et 2018, Saint-Louis avait eu des discussions avec les municipalités voisines du sud-ouest des Etchemins, incluant Sainte-Rose, démarches qui n’ont pas eu de suites cependant.
Mme Gagnon confirme avoir tenu une première rencontre exploratoire avec le maire de Lac-Etchemin en décembre et qu’une réflexion sur le sujet a été lancée au sein de son conseil municipal. Une fois l’accueil positif de sa démarche par M. Turmel elle dit avoir discuté de la question avec son vis-à-vis de Sainte-Rose, Jean Bernier, cela par souci de transparence en raison de l’entente entre les deux municipalités.
« L’idée derrière la démarche est d’assurer la pérennité de notre service incendie, d’offrir le meilleur service possible à nos citoyens en matière de sécurité incendie et de répondre à nos obligations en ce qui a trait au schéma de couverture de risques. La solution qui nous semblait la plus intéressante était de nous tourner vers le modèle de Lac-Etchemin/Saint-Luc qui dure depuis plus de 15 ans, d’autant plus que la municipalité de Saint-Luc nous a confirmé être très satisfaite de leur entente », poursuit-elle en ajoutant que les membres du conseil, réunis en séance de travail le mardi 30 janvier, ont convenu de poursuivre la démarche.
« On est conscients qu’il peut y avoir des craintes face à un tel regroupement, mais la rencontre de mardi soir, avec les pompiers qui siègent autour de la table du conseil et notre chef d’équipe, a permis de connaître les appréhensions de chacun et de préparer une liste de questions pour notre prochaine rencontre à quatre municipalités. On va aller au bout de la démarche, incluant bien sûr une bonne évaluation des coûts. La prévention et l’uniformisation de l’administration sont d’autres éléments importants pour nous », dit-elle en terminant.
Ouverture à Sainte-Rose
Tout comme sa voisine de Saint-Louis, le maire de Sainte-Rose, Jean Bernier, a confirmé que sa municipalité était ouverte à toutes les possibilités de faire des économies et qu’un tel regroupement, s’il devait se réaliser, s’inscrirait dans cette ligne de pensée.
« Nous ne sommes qu’à l’étape des discussions préliminaires. C’est une bonne idée, à mon avis, mais j’attends de connaître les modalités et conditions pouvant mener à un tel regroupement. Je suis d’accord moi aussi avec les concepts de pérennité, de service amélioré aux citoyens et d’administration simplifiée, mais la question des économies de coûts est également importante pour des petites localités comme la nôtre, surtout lorsque viendra le temps de remplacer les équipements devenus désuets », rappelant que plusieurs équipements en matière de protection incendie sont de plus en plus hors de prix et qu’il importe de tenir compte de la capacité de payer à la fois de la municipalité et de ses citoyens.