Une naissance pas comme les autres !
SAINTE-CLAIRE. Le 25 janvier dernier, les ambulanciers Francis Plante et Lisa-Marie Bergeron, basés à la centrale CAMBI de Sainte-Claire, amorçaient leur journée de travail comme d’habitude, attendant leur premier appel. En poste à compter de 6 h, ceux-ci ont vu leur avant-midi être chamboulée positivement et rapidement, ayant eu la responsabilité de mettre au monde le petit Loucas qui avait bien hâte de naître !
C’est dans l’ambulance de M. Plante et Mme Bergeron, toujours stationnée dans le garage de Sainte-Claire, qu’est arrivé l’heureux événement qui a d’abord été publicisé sur les médias sociaux. Une semaine plus tard, soit le 1er février en fin d’après-midi, les ambulanciers ainsi que Loucas et sa famille se revoyaient pour la première fois depuis la naissance du poupon, une rencontre émouvante pour chacune des personnes impliquées.
« Quand nous sommes partis de la maison, je savais qu’on ne se rendrait pas à temps à l’hôpital. Je ne me pouvais plus, car c’était la même douleur que lors de la naissance de mon fils Lewis. Si cela avait été vite avec lui, cela l’a été davantage cette fois-ci », indique la maman, Jesica Aubé.
Cette dernière et son conjoint Patrick Bernard ont quitté leur résidence de Saint-Malachie vers 5 h 50. Déjà en route, ils ont fait appel au 911, puis se sont rendus directement à la caserne CAMBI de Sainte-Claire en sachant que même s’ils s’étaient arrêtés sur la route pour attendre les ambulanciers, bébé Loucas n’aurait pas attendu.
« Ils ont cogné à la porte du garage en même temps qu’on recevait l’appel », confirme Francis Plante en mentionnant que lui et sa collègue étaient prêts à toute éventualité. Il ne pouvait pas si mieux dire puisque le couple est arrivé à 6 h 4 et que six minutes plus tard, le bébé était né.
« Quand un ambulancier vit un ou deux accouchements dans une carrière, c’est quelque chose. C’est encore plus spécial quand ça se passe dans la caserne comme ici », confirme Francis Plante qui a mentionné que tout s’est bien déroulé, ce qui a facilité leur tâche.
Jesica Aubé mentionne que tout s’est déroulé rapidement ce matin-là. La veille, elle était allée à l’hôpital, car elle avait des contractions. Comme elle était à 37 semaines et demie de grossesse, elle a été retournée chez elle, l’hôpital jugeant que c’était trop tôt.
« J’ai réussi à dormir de minuit à 5 h du matin, mais en me réveillant, je criais, je pleurais, je n’étais plus capable de marcher. J’ai réveillé Patrick et nous sommes partis. Heureusement, les deux autres enfants n’étaient pas à la maison, ce qui a facilité notre départ », poursuit-elle en disant ne pas se souvenir beaucoup des minutes entre son arrivée et son accouchement, tellement cela a été rapide.
Soulignons que Bébé Loucas, qui pesait 6,2 livres et mesurait 18 pouces et demi à sa naissance, rejoint donc sa grande sœur Kathleen, âgée de 4 ans, ainsi que Lewis qui aura deux ans en mars prochain.
Protocoles à suivre
Les deux ambulanciers rappellent que les ambulanciers doivent suivre des protocoles précis en cas de complications, que ce soit en cas d’un siège, d’une épaule soit coincée ou que le cordon sorte avant le bébé, mais que dans ce cas-ci, tout s’est bien déroulé. « Cela fait partie de notre formation. On voit cela une fois, mais on ne pratique pas par la suite », précise Lisa-Marie Bergeron.
« Nous n’avons pas eu le temps de sortir l’ambulance quand Jesica est arrivée. On l’a installée dans celle-ci et en six minutes, c’était terminé. Une fois le bébé au monde, papa est rentré pour couper le cordon ombilical », mentionne Francis Plante en ajoutant que ce dernier était dans son auto afin de suivre l’ambulance vers l’hôpital, ce qui n’est arrivé qu’après la naissance du bébé.
« Au premier coup d’œil, on ne voyait rien et le temps de le dire, Jesica perdait ses eaux. On a nettoyé le tout et la tête arrivait. On a sorti la trousse d’accouchement et le bébé est né. C’est ensuite que le père est entré pour couper le cordon », confirme Lisa-Marie Bergeron.
Reconnaissance envers les ambulanciers
« Nous sommes choyés que Jesica ait accouché ici, avec les ambulanciers. Nous étions seuls avec eux et c’était tranquille comparativement à l’hôpital où ça grouille d’un bord à l’autre, à la course et dans le stress total. Je ne suis pas stressé d’avance et c’était encore plus facile avec eux, ils étaient super rassurants et souriants tout le temps », soutient Patrick Bernard en se disant heureux de pouvoir partager leur histoire et surtout de souligner le professionnalisme des ambulanciers qui ont procédé à l’accouchement.
« C’était émouvant pour nous. J’ai des enfants et j’ai pu vivre les accouchements, mais de le pratiquer nous-mêmes, c’est autre chose, car on n’avait pas de renforts », précise Francis Plante.
« Habituellement, c’est nous qui allons rejoindre les gens où ils sont, l’inverse est plutôt rare, voire exceptionnel », précise Lisa-Marie Bergeron.
« Chaque appel est différent. Aujourd’hui (1er février), on a eu un accident de la route et un arrêt cardiaque. En se rendant sur le site d’un appel, on a le temps de se préparer, mais ça n’a pas été le cas avec cet accouchement. Tout s’est déroulé très vite. Cela a fait notre semaine », de dire Francis qui rappelle que la plupart du temps, les ambulanciers interviennent dans des situations difficiles où la vie des gens est menacée. « Dans ce cas, ce n’était que du positif, cela nous a fait du bien. »