Sortie en groupe pour des jeunes autistes

SOCIÉTÉ. Pascal Rousseau et Sylvain Leclerc de Saint-Charles ont trouvé une autre façon de donner au suivant. S’estimant chanceux dans la vie et ayant tous les deux un certain succès dans leurs entreprises respectives, les deux hommes se sont investis dans l’organisation d’un voyage dédié à des enfants autistes, particulièrement ceux de la classe de l’éducatrice Nathalie Boutin à Saint-Gervais.

Ainsi, ce sont 7 enfants avec leurs parents et quelques accompagnateurs qui se sont rendus au Centre Vidéotron le 21 septembre dernier pour voir et entendre André Rieu et son ensemble qui s’y produisaient ce soir-là. Tout le groupe a pu passer la soirée dans une loge qui avait été libérée pour eux.

Initiateur de l’activité, Pascal Rousseau, aussi maire de Saint-Charles, avoue avoir vécu des moments émotifs lors de l’événement. « J’ai eu larme à l’œil à quelques reprises dans la loge. Ces enfants-là sont spéciaux. Ils m’ont fait une belle carte à la fin. L’autobus a été fourni par Sylvain d’Autobus Auger, et Nathalie (Boutin) a organisé cela de main de maître. On les a gâtés. On leur a ait faire des tasses à l’effigie d’André Rieu, aux enfants et aux parents. Tout était parfait. »

Nathalie Boutin est éducatrice spécialisée et travaille quotidiennement avec ces enfants dans une classe d’adaptation scolaire à Saint-Gervais. Elle avoue avoir été surprise que son idée fonctionne. « J’ai 9 garçons sous mon aile et chaque midi, lorsque je les fais dîner, je fais jouer de la musique calme au tableau interactif. C’est paisible, c’est calme, et j’aime le classique alors je leur en fait écouter, dont André Rieu. Certaines reviennent à l’occasion et les jeunes me font même des demandes pour sa musique ».

C’est d’ailleurs un de ses élèves qui l’a prévenu de la visite du chef d’orchestre à Québec. « J’ai vu l’annonce passer et ça m’intéressait personnellement, sauf que je n’avais pas vraiment personne avec qui y aller. C’est à ce moment que j’ai pensé à mes élèves. Comme j’avais l’aval de la direction, je me suis lancé », ajoute-t-elle.

Pascal Rousseau précise que le projet est venu bien près de ne pas se matérialiser. « Depuis février dernier que l’on travaille là-dessus. Une semaine avant, je n’étais même pas sûr qu’on pourrait le faire. Finalement, un petit miracle est arrivé. Les gens du Centre Vidéotron nous ont trouvé une loge et tout s’est enchaîné à l’intérieur de six jours. Le spectacle s’est terminé vers 22 h 15. Ces enfants sont souvent au lit bien avant, alors inutile que dire que ça dormait dans l’autobus au retour », dit-il en riant.

Que du positif

Nathalie Boutin indique que les bienfaits de l’activité sont difficilement mesurables. « Nous étions comme des VIP, on se sentait comme des rois et des reines et les jeunes l’ont ressenti positivement. On s’était servi avant du spectacle pour les cours de musique. On les a fait valser par moment. Par la suite, apprendre à connaître André Rieu, qui est-il et sa musique ont fait partie des jours suivants. »

Pour Pascal Rousseau, s’impliquer dans des œuvres du genre n’est pas une première. « Ça m’a fait du bien d’être là avec eux. J’ai des gens dans mon entourage qui vivent avec des limitations. La philanthropie, j’ai toujours fait ça. Dans mon emploi précédent, à Québec, j’allais soigner les itinérants un vendredi sur deux avec une religieuse (Sœur Julie). À Montréal, je prenais soin d’un itinérant tous les matins, je lui payais à déjeuner pendant l’hiver. »

Il n’écarte pas l’idée qu’une sortie du genre puisse être une tradition dans le futur. « Peut-être qu’à toutes les rentrées scolaires, on pourrait faire quelque chose du genre. Je ne sais pas jusqu’à quel point on peut être utile et original. Cette sortie a coûté environ 700 $ que l’on a défrayé de nos poches. La loge uniquement est d’une valeur de 3 000 $, alors c’est beaucoup grâce à l’implication du Centre Vidéotron et des Autobus Auger qu’on a pu faire ça à ce prix-là. On s’est chargé du volet alimentaire et des petites gâteries. »

Nathalie Boutin n’écarte pas non plus cette idée de répéter l’expérience. La barre sera toutefois haute, convient-elle. « Ces enfants-là, de voir un spectacle grandiose comme celui-là les a rapprochés de moi. La soirée a été appréciée des enfants et des parents. Il faut que ça leur apporte quelque chose. Qu’est-ce qu’on pourrait leur faire découvrir d’autres, c’est à voir ».